33e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de Malachie1, au chapitre troisième (19-20)2.

Voici que vient le jour du Seigneur, brûlant comme une fournaise. Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l'impiété, seront de la paille. Le jour qui vient les consumera, déclare le Seigneur de l'univers, il ne leur laissera ni racine ni branche. Mais pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement.


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 En hébreux, Malachie signifie : « mon messager » ; il s’agit du nom que l’on donne traditionnellement au dernier des douze petits prophètes qui écrivit vers 450 avant Jésus-Christ, et dont on ne sait rien de plus.

2 « Dieu nous aime-t-il ? » ; voilà le cri du cœur de croyants très sincères à l'époque où se situe le ministère du prophète Malachie (Malachie, II 17). Les déportés qui sont revenus de Babylone depuis un peu plus de cinquante ans, n'ont pas reçu l'accueil espéré dans leur propre pays ; leur travail et leurs biens ont été pris par d'autres qui entendent bien les conserver maintenant sans partage. De plus la situation du pays ne s'est pas améliorée. Le territoire devenu minuscule est toujours occupé par les Perses. Les murailles de Jérusalem n'ont pas été relevées et les incursions de pillards ne sont pas rares. Où sont donc les belles promesses des prophètes de l'Exil ? Bon nombre de ceux qui « craignent Dieu » sont arrivés à dire : « c’est chose vaine de servir Dieu, qu’avons-nous gagné à observer son observance et à marcher d’un air sombre devant Yahvé des armées ? » (Malachie, III 14). Redonner espoir à ces gens les plus fidèles d'entre les plus fidèles est la tâche de Malachie qui essaie de répondre aux objections. La situation actuelle de crise n'est que la conséquence de l'attitude de ceux qui pratiquent la fraude, exploitent les pauvres et réduisent le salaire de l’ouvrier. Le prophète part en guerre tout particulièrement contre les mariages mixtes qui introduisent l'idolâtrie dans les familles. Mais Malachie termine son livret en invitant ses interlocuteurs à garder courage. Il reprend à son compte la foi traditionnelle en l'espérance de la venue du « Jour du Seigneur » ; si jadis le Seigneur s'est manifesté dans des actions de libération, alors il est bien capable d'intervenir à nouveau. Dieu viendra, en son « Jour » qui est proche, et de façon décisive. Ce Jour ne verra pas simplement le jugement des autres nations, mais aussi de ceux qui à l'intérieur du peuple sont infidèles. Ce sera un jour de « fournaise » où disparaîtront à jamais ceux qui font obstacle au projet de justice de Dieu. En revanche ce feu se transformera en un soleil bienfaisant en faveur de ceux qui « craignent Dieu », en un « soleil de justice » qui « apportera la guérison dans son rayonnement » ; la « justice » qui désigne cette relation privilégiée avec Dieu dans le cadre de l'alliance, implique le salut et le bonheur. Que les croyants tiennent bon dans leur fidélité !