2ème dimanche de Pâques

Première lecture

Lecture du livre des Actes des Apôtres (IV 32-35)[1]

La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme, et personne ne se disait propriétaire de ce qu'il possédait, mais on mettait tout en commun. C'est avec une grande force que les Apôtres portaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et la puissance de la grâce était sur eux tous. Aucun d'entre eux n'était dans la misère, car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et ils en apportaient le prix pour le mettre à la disposition des Apôtres. On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à mesure de ses besoins.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Saint Luc présente ici une description idyllique des choses ; il signalera aussi les faiblesses (V 1-11) et les conflits (VI 1 ; XV). La réalité qui n'est pas entre les deux, comporte l'un et l'autre aspect. Au lieu de critiquer la commuauté primitive, souffrons de notre médiocrité et convertissons-nous ! Ici, en traduction plus littérale, on a au verset 32 : « Personne ne disait d'aucun de ses biens qu'il lui appartenait en propre; pour eux tout était commun »; au verset 33 « une grande grâce » (au lieu de « puissance » de la grâce) ; au verset 34 « tous » est trop fort, il faudrait « chacun de ceux » : la vente n'était nullement obligatoire (V 4) et se produisait sans doute en cas de nécessité pour nourrir des frères pauvres (verset 35) ou par vocation personnelle ; ainsi Barnabé semble un modèle admiré parce que rare (verset 36 s). Au centre de notre texte, la réalité extraordinaire de frères partageant pour de bon, et vraiment libérés de l'emprise qu'ont sur nous nos biens matériels. L'Évangile vraiment réalisé. Un royaume où les pauvres sont nourris selon leurs besoins. Deux éléments concourent à ce fonctionnement communautaire : l'Esprit Saint fait que tous ont « un seul cœur », chacun voulant vivre selon l'amour fraternel ; les apôtres organisent la collecte et la répartition des dons, engageant leur autorité dans ces difficiles opérations : il s'agit du côté institutionnel, officiel, d'une hiérarchie qui ensuite sera diversifiée. Il y a Eglise s'il y a ces deux éléments, ces deux aspects fonctionnant ensemble.