22e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de Ben Sirac le Sage1, (III, 17-18,20,28-29)2.

Mon fils, accomplis toute chose dans l'humilité, et tu seras aimé plus qu'un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. La puissance du Seigneur est grande, et les humbles lui rendent gloire. La condition de l'orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. L'homme sensé médite les maximes de la sagesse ; l'idéal du sage, c'est une oreille qui écoute.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le livre de Ben Sirac (ou Siracide) est, au moins depuis le III° siècle, connu dans l'Eglise latine, sous le titre d'Ecclésiastique, nom qui lui a été probablement attribué parce qu’il servait alors à l'instruction des catéchumènes et des néophyptes ; l'intitulé de l'Eglise grecque est : Sagesse de Jésus fils de Sirach. Il s'agit d'un ouvrage écrit en hébreux, vers 190-180 avant Jésus-Christ, que le petit-fils de l'auteur emporta en Egypte au cours de la trente-huitième année du roi Ptolémée (132 avant Jésus-Christ) et qu’il traduisit en grec pour les juifs d'Egypte. L’auteur, Jésus fils de Sirac, né à Jérusalem, était un des notables de la ville et appartenait au groupe des sages et des scribes qui, dès leur jeune âge, avait étudié la loi de Moïse et les traditions anciennes ; maître de sagesse qui jouissait d’une autorité reconnue auprès des chefs du peuple et de ses compatriotes, il désirait communiquer aux autres les fruits de ses expériences. Ce texte n'étant pas admis dans le canon juif, encore qu'il est souvent cité dans des écrits rabbiniques, on n'a longtemps ignoré l'original en hébreux bien que saint Jérôme le connût ; des manuscrits du XII° ou du XIII° siècle, retrouvés au Caire (1896-1900), dans les grottes de Qumrân (1951-1958) et dans les fouilles de Massada (1964), permirent de reconstituer les deux tiers du texte. Les églises protestantes le rangent parmi les apocryphes.

2 Au début du deuxième siècle avant Jésus-Christ, à l'époque où vivait Ben Sirac, Israël vit une période de transition entre ses dominateurs. Tandis que les maîtres syriens laissent les Juifs vivre en paix, il sont sujets aux influences païennes ainsi qu’aux réactions de gens installés : tentations de pouvoirs et d'influences. La sagesse humaine trouve là un terrain favorable par rapport à la Sagesse de Dieu. Les fidèles de tous les temps, nous en faisons nous-mêmes souvent l’expérience, sont tentés de choisir la sagesse des hommes plutôt que la Sagesse de Dieu ; nous sommes sollicités par l’influence des idées païennes qui nous montrent les moyens de dominer les autres. Les conseils de sagesse religieuse donnés par le Siracide sont donc tout à fait adaptés à nous. L'humilité est la vraie sagesse de l'homme car elle manifeste sa vraie nature face à Dieu et sa vraie place face à ses frères. Le Seigneur, pour son œuvre, ne peut choisir que les humbles : « Il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse », nous affirme la Vierge Marie.