18e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens (III 1-5,9-11)[1]

Frères, vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d'en haut : C'est là qu'est le Christ, assis à la droite de Dieu. Tendez vers les réalités d'en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, vous êtes morts avec le Christ, et votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire. Faites donc mourir en vous ce qui appartient encore à la terre : débauche, impureté, passions, désirs mauvais, et cet appétit de jouissance qui est un culte rendu aux idoles. Plus de mensonges entre vous ; débarrassez-vous des agissements de l'homme ancien qui est en vous, et revêtez l'homme nouveau, celui que le Créateur refait toujours neuf à son image pour le conduire à la vraie connaissance. Alors, il n'y a plus de Grec et de Juif, d'Israélite et de païen, il n'y a pas de barbare, de sauvage, d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] De prison, saint Paul appelle les Colossiens, évangélisés par Epaphras, à aller vers l'essentiel : le Christ ressuscité, et la liberté, sans se laisser séduire par les idoles. En ressuscitant ses frères, le Christ leur fait partager sa vie et son pouvoir divin. C'est le sens de l'expression reprise par le Credo et le Gloria de la messe : « assis à la droite de Dieu » (Colossiens, III 1). La source de la vie, c'est le Christ qui est en Dieu. Cette lumière n'est pas perceptible actuellement mais elle apparaîtra bientôt (Colossiens, III 4). Cette existence bien réelle des chrétiens avec le Christ en Dieu est cachée, mais elle sera révélée à la fin des temps quand chacun verra comment le Christ est en tous. Attention aux illusions ! Que nul ne se trompe de chemin. Cette seconde lecture n'est pas en lien direct avec la première, mais saint Paul exprime de manière positive, dynamique, ce que le Qôhéleth présentait de manière un peu amère. Ce n'est plus l'absurdité de la mort, du sheol, qui est l'achèvement de toute vie, mais la gloire béatifiante du Christ ressuscité. Rien ne sera perdu de la peine et de la souffrance des hommes. La vie vaut d'être vécue. D'où cette logique : « n'hésitez pas à faire mourir ce qui retient votre élan, votre aspiration vers le haut, vers l'idéal. Débarrassez-vous de ce qui alourdit votre marche. » L'homme « ancien » est débauché, impur, passionné, animé de désirs mauvais, jouisseur, idolâtre, coléreux, emporté, machant, violent en paroles et en actes, menteur. Il tombe sous le coup de la colère de Dieu (Romains, I 18). L'homme nouveau est libre, il est neuf. Dieu l'a recréé, il ne fait pas de distinction entre les personnes : grec ou juif, israélite ou païen, esclave ou homme libre. Il ne voit pas les autres selon leur apparence, mais selon ce qu'ils sont en profondeur, c'est-à-dire dans le Christ qui est tout en tous. On remarquera la triple dimension : vertical (en haut et en bas), le ciel et la terre ; horizontale, historique (autrefois et maintenant) ; spaciale, géographique (grecs et juifs, scythes et barbares). Il y a un mouvement ; il s’agit de changer de vêtement : on enlève le vieux pour mettre le neuf ; cette transformation est celle du cœur qui s’habille.