30e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée, (IV,6-8 & 16-18)1.

Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu. Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle. Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.

La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a soutenu : tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur. Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse jusqu'au bout annoncer l'Evangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ; le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

 


1 L'apôtre Paul a rempli sa mission. Il est temps pour lui de passer le relais. Le court bilan de sa vie qu'il fait à Timothée, lui permet d'encourager une nouvelle fois son disciple. L'apôtre considère que le « moment de son départ » est venu ; le terme « départ » employé ici fait penser au voyageur qui plie bagages ou au navigateur qui largue les amarres. Saint Paul considère tout le chemin parcouru jusqu'ici comme une offrande, un sacrifice (voir l’épître aux Romains, XII 1). Pour parler du passé, il emploie des comparaisons sportives : il s'est « bien battu », il a tenu jusqu'au bout « la course », il attend comme « la couronne du vainqueur » ; autrement dit parce qu’il pense avoir tenu ses engagements, il est confiant dans l'avenir qui lui est réservé il va recevoir la « couronne de justice. » Si Paul s'est battu, ce n'est pas pour obtenir une récompense mais pour témoigner que Dieu sauvé ou justifie par amour. Saint Paul est justifié non par ses efforts, mais par la grâce de Dieu. Tous l’ont abandonné mais le Seigneur l'a « rempli de force » pour qu’il « puisse jusqu'au bout annoncer l'Evangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. » Il ne craint guère sa fin prochaine : le Seigneur qui l’a assisté, l’entraînera dans son Royaume.