Solennité du Sacré-Coeur

Première lecture

Lecture du livre d'Ezéchiel[1] (XXXIV 11-16)[2]

Parole du Seigneur Dieu. Maintenant, j'irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d'obscurité. Je les ferai sortir des pays étrangers, je les rassemblerai, et je les ramènerai chez elles ; je les mènerai paître sur les montagnes d'Israël, dans les vallées, dans les endroits les meilleurs. Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leurs prairies seront sur les hauteurs d'Israël. Là, elles se reposeront dans de belles prairies, elles brouteront dans de gras pâturages, sur les monts d'Israël. C'est moi qui ferai paître mon troupeau, et c'est moi qui le ferai reposer, déclare le Seigneur Dieu ! La brebis perdue, je la chercherai, l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Fils de Buzi, le prophète Ezéchiel qui appartient à une famille sacerdotale, est prêtre à Jérusalem. Sa carrière prophétique qui se déroule de 592 aux environs de 570, auprès des exilés à Babylone, comprend deux parties très nettes, séparées par la prise de Babylone en 586. Certains auteurs toutefois pensent que la première période de son ministère s’est déroulée à Jérusalem.

[2] Cet oracle d’Ezéchiel suit celui sur les mauvais bergers : « Malheur aux bergers d'lsraël qui se paissent eux-mêmes » (XXIV 2). Sont visés les rois et les chefs qui n'ont pas agi pour le bien du peuple. La conséquence a été la déroute du troupeau et, en particulier l'Exil. Les nombreux « vous n'avez pas... » ( fortifié, guéri, recherché) annoncent et les reproches de l'Evangile : « vous ne m'avez pas... donné à manger..., visité... ». Les rois d'Israël sont facilement appelés « bergers du peuple ». Le Christ, est Roi non par puissance qui s'impose mais par le souci du bien de chacun, en particulier des petits et de ceux qui souffrent. La dispersion du troupeau (« un jour de brouillard et d'obscurité ») évoque l'Exil ; elle évoque le péché qui disloque les liens du peuple uni à Dieu. Le Christ est Roi en délivrant du péché et en ramenant les égarés à l'unité. Le texte se termine sur l'annonce du jugement. Après les rois et les chefs, ce sont les membres eux-mêmes du peuple qui seront jugés et recevront récompense ou punition. « Alors ils connaîtront que je suis le Seigneur » (XXIV 30) : l'attitude de Dieu vis-à-vis des hommes doit être un chemin pour la foi, par la reconnaissance de sa bonté et sa justice. C'est vrai pour le troupeau, c'est vrai pour chaque brebis, c’est vrai pour chacun de nous.