33e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens, (III,7-12)1

Frères, vous savez bien, vous, ce qu'il faut faire pour nous imiter. Nous n'avons pas vécu parmi vous dans l'oisiveté, et le pain que nous avons mangé, nous n'avons demandé à personne de nous en faire cadeau. Au contraire, dans la fatigue et la peine, nuit et jour, nous avons travaillé pour n'être à la charge d'aucun d'entre vous. Bien sûr, nous en aurions le droit ; mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter.

Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cette consigne : si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains parmi vous vivent dans l'oisiveté, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu'ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu'ils auront gagné.


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 Saint Paul est amené à réagir face à l'attitude de certains chrétiens de la jeune communauté de Thessalonique qui refusent de travailler. Leur attitude est somme toute logique, puisqu’ils pensent que le Christ est ressuscité et qu’il va venir bientôt dans sa gloire manifester pleinement et définitivement le Royaume de Dieu. Telle est l'espérance que leur prêchent les apôtres eux-mêmes. A quoi bon alors se préoccuper des affaires de ce monde et, même, à quoi bon travailler ? Ces chrétiens ne font après tout que suivre les conseils de saint Paul qui les appelait dans sa première épître à rester vigilants car « le Jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit » (I Thessaloniciens, V 2). L'apôtre soupçonne, derrière ces bonnes raisons théologiques, d'autres motifs moins reluisants comme l'oisiveté. L'espérance en la venue de Jésus s'est transformée en bonne raison pour vivre aux crochets des autres. L'apôtre lui-même partage bien cette espérance de la venue prochaine de Jésus ; il n'en travaille pas moins de ses propres mains pour repousser l'accusation de profiteur. Les conseils de Paul, dans ce passage, conseils de circonstances, sont bien insuffisants pour fonder une théologie du travail. Ils nous rappellent qu’il ne faut pas se cacher derrière de pieuses excuses pour négliger son devoir d’état.