2e dimanche de l'Avent

Epître

Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre Apôtre (III 8-14)[1]

Frères bien-aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur n'est pas en retard pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes ; c'est pour vous qu'il patiente : car il n'accepte pas d'en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir. Pourtant le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Alors les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments en feu seront détruits, la terre, avec tout ce qu'on y a fait, sera brûlée. Ainsi, puisque tout cela est en voie de destruction, vous voyez quels hommes vous devez être, quelle sainteté de vie, quel respect de Dieu vous devez avoir, vous qui attendez avec tant d'impatience la venue du jour de Dieu (ce jour où les cieux embrasés seront détruits, où les éléments en feu se désagrégeront). Car ce que nous attendons, selon la promesse du Seigneur, c'est un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice. Dans l'attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] La seconde épître de saint Pierre est une exhortation à la fidélité. Les destinataires s'étonnaient du retard de la Parousie (retour glorieux du Christ). Que devient sa promesse ? Les derniers témoins du Christ disparaissent et rien n'est changé, le monde va de mal en pis. Jésus aurait-il trompé ses disciples ? Mais alors, à quoi bon lutter ? Saint Pierre répond que pour Dieu, le temps n'existe pas. Dieu est au-dessus et au-delà. Il est le maître de l'histoire et nul ne peut lui demander des comptes. Ce retard dont nous lui faisons grief est en fait une marque d'amour, une preuve de patience de sa part. S'il nous laisse un délai plus long, c'est pour que nous ayons le temps de nous convertir, car il veut que tous soient sauvés ensemble : interprétation tout à fait positive qui s'appuie sur la foi dans la bonté du Seigneur et qui sape l'objection des impatients ou des désabusés. Cependant, soyons sur nos gardes, le Jour du Seigneur viendra, c'est sûr, quand Dieu voudra (c'est son secret) et pour les hommes ce sera une surprise, comme lorsque le voleur vient la nuit (S. Matthieu, XXIV 43-45). Alors le déluge de feu déferlera, plus terrible que le déluge d'eau au temps de Noé. Dieu châtiera les impies. L'auteur reprend ici les prophètes, mais aussi des éléments de l'enseignement de Jésus (S. Marc XIII 24-25). Ce sera la fin d'un monde. Alors, Dieu créera des cieux nouveaux et une terre nouvelle, selon le mot du prophète (Isaïe, LXV 17). Ce bouleversement sera donc l'enfantement d'un monde nouveau où Dieu exercera sa justice avec des hommes justes.