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19e dimanche des temps ordinaires
Epître
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Hébreux[1] (XI 1-2 & 8-19)[2] Frères, la foi est le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas. Et quand l’Ecriture rend témoignage aux anciens, c'est à cause de leur foi. Grâce à la foi, Abraham obéit à l'appel de Dieu : il partit vers un pays qui devait lui être donné comme héritage. Et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner comme étranger dans la Terre promise ; c'est dans un campement qu'il vivait, ainsi qu'Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse que lui, car il attendait la cité qui aurait de vraies fondations, celle dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l'architecte. Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d'avoir une descendance parce qu'elle avait pensé que Dieu serait fidèle à sa promesse. C'est pourquoi, d'un seul homme, déjà marqué par la mort, ont pu naître des hommes aussi nombreux que les étoiles dans le ciel et les grains de sable au bord de la mer, que personne ne peut compter. C'est dans la foi qu'ils sont tous morts sans avoir connu la réalisation des promesses ; mais ils l'avaient vue et saluée de loin, affirmant que sur la terre ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or, parler ainsi, c'est montrer clairement qu'on est à la recherche d'une patrie. S'ils avaient pensé à celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu la possibilité d'y revenir. En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Et Dieu n'a pas refusé d'être invoqué comme leur Dieu, puisqu'il leur a préparé une cité céleste. Grâce à la foi, quand il fut soumis à l'épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu'il avait reçu les promesses et entendu cette parole : « C'est d'Isaac que naîtra une descendance qui portera ton nom. » Il pensait en effet que Dieu peut aller jusqu'à ressusciter les morts : c'est pourquoi son fils lui fut rendu ; et c'était prophétique. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] L’épître aux Hébreux est en tous points conforme à la pensée des épîtres de saint Paul, mais la langue, le style, la manière d'introduire les citations bibliques, l'allure académique et quelque peu recherchée de l'ensemble décèlent une autre main que celle de Paul. Origène a donné l'opinion la plus sage qui est devenue celle de l'Eglise catholique : « Pour moi, si je donnais mon avis, je dirais que les pensées sont de l'Apôtre ; mais la phrase et la composition sont de quelqu'un qui rapporte les enseignements de l'Apôtre, et pour ainsi dire de l'écolier qui écrit les choses dictées par le maître... Mais qui a rédigé la lettre ? Dieu sait la vérité » M. Trinquet l’attribue à Apollos qui l'aurait écrite vers l'an 65. [2] Le onzième chapitre de la l’épître aux Hébreux est une synthèse de l'épopée de la foi, la marche de l'espérance dont le chef de file est Abraham qui compte d'abord sur la Parole de Dieu. L'appel de Dieu lui suffit et il n'en demande pas davantage. Il espère un héritage, un pays, une cité, une patrie, une descendance malgré les apparences contradictoires. Il vit dans un campement alors qu'on lui promet une demeure durable. Sara est âgée et il est marqué par la mort, mais on lui promet une nombreuse descendance. Dieu lui demande même son unique Isaac. La foi est un peu comme la nuée qui conduisait Moïse et le peuple au cours de l'Exode. Un refrain revient à chaque étape « grâce à la foi », « dans la foi »; la foi est le moteur de cette marche dans l'obscurité, elle est le moyen de posséder déjà ce qu'on espère, et de connaître des réalités qu'on ne voit pas. L'obéissance de la foi porte sur la Promesse. Le mot revient souvent. Dieu ne déçoit pas. Ses dons sont sans repentance (Livre des Nombres, XXIII 19). La Parole est irrévocable (épître de saint Paul aux Romains, XI 29). Elle ne revient jamais sans avoir produit son effet (Isaïe, LV 10). Jésus est la Promesse actualisée, vivante, attendue, déjà présente pour Abraham, alors même qu'il ne discerne pas encore ce qui lui est annoncé. Sa foi portait sans qu'il en soit conscient sur Jésus. La réponse de Dieu va au-delà de ce que l'homme oserait soupçonner ou demander. Il y a une parenté entre l'épreuve d'Abraham et la vie des chrétiens qui avancent à tâtons sans savoir où Dieu les mène. Rien n'est tracé d'avance. Rien n'est évident. Et pourtant dès le premier appel tout est donné. L'histoire d'une vocation est contenue dans le premier élan. Dieu en est le fondateur, l’architecte et le bâtisseur. |