28e dimanche des temps ordinaires

Première lecture

Lecture du livre de la Sagesse (VII 7-11)[1].

J'ai prié, et l'intelligence m'a été donnée. J'ai supplié, et l'esprit de la Sagesse est venu en moi. Je l'ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d'elle, j'ai tenu pour rien la richesse ; je ne l'ai pas mise en comparaison avec les pierres précieuses ; tout l'or du monde auprès d'elle n'est qu'un peu de sable, et, en face d'elle, l'argent sera regardé comme de la boue. Je l'ai aimée plus que la santé et que la beauté ; je l'ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s'éteint pas. Tous les biens me sont venus avec elle, et par ses mains une richesse incalculable.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Dans la deuxième partie du livre de la Sagesse l’auteur médite sur le mystère de la sagesse : son origine, sa nature, son action. Il fait parler le roi Salomon que la tradition juive considérait comme le sage par excellence (I Rois, III 12.28, IV 9-14 & X 4-9). Ici, le sage évoque le prix de la sagesse, qui surpasse toute richesse terrestre. Il nous emmène de la richesse visible du monde (à côté d'elle j'ai tenu pour rien la richesse) à la vraie richesse (par ses mains, une richesse incalculable). L'auteur voudrait-il nous dire que la sagesse permet de réussir matériellement sa vie, en apportant la richesse ? A la fin de l'Ancien Testament, le caractère relatif des biens terrestres, déjà souligné par l'Ecclésiaste (V 9 à VI 12), est une conviction pour les âmes religieuses. Courir après l'or et l'argent est une folie pour celui qui croit au Dieu de l'alliance. L'union à Dieu par l'observance des commandements est la vraie sagesse, qui surpasse tous les trésors (Psaume CXIX 127). « La crainte du Seigneur », c'est-à-dire l'obéissance à Dieu, « est le principe de la sagesse » (Psaume CXI 10). La sagesse, au sens le plus profond, est la vie « selon Dieu ». La dernière phrase annonce le centuple de l'Evangile : « tous les biens me sont venus avec elle. » Cette sagesse de vie est possible parce que Dieu communique à l'homme sa propre sagesse (VII 25-26). La sagesse est l’illumination qui émane de Dieu lui-même, et qui donne l’intelligence véritable. Dans le prologue de son évangile, saint Jean conduit jusqu'à son terme ce dévoilement de la Sagesse, le Verbe qui existe de toute éternité auprès de Dieu, et qui est venu établir sa demeure parmi les hommes. Dès que le Verbe s'est fait chair, le don définitif et insurpassable de Dieu aux hommes s’exprime dans la personne historique et contingente de Jésus de Nazareth.