1er dimanche de l'Avent

Evangile

Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ selon Saint Matthieu (XXIV 37-44).

Jésus parlait à ses disciples de sa venue1 : « L'avènement du Fils de l'homme ressemblera à ce qui s'est passé à l'époque de Noé. À cette époque, avant le déluge, on mangeait, on buvait, on se mariait, jusqu'au jour où Noé2 entra dans l'arche. Les gens ne se sont doutés de rien, jusqu'au déluge qui les a tous engloutis : tel sera aussi l'avènement du Fils de l'homme.

Deux hommes seront aux champs : l'un est pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l'une est prise, l'autre laissée. Veillez3 donc, car vous ne connaissez pas le jour où votre Seigneur viendra4. Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur5 viendrait, il aurait veillé et n'aurait pas laissé percer le mur de sa maison6. Tenez-vous donc prêts7, vous aussi : c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra8. »


Textes liturgiques © AELF, Paris


1 C'est pour cette attente et cette espérance que nous avons été faits chrétiens (saint Augustin : sermon CVIII, 1).

2 Le dernier avènement du Fils de l'homme est mis en parallèle avec le déluge : 1. la soudaineté de l'événement (« Les gens ne se sont doutés de rien ») ; 2. il y aura une sélection, un discernement, un jugement (« Deux hommes seront aux champs : l'un sera pris, l'autre laissé. Deux femmes seront au moulin : l'une est prise, l'autres laissée ») ; 3. le cataclysme s'abattra sur une existence ordinaire (« on mangeait, on buvait, on se mariait ») ; 4. des mesures sont à prendre (« Tenes-vous donc prêts »).

3 Il veille celui qui tient les yeux ouverts à la venue de la véritable lumière ; il veille celui qui dans ses oeuvres s'inspire toujours de sa foi ; il veille celui qui sans cesse écarte de lui les ténèbres de la torpeur et de la négligence (saint Grégoire le Grand : homélie XIII sur les péricopes évangélique, 3).

4 Le chrétien ignore et ignorera toujours le jour du jugement, et c’est pourquoi il est fidèle chaque jour ; il craint toujours parce que toujours ils espère (Tertulien : « De anima », XXXIII).

5 Celui-là veille qui, dans tous ses actes, agit conformément à sa foi (...) Ce voleur c’est aussi la mort qui, faisant irruption dans notre maison, tue celui qui ne veille pas sur lui : oui, celui qui ne prévoit pas l’avenir et les dangers qu’il recèle, la mort le conduit au supplice sans qu’il le sache. Mais s’il savait se tenir sur ses gardes, il saurait résister au voleur ; car il irait de lui-même au-devant du juge, il viendrait vers lui, repentant de toutes ses fautes, tandis qu’impénitent il est entraîné à sa perte (...) Ainsi, si nous craignons la mort avant qu’elle vienne, quand elle viendra nous vaincrons (saint Grégoire le Grand : homélie XIII sur les péricopes évangéliques, 3, 5 & 6).

6 Il n’entre pas chez nous par la porte, c’est-à-dire par la raison ; il n’entre qu’en faisant une brèche, c’est-à-dire en faisant vio­lence aux forces naturelles de l’homme. Il ne vient pas pendant le jour, quand l’âme est éclairée des splendeurs du so­leil de justice, mais dans la nuit, quand l’âme laisse le fond mau­vais qui est en elle répandre ses ténèbres ; dans la nuit, c’est-à-dire dans les ténèbres et le malheur. Dans ces moments, à défaut de toute autre clarté, vous pouvez toujours faire luire autour de vous cette lumière infaillible qui vient du Verbe et qui est la foi (Origène : commentaire de l’évangile selon saint Matthieu, XXXI 51).

7 Ces paroles concernent tous les hommes parce que, pour chacun d'eux, le dernier jour arrivera ainsi que la fin du monde, quand il devra quitter cette vie. Il est donc nécessaire que chacun en sorte comme s'il devait être jugé ce jour-là. C'est pourquoi tout homme doit veiller à ne pas se laisser égarer, mais à rester vigilant, afin que le jour du Seigneur, quand il viendra, ne le prenne pas au dépourvu. Car celui que le dernier jour de sa vie trouvera sans préparation, serait encore trouvé sans préparation au dernier jour du monde. Je ne pense donc nullement que les Apôtres aient cru que le Seigneur viendrait juger le monde pendant leur vie ; et pourtant, qui douterait qu'ils aient été attentifs à ne pas se laisser égarer, à veiller et à observer tous les conseils, donnés à tous, pour qu'ils soient trouvés préparés ? C'est pourquoi il faut toujours tenir compte d'un double avènement du Christ : l'un quand il viendra, et que nous devrons rendre compte de tout ce que nous aurons fait ; l'autre, quotidien, quand il visite sans cesse notre conscience, et qu'il vient à nous afin de nous trouver prêts lors de son avènement. A quoi me sert, en effet, de connaître le jour du jugement, lorsque je suis conscient de tant de péchés ? A quoi me sert de savoir si le Seigneur vient, s'il ne vient pas d'abord dans mon cœur et ne revient pas dans mon esprit, si le Christ ne vit pas et ne parle pas en moi ? Alors, oui, il m'est bon que le Christ vienne à moi, si avant tout il vit en moi et moi en lui. Alors pour moi, c'est comme si le second avènement s'était déjà produit, puisque la dis­pa­ri­tion du monde s'est déjà réalisée en moi (saint Paschase Radbert : Commentaire sur l’Evangile selon saint Matthieu, XI 24).

8 Non seulement nous ignorons l’heure de l’avènement de l’époux, mais chacun de nous ignore l’heure et le jour de sa mort ; c’est pourquoi il faut sans cesse s’y préparer par de bonnes œuvres. Si vous voulez vous préparer à votre mort, vous serez aussi préparés à votre résurrection (saint Augustin : « De diversis quæstionibus », LXXXIII 59).