Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre à Timothée (I 8b-10) ^[1]

Fils bien-aimé, avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l'annonce de l'Évangile. Car Dieu nous a sauvés, et il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est devenue visible à nos yeux, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s'est manifesté en détruisant la mort, et en faisant resplendir la vie et l'immortalité par l'annonce de l'Evangile.

Textes liturgiques © AELF, Paris

^[1] La deuxième épître de saint Paul à Timothée est difficile à situer historiquement. Les conditions onéreuses de la captivité romaine de saint Paul cadrent mal avec la description que donne de son séjour à Rome le chapitre XXVIII des Actes des Apôtres. Dans le grec, le texte ne forme qu'une seule phrase, d'ailleurs amputée de ses premiers et de ses derniers mots par le lectionnaire : entre les deux mentions de l'Evangile, l’enchaînement se fait par paliers successifs. Timothée est invité à tenir bon dans une situation difficile pour l'Evangile. Cette souffrance peut être supportée de par la puissance que Dieu a déployée. C'est l'occasion de définir l'œuvre de Dieu qui sauve et qui appelle non en vertu des œuvres humaines, mais à cause de son propre projet, caractérisé comme un projet de grâce. Le texte rebondit alors pour décrire le chemin dans l'humanité de la grâce divine. Suivant les schémas du genre littéraire apocalyptique, la grâce survient en deux temps bien distincts, mais toujours en référence à Jésus-Christ. Elle est donnée avant tous les siècles, mais l'auteur s'intéresse d'abord au maintenant de sa manifestation. Ce terme, littéralement « épiphanie », est caractéristique des lettres pastorales, auxquelles appartient cette épître (outre II Thessaloniciens, II 8 ; I Timothée VI 14 ; I Timothée I 10 & IV 1. 8). La grande manifestation du Seigneur est sa victoire pascale, le triomphe de la vie sur la mort rendu actuel par la proclamation de l'Evangile.