Solennité du Christ Roi de l'Univers

Première lecture

Lecture du livre d'Ezékiel[1] (XXXIV 10-12.15-17 & 30-31)[2].

Parole du Seigneur Dieu. Maintenant, j'irai moi-même à la recherche de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j'irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de brouillard et d'obscurité. C'est moi qui ferai paître mon troupeau, c'est moi qui le ferai reposer. Parole du Seigneur Dieu ! La brebis perdue, je la chercherai, l'égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice. Et toi, mon troupeau, - Parole du Seigneur - apprends que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Fils de Buzi, le prophète Ezéchiel appartient à une famille sacerdotale. Il était prêtre à Jérusalem. Sa carrière prophétique se déroule de 592 aux environs de 570, auprès des exilés en terre babylonienne. Elle comprend deux parties très nettes, séparées par la prise de Babylone en 586. Certains auteurs toutefois pensent que la première période de son ministère se serait déroulée à Jérusalem.

[2] L'oracle du prophète Ezéchiel que nous lisons ici fait suite à un oracle sur les mauvais bergers en Israël : « Malheur aux bergers d'lsraël qui se paissent eux-mêmes... » (XXIV 2). Sont visés les rois et les chefs qui n'ont pas agi pour le bien du peuple. Et la conséquence a été la déroute du troupeau (du peuple) et, en particulier l'Exil. Les nombreux « vous n'avez pas... » (fortifié... guéri... recherché...) annoncent et permettent de situer les reproches de l'Évangile : « vous ne m'avez pas... donné à manger... visité... ». Les rois d'Israël étaient facilement appelés « bergers du peuple ». Cela permet, par application au Christ, d'avoir ce texte magnifique pour le Christ-Roi. Il est Roi non par puissance qui s'impose mais par le souci du bien de chacun, en particulier des petits et de ceux qui souffrent. La dispersion du troupeau (« un jour de brouillard et d'obscurité ») évoque l'Exil ; elle évoque le péché qui disloque les liens du peuple uni à Dieu. Le Christ est Roi en délivrant du péché et en ramenant les égarés à l'unité. Le texte se termine sur l'annonce du jugement. Après les rois et les chefs, ce sont les membres eux-mêmes du peuple qui seront jugés et recevront récompense ou punition. « Alors ils connaîtront que je suis le Seigneur » (XXIV 30) : l’attitude de Dieu vis-à-vis des hommes doit être un chemin pour la foi, par la reconnaissance de sa bonté et sa justice. C'est vrai pour le troupeau, c'est vrai pour chaque brebis, c’est vrai pour chacun de nous.