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15e dimanche des temps ordinaires
Epître
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (VIII 18-23)[1] Frères, j'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous[2]. En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu. Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu'elle l'a voulu, mais à cause de celui qui l'a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l'espérance : elle aussi, elle sera libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître, elle aussi, la liberté, la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d'un enfantement qui dure encore. Et elle n'est pas seule. Nous aussi nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Saint Paul vient d'évoquer la gloire de l'héritage promis aux enfants de Dieu (verset 17). Face à cette gloire, les souffrances du présent sont peu de chose : l’espérance d'un avenir meilleur en Dieu aide à porter le poids du fardeau d'aujourd'hui (verset 18). Or ce n'est pas seulement l'homme qui attend et espère la libération, mais toute la création. L'homme est inséparable de l'ensemble de la création, de tous les êtres créés, visibles ou invisibles. Puisque l’homme fait corps avec l'univers, son péché a affecté toute la création. Au lieu d'être libre pour louer Dieu, la création est asservie au néant (« tout est vanité », Ecclésiaste I 2), menacée de dégradation et d'anéantissement. Pourtant, une espérance la soulève : puisque la création a été associée au péché de l'homme, elle sera aussi associée à sa libération. Cette espérance est fondée sur la présence rédemptrice de Jésus-Christ au cœur de toute la création (Ephésiens, I 10 ; Colossiens, I 16-17). L'histoire douloureuse de cette création perturbée est présentée de manière très positive : l'enfantement d'un monde nouveau (voir Isaïe, LXVI 6-8). Les souffrances sont celles de la délivrance de la femme qui accepte de perdre l'enfant qu'elle porte donc de se perdre pour que vive l'enfant. Souffrances et déchirements sont pour la vie, une vie nouvelle, plus belle. Les baptisés sont conscients d'être les prémices de ce monde nouveau, car ils ont reçu l'Esprit comme gage, comme arrhes du don futur (I Corinthiens, I 22). L’Esprit du Christ ressuscité (I Corinthiens, XV20) est leur consolation dans leurs gémissements intérieurs, car il atteste en eux qu'ils seront un jour pleinement libres, jusque dans leur corps, adoptés comme fils par le Père, dans le Fils Unique. [2] Car un léger moment d'affliction nous vaut, de surabondance en surabondance, un poids éternel de gloire, à nous qui ne regardons pas aux choses visibles mais invisibles (deuxième épître de saint Paul aux Corinthiens, IV 17-18). |