Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Hébreux (IV 12-13)^[1]

Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu'une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l'âme, jusqu'aux jointures et jusqu'aux mœlles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n'échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, dominé par son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes.

Textes liturgiques © AELF, Paris

^[1] Ces versets terminent l'exhortation (III 7 à IV 3) insérée entre les deux qualificatifs fondamentaux du sacerdoce de Jésus : fidèle (III 1-6) et compatissant (IV 14 à V 10). Cette exhortation est une interprétation chrétienne du repos promis aux lecteurs du Psaume XCV. Ce repos n'est pas l'entrée en Terre Promise (Josué XXI 44 ; XXII 4) qui est du passé (Hébreux IV 8), mais un bien offert par Dieu aujourd'hui : la communion avec Dieu par la foi au Christ. Or la foi est adhésion à la parole divine. Cette importance de la parole de Dieu, génératrice de la foi pour les cœurs bien disposés, est amorcée en IV 2 et soulignée dans les versets 12 et 13. « La parole est vivante et énergique », c'est-à-dire capable d'agir au fond des cœurs, de les ouvrir à Dieu s'ils ne lui font pas obstacle (I Thessaloniciens II 13). Elle devient le juge de ceux qui refusent de l'accueillir (Jean XII 48). L'auteur personnifie la parole de Dieu évangélique : elle pénètre, juge, met à nu ; personne, devant elle, ne peut se prévaloir de sa propre force. Elle est là comme le signe vivant de la dépendance de l'homme face à Dieu. Depuis que Dieu est entré dans l'histoire, sa Parole ne cesse d'inscrire sa marque sur la terre et dans le cœur des hommes. Par la Loi de Moïse, puis par la bouche des prophètes, elle a été la référence qui a éclairé des générations de croyants. En Jésus, cette Parole s'est faite chair : face à lui, les hommes de son temps ont dû choisir. Aujourd'hui, c'est cette même parole, consignée dans l'Ecriture, qui fonde notre existence et nous accompagne dans nos choix les plus décisifs.