6ème dimanche de Pâques

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ selon Saint Jean (XIV, 15-21).

de passer de ce monde à son Père, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m'aimez, vous resterez fidèles à mes commandements[1]. Moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Défenseur[2] qui sera pour toujours avec vous : c'est l'Esprit de vérité. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas[3] ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous, et qu'il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D'ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui a reçu mes commandements et y reste fidèle, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui. »


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1]Il les voyait troublés ; et il leur dit tout d'abord que se troubler ce n'est pas là de l'amour. Aimer c'est faire ce qui a été commandé (Saint Jean Chrysostome : homélie LXXV sur l'évangile selon saint Jean).

Prenez donc garde à l'amusement, j'oserai le dire, à la séduction des entretiens de piété qui n'aboutissent à rien : tournez tout à la pratique (Bossuet : « Méditations sur l'Evangile », la Cène, première partie, 89° jour).

La preuve de l'amour, c'est le témoignage des œuvres. Jamais l'amour de Dieu ne demeure oisif : quand il existe, il opère de grandes choses ; et quand il se refuse à agir, ce n'est plus de l'amour (Saint Grégoire le Grand : homélie XXX).

Si vous m'aimez, gardez mes commandements : commencez à aimer la personne : l'amour de la personne vous fera aimer la doctrine : et l'amour de la doctrine vous mènera doucement et fortement tout ensemble à la pratique. Ne négligez pas de connaître Jésus-Christ et de méditer ses mystères : c'est ce qui vous inspirera son amour : le désir de lui plaire suivra de là, et ce désir fructifiera en bonnes œuvres. La pratique des bonnes œuvres sans l'amour de Dieu et de Jésus-Christ n'est qu'une morale purement humaine et philosophique (Bossuet : « Méditations sur l'Evangile », la Cène, première partie, 89° jour).

[2]Ici, saint Jean emploie le mot grec Paraklètos que l'on traduit généralement en français par Paraclet, c'est-à-dire défenseur, protecteur, avocat ; seuls les écrits johanniques emploient ce substantif (évangile selon saint Jean, XIV 16, 26 ; évangile selon saint Jean, XV 26 ; évangile selon saint Jean, XVI 7, 13-15 ; première épître de saint Jean, II 1), mais on trouve ailleurs le verbe parakalein dans le sens de supplier, avertir ou consoler, et aussi le substantif paraklèsis que l'on traduit par consolation ou avertissement. Cette fonction de défenseur appartient au Christ et au Saint-Esprit et c'est pour cela que le Christ qui exerce cette fonction devant le tribunal céleste (première épître de saint Jean II 1), lorsqu'il parle du Saint-Esprit, dit : un autre paraclet. Ce mot, dans le grec hellénistique, comme chez Philon, a le sens d'avocat ou d'aide et, lorsque les rabbins s'en emparent et l'hébraïsent, ils lui donnent le sens plus précis d'intercesseur (devant le tribunal de Dieu), appliqué à la Loi, aux anges, aux bonnes œuvres des hommes.

[3]L'Esprit parle aux âmes d'une façon secrète. En touchant les âmes, il les soulève, il leur fait mépriser les choses de la terre, et il les enflamme de saints désirs pour les choses éternelles. Seul celui qui le possède peut connaître la parole qu'il dit aux âmes. Et c'est pourquoi le Seigneur ajoute que le monde est incapable de le recevoir, parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas, étant tout entier aux choses extérieures (Saint Grégoire le Grand : « Moralia in Job », V 26).