Solennité du Christ Roi de l'Univers

Epître

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (XV 20-26.28)[1]

Frères, le Christ est ressuscité d'entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité. Car, la mort étant venue par un homme, c'est par un homme aussi que vient la résurrection.

En effet, c'est en Adam que meurent tous les hommes : c'est dans le Christ que tous revivront, mais chacun à son rang ; en premier, le Christ ; et ensuite, ceux qui seront au Christ lorsqu'il reviendra. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. C'est lui en effet qui doit régner jusqu'au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort. Alors, quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le quinzième chapitre de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens est un long développement sur la résurrection, sur la résurrection du Christ, gage de la nôtre. Selon leur culture grecque, basée en ce qui concerne le sens de l'homme sur la philosophie dualiste (une âme prisonnière du corps), les Corinthiens ne pouvaient guère admettre la résurrection. Celle-ci, en revanche, pouvait être admise par les juifs, selon leur conception à eux (unité de l'être humain). Saint Paul doit donc insister beaucoup pour faire admettre que « si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus, alors, n'est pas ressuscité » (XV 16). Saint Paul continue ici en s'appuyant sur cette affirmation : le Christ est bien ressuscité. Il est ainsi le premier de l'humanité nouvelle, nouvel Adam. Le pouvoir que le Père lui a donné est un pouvoir royal, celui de constituer un peuple et de marcher à sa tête. Mais au lieu d'être un pouvoir conquis, c'est un pouvoir donné, un pouvoir absolu donné par le Père à son Fils, au nom de l'obéissance du Fils et de son sacrifice. La croix est vraiment le trône du Christ comme Roi. Et sur la croix le Christ a vaincu la puissance adverse absolue : le péché (« les puissances du mal ») et son corollaire : la mort. Le royaume nouveau du Christ c'est la plénitude de l'union dans l'amour du Père : « tout en tous ».