2e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (VI 13-15, 17-20)[1]

Frères, notre corps n'est pas fait pour l'impureté, il est pour le Seigneur Jésus, et le Seigneur est pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Celui qui s'unit au Seigneur n'est plus qu'un seul esprit avec lui. Fuyez l'impureté. Tous les péchés que l'homme peut commettre sont extérieurs à son corps ; mais l'impureté est un péché contre le corps lui-même.

Ne le savez-vous pas ? Votre corps est le temple de l'Esprit Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car le Seigneur vous a achetés très cher. Rendez gloire à Dieu dans votre corps.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Saint Paul a passé dix-huit mois à Corinthe, ville cosmopolite et dissolue, aux injustices sociales criantes (deux esclaves sur trois habitants), ouverte à tous les courants païens et à tous les cultes dont le principal était celui d'Aphrodite où était pratiquée la prostitution sacrée. Au printemps de 56, saint Paul écrit cette lettre pour répondre aux graves problèmes qui se posaient aux chrétiens de Corinthe. L'un d'eux touchait à la licence sexuelle et à toutes les formes de prostitution. Pour certains, c'était là l'exaltation suprême du corps, et la voie vers la liberté. Saint Paul va à contre-courant. Non pas qu'il méprise le corps, au contraire il voit en lui un sanctuaire de l'Esprit. C'est cette dignité du corps, marqué comme tout l'être par le baptême, qui justifie le refus de la fornication et de la prostitution. L'impureté est une déchéance. Car le corps appartient au Seigneur qui l'a marqué de son empreinte : la réciprocité est une manière de voir là une application de l'alliance. Le chrétien est membre du Christ. Comment prendre un membre du Christ pour le livrer à la prostitution ? L'union à la prostituée n'est que physique, alors que l'union au Christ est totale et elle crée avec lui un seul et même esprit. L'impureté est, de tous les péchés, celui qui dénature le plus le corps, qui le galvaude et le méprise. Alors que ce corps de baptisé est le temple où l'Esprit est venu habiter. D'autre part, la vente de son corps est une atteinte au droit de propriété exclusive que le Seigneur a acquis sur lui et qu'il a payé de son propre sang. Au lieu de le gaspiller, il faut au contraire en faire une offrande à Dieu, un instrument pour chanter sa gloire, et cela dans le respect de la vie sexuelle que Dieu a voulu pour chacun dans l'ordre normal des choses, en priorité dans le mariage.