Fête de la Croix Glorieuse

Première lecture

Lecture du livre des Nombres, (XXI, 4-9)

Au cours de sa marche à travers le désert, le peuple d'lsraël, à bout de courage, récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d'Egypte ? Etait-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n'y a ni pain ni eau ? Nous sommes degoûtés de cette nourriture misérable ! »

Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure bralante, et beaucoup en moururent dans le peuple d'Israël. Le peuple vint vers Moïse et lui dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu'il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent et dresse-le au sommet d'un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu'ils le regardent, et ils vivront ! »

Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d'un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu'il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie[1].


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Le livre des Nombres raconte les quarante années qui suivent la libération de l'esclavage d'Egypte. Sous la conduite de Moïse, le peuple se forme et se compte. Par son infidélité constante, la génération qui est sortie d'Egypte restera au seuil de la Terre Promise. C'est la génération suivante qui, guidée par Josué, prendra pied sur le sol du pays tant convoité. Le but du livre des Nombres n'est pas de faire un compte rendu circonstancié des événements qui se sont déroulés entre la sortie d'Egypte et l'entrée en Terre Promise. Les Nombres offrent une méditation de croyants inquiets de constater que l'infidélité à Dieu est constante. Le peuple à la mémoire courte puisqu'il se détourne facilement de Dieu qui, pourtant, l'a sauvé de l'esclavage et continue de le sauver. L'épisode du serpent d'airain se transforme en exhortation. Ceux qui racontent cette histoire, ceux qui l'écoutent, ont besoin de se redire qu'ils n'ont pas à se décourager, malgré les difficultés présentes. C'est parce qu'ils se détournent de leur Dieu que le malheur arrive. Et pourtant s'ils savaient revenir vers Lui, ils comprendraient que Dieu n'a qu'un projet, celui de les sauver. On comprend alors que les Chrétiens aient lu cet épisode à la lumière de la Résurrection de Jésus.