30e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de Ben Sirac le Sage1, (XXXV, 12-14 & 16-18)2.

Le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l'opprimé. Il ne méprise pas la supplication de l'orphelin, ni la plainte répétée de la veuve. Celui qui sert Dieu de tout son cœur est bien accueilli, et sa prière parvient jusqu'au ciel. La prière du pauvre traverse les nuées ; tant qu'elle n'a pas atteint son but, il demeure inconsolable. Il ne s'arrête pas avant que le Très-Haut ait jeté les yeux sur lui, prononcé en faveur des justes et rendu justice.

 


1 Le livre de Sirac le Sage (ou Siracide) est, au moins depuis l'époque de saint Cyprien (III° siècle), connu dans l'Eglise latine, sous le titre d'Ecclésiastique, nom qui lui a été probablement attribué parce que cet écrit deutérocanonique servait alors à l'instruction des catéchumènes et des néophytes ; l'intitulé de l'Eglise grecque est : « Sagesse de Jésus fils de Sirach. » Il s'agit d'un ouvrage écrit en hébreux, vers 190-180 avant Jésus-Christ, que le petit-fils de l'auteur emporta en Egypte durant la trente-huitième année du roi Ptolémée (132 avant Jésus-Christ) et le traduisit en grec pour les juifs d'Egypte. Ce texte n'étant pas admis dans le canon juif, encore qu'il est souvent cité dans des écrits rabbiniques, on n'a longtemps ignoré l'original en hébreux bien que saint Jérôme le connût ; des manuscrits du XII° ou du XIII° siècle, retrouvés au Caire (1896-1900), dans les grottes de Qumrân (1951-1958) et dans les fouilles de Massada (1964), permirent de reconstituer les deux tiers du texte. Les églises protestantes le rangent parmi les apocryphes.

2 Le passage retenu comme première lecture de ce dimanche fait partie d'un développement sur le véritable culte qu'il faut rendre à Dieu. Sirac condamne les gestes cultuels purement formels et qui ne sont pas accompagnés d'un acte de foi intérieur. Les gestes ne qui valent rien en eux-mêmes, ne valent que par la signification religieuse qu'on leur donne. Et Sirac énumère les dispositions du cœur qui doivent être celles du fidèle. Il en arrive à dire que l'obéissance à Dieu, la miséricorde et la justice constituent le véritable sacrifice qui plaît au Seigneur. Dieu qui « ne fait pas de différence entre les hommes », « ne défavorise pas le pauvre » dont la prière vaut tous les sacrifices, « elle traverse les nuées. » Sirac reste attaché au Temple et à ses rites (chapitre XXXV) mais il rappelle que la fidélité du cœur qui doit accompagner tous les gestes d'offrande est la meilleure des offrandes.