Solennité du Sacré-Coeur

Première lecture

Lecture du livre d'Osée (XI 1-19)[1]

Parole du Seigneur. J'ai aimé Israël dès son enfance, et, pour le faire sortir d'Egypte, j'ai appelé mon fils. C'est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n'a pas compris que je venais à son secours. Je le guidais avec humanité, par des liens de tendresse ; je le traitais comme un nourrisson qu'on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger. Mais ils ont refusé de revenir à moi : vais-je les livrer au châtiment ? Non ! Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Osée, le premier des douze petits prophètes, prêcha en Israël vers 745-730, depuis Jéroboam II, jusqu’à la fin du royaume. Fils de Bééri, sans doute issu de la bourgeoisie agricole, Osée épousa Gomer, qu'il aima passionnément et dont il eut trois enfants, mais qui lui fut infidèle jusqu’à la prostitution. Il continua de l'aimer, et lorsque elle revint vers lui, il la mit à l'épreuve puis reprit la vie commune. A la lumière des déboires de sa vie conjugale il aperçut vivement les relations entre Dieu et Israël qui s’épousèrent lors de l'Alliance du Sinaï. Si la jeunesse d’Israël, au désert, fut un temps d'amour et de fidélité, après l'installation en Terre Sainte, ce fut l'infidélité, l'adultère de l'idolâtrie qui, à la fin de la période royale, devint une véritable prostitution religieuse. Dieu qui est exclusif, ne peut admettre les pratiques idolâtrique. Cependant, Dieu qui a pour son peuple la tendresse du père pour son enfant (XI 1-2), pour un enfant fragile (XI 3-4), pardonnera toujours (XI 8-9), mais il attend d'Israël le don du cœur (VI 6), qualité essentielle de la religion intérieure. En fait, Israël refusait de donner à Dieu cet amour ou n'y consentait que pour un temps (VI 4), en raison d'un trop grand confort matériel. Dieu va enlever à Israël son bien-être et le plonger dans cette vie dure et austère, comme au désert. Alors Dieu pourra parler au cœur de son peuple qui fera retour sur soi pour redonner à Yahvé sa fidélité (II8-25 & III 5). Ainsi, à travers les sentiments et surtout l’espoir, qu'Osée garde en lui, du retour de sa femme, Dieu fait passer un message de conversion et d'espérance concernant Israël. Un jour viendra où de nouveau Dieu dira à Israël : « Tu es mon peuple »; de nouveau il aimera cette épouse qu'il ne voulait plus aimer et le peuple choisi répondra par un cri de fidélité : « Mon Dieu ! » (II 25).