3ème dimanche de Carême

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (X 1-6 & 10-12) [1]

Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer ce qui s'est passé lors de la sortie d'Égypte. Nos ancêtres ont tous été sous la protection de la colonne de nuée, et tous ils ont passé la mer Rouge. Tous, ils ont été pour ainsi dire baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé le même nourriture, qui était spirituelle ; tous, ils ont bu à la même source, qui était spirituelle ; car ils buvaient à un rocher qui les accompagnait, et ce rocher, c'était déjà le Christ. Cependant, la plupart n'ont fait que déplaire à Dieu, et ils sont tombés au désert.

Ces événements étaient destinés à nous servir d'exemple, pour nous empêcher de désirer le mal comme l'ont fait nos pères. Cessez de récriminer contre Dieu comme l'ont fait certains d'entre eux : ils ont été exterminés. Leur histoire devait servir d'exemple, et l’Ecriture l'a racontée pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps. Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu'il fasse attention à ne pas tomber.

Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Les Corinthiens, par l'intermédiaire des gens de Chloé, ont interrogé saint Paul à propos des viandes immolées aux idoles qui sont ensuite vendues sur les marchés. Tout chrétien est exposé à en acheter ou à en manger chez des païens. Quelle conduite adopter ? Est-ce pactiser avec les idoles que de consommer cette viande ? Saint Paul éclaire ses directives par quelques convictions. A l'évidence, l'idole n'est rien puisque Dieu seul existe ; manger de la viande offerte aux idoles est donc parfaitement indifférent. Mais il ne faudrait pas oublier l'amour des frères qui oblige à ne pas scandaliser ceux qui ne comprendraient pas un tel geste. Mieux vaut donc se priver de cette viande que de faire tomber un frère. Et puis la prudence s'impose car ont peut soi-même tomber. C'est pour illustrer ce dernier point que saint Paul fait appel aux Ecritures. La seconde lecture reprend une partie de cette démonstration. Dans le désert, les fils d'Israël avaient bien profité de tout ce que Dieu avait préparé pour eux : la libération, l'eau, la manne, le passage de la mer. Et pourtant, ils ne sont pas restés fidèles et sont tombés. Saint Paul en conclut : « Que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber ! »