23e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Philémon1 (9-10,12-17).

Fils bien-aimé, moi, Paul, qui suis un vieil homme, moi qui suis aujourd'hui en prison2 à cause du Christ Jésus, j'ai quelque chose à te demander pour Onésime3, mon enfant à qui, dans ma prison, j'ai donné la vie du Christ. Je te le renvoie, lui qui est une part de moi-même. Je l'aurais volontiers gardé auprès de moi, pour qu'il me rende des services en ton nom, à moi qui suis en prison à cause de l'Évangile. Mais je n'ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses librement ce qui est bien, sans y être plus ou moins forcé. S'il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c'est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave4, mais, bien mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé : il l'est vraiment pour moi, il le sera plus encore pour toi, aussi bien humainement que dans le Seigneur. Donc, si tu penses être en communion avec moi, accueille-le comme si c'était moi.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Philémon, notable fortuné de Colosses que saint Paul avait sans doute converti à Ephèse, selon la tradition, avait fait de sa maison un lieu de culte pour les chrétiens de Colosses ; sous  Néron, un jour de la fête de Diane, la maison fut envahie et après avoir facilité la fuite de tous ceux qui s’y étaient rassemblés, Philémon et Appie furent arrêtés ; Artoclès les fit flageller puis il ordonna de les enterrer jusqu’à la ceinture et de les lapider.

2 Saint Paul est en prison à Rome.

3 D’après la tradition, Onésime, affranchi par Philémon, devint évêque d’Ephèse où il succéda à Timothée. Après avoir été arrêté et torturé, il fut envoyé à Rome où il fut livré à Tertulle dont il avait converti la femme ; torturé pendant dix-huit jours, il fut libéré et chassé de Rome. Arrivé à Pouzzoles, il prêcha de nouveau et fut arrêté pour être reconduit à Rome : Tertulle le fit fouetter, puis lui fit rompre les jambes avec des leviers et ordonna qu’on le tuât par lapidation.

4 Dans le Nouveau Testament qui reflète la situation du monde gréco-romain, l’esclavage apparaît comme un phénomène normal, aussi, les paraboles évangéliques mettent-elles en scène des esclaves, tandis que les épîtres de saint Paul rappellent aux maîtres et aux esclaves leurs devoirs respectifs*. Aux premiers siècles, l’Eglise ne se prononce pas sur la légitimité ou l’illégitimité de l’esclavage, mais elle baptise indifféremment les esclaves comme les hommes libres, leur permet le sacrement du mariage, ne mentionne jamais leur état sur les sépultures et les admet même dans le clergé.

*Epître aux Ephésiens, VI 5-9 ; épître aux Colossiens, III 22-IV 1 ; première épître à Timothée, VI 1 et suivants ; épître à Tite, II 9 et suivants.