1er août

Saint Alphonse-Marie de Ligori,
Saint Spire

Sommaire :

Biographie de St Alphonse-Marie

Prière

De la bonne confession


Biographie de St Spire



Biographie de Saint Alphonse-Marie de Ligori

Le 29 septembre 1696, Alphonse, fils aîné de Don Guiseppe de Ligori (issu d'une des plus vieilles familles de la noblesse napolitaine et capitaine des galères) et de son épouse Dona Anna-Catarina (issue de la noble famille espagnole des Caballero), venait à peine d'être baptisé, le surlendemain de sa naissance, à Marianella, près de Naples, que saint François de Hyeronimo, alors jeune jésuite, prophétisa : Cet enfant vivra vieux, très vieux, il ne mourra pas avant ses quatre-vingt-dix ans. Il sera évêque et fera de grandes choses pour Dieu. La famille est pieuse, le père suit une retraite fermée annuelle, la mère lit chaque jour les heures canoniales ; des neuf enfants qu'ils auront, en dehors de l'aîné, un garçon sera bénédictin (Antonio) et un autre prêtre séculier (Gaetano), deux filles seront religieuses (Barbara et Annella seront franciscaines). Saint Alphonse-Marie est inscrit, à neuf ans, dans la congrégation des jeunes nobles, dirigée par les prêtres de l'Oratoire, et, après voir reçu sa première communion (26 septembre 1705), il y est inscrit comme novice (7 mars 1706).

Aussi pieux qu'intelligent, aussi curieux des sciences que des lettres, Alphonse fait ses premières études avec des maîtres particuliers avec lesquels, outre le latin, le grec, l'italien, l'espagnol et le français, il se passionne pour les mathématiques et la philosophie, non sans apprendre la musique avec Gaetano Greco, et la peinture avec Solimena ; à douze ans, il entre à l'université royale de Naples où, à seize ans, il reçoit le titre de docteur en droit civil et en droit ecclésiastique (21 janvier 1713).

Déjà, depuis l'âge de quatorze ans, après avoir reçu l'épée d'argent des chevaliers, il participe à la gestion des affaires de la ville qui, l'année de ses vingt ans, le choisit pour juge. L'année de ses dix-huit ans, il suit régulièrement des retraites fermées annuelles à quoi son père l'a initié, et, chaque jour, il visite le Saint-Sacrement dans une église et la Sainte Vierge dans une autre. Puis, ce jeune homme qui ne songe guère à devenir prêtre, prenant au sérieux l'invitation de Jésus au jeune homme riche, fait, en 1716, voeu de célibat (il renonce à épouser sa cousine, Teresina de Ligori, fille du prince de Presiccio, qui entrera chez les soeurs du Saint-Sacrement et mourra en odeur de sainteté). Membre de la confrérie des jeunes nobles, puis, après avoir terminé ses stages d'avocat, à partir de 1715, des docteurs, il aide plusieurs fois par semaine à l'Hôpital des Incurables et il rassemble autour de lui quelques amis pour l'adoration quotidienne du Saint-Sacrement et pour une récollection mensuelle.

Avocat célèbre au-delà du royaume de Naples, il n'a encore perdu aucune cause lorsque, en 1723, le duc Orsini di Gravina lui confie ses intérêts contre Cosme III de Médicis, grand duc de Toscane. La cause d'Orsini est juste, le dossier est solide, mais les pressions politiques et les pots de vin font pencher le verdict en faveur du Médicis et Alphonse, dégoûté, quitte le barreau, refuse de se rendre à la cour où il est invité pour l'anniversaire de l'Impératrice, pour se réfugier à l'Hôpital des Incurables. Alors qu'il achève son service auprès des malades, il entend une voix lui dire : Quitte le monde ! Donne-toi tout à moi ! Comprenant d'où vient l'appel, il répond : Me voici, Seigneur ! Trop longtemps j'ai résisté à votre grâce. Faites de moi ce qu'il vous plaira. Quelques minutes plus tard, il est aux pieds de Notre-Dame de la Merci pour se donner tout entier au Seigneur : il pose son épée de gentilhomme sur l'autel de la Vierge (29 août 1723).

Alphonse prend l'habit ecclésiastique (23 octobre 1723) et suit les cours du séminaire de Naples où il choisit de s'initier aux missions apostoliques. Tonsuré le 23 septembre 1724, sous-diacre le 22 septembre 1725, il est ordonné diacre le 6 avril 1726 et prononce son premier sermon en l'église paroissiale de San Giovanni in Porta ; il est prêtre le 21 décembre 1726. Une fois prêtre, Alphonse dépensait le plus clair de son activité dans le quartier où vit la lie du peuple napolitain. C'était sa joie de se trouver ainsi au milieu de la racaille, de ceux qu'on nomme les lazzaroni, et des pauvres petites gens des mêmes métiers de misère. Plus qu'aux autres, il leur avait donné son coeur. Et bien sûr, il les instruisait par ses prédications et les réconciliait avec Dieu par la confession. De bouche à oreille, dans le milieu, on se le dit bientôt jusqu'au bout de la ville ; et l'on arrivait de partout. Et venaient les scélérats, tant, et tant encore... Puis ils revenaient. Et non seulement ils quittaient leurs vices, mais ils s'engageaient dans l'oraison, la contemplation, et n'avaient bientôt plus rien d'autre en tête que d'aimer Jésus-Christ. Membre des Missions Apostoliques, après avoir découvert les misères de la ville, il découvre celles des campagnes pour l'évangélisation desquelles il fonde, le 9 novembre 1732, à Scala, la congrégation du Saint-Sauveur qui s'appellera plus tard la congrégation du Saint-Rédempteur, les Rédemptoristes.

Alors qu'il a déjà refusé par deux fois l'archevêché de Palerme, Clément XII l'oblige d'accepter celui de Sainte-Agathe des Goths (province de Bénévent) ; nommé en mars, il est sacré à Rome, dans l'église de la Minerve, le 14 juin 1762, il est intronisé le 18 juillet 1762. Sans lâcher la direction de son Institut, il oeuvre à la réforme de son diocèse : le plus grand bien qu'un évêque puisse procurer à son diocèse, écrit-il, c'est d'y faire prêcher la mission immanquablement tous les trois ans ; il rappelle à ses curés l'obligation qui leur incombe de prêcher tous les dimanches et à toutes les fêtes solennelles, selon la prescription du concile de Trente, et de prêcher d'une manière simple et populaire, adaptée à la qualité de leur auditoire ; il rénove et veille avec soin sur son séminaire ; il fait de nombreuses visites pastorales ; il donne l'exemple de la pauvreté et s'élève contre toute forme d'injustice. Cependant, outre une très large correspondance, il continue à rédiger de nombreux ouvrages (il en a écrit cinquante-et-un avant son élévation à l'épiscopat, il en écrit encore soixante-et-un après) faits pour être compris par tous de sorte d'atteindre par ses écrits ceux que sa prédication ne pouvait rejoindre ; Jean-Paul II, le 1 août 1987, écrivait aux Rédemptoristes : Ce qui fit son succès, et le charme de ses écrits, c'est la concision, la clarté, la simplicité, l'optimisme, l'affabilité qui va jusqu'à la tendresse. Alphonse n'exclut absolument personne du champ de son action pastorale : il écrit à tous, il écrit pour tous (lettre apostolique Spiritus Domini à l'occasion du deuxième centenaire de la mort de saint Alphonse-Marie de Ligori). Les Visites au Très-Saint-Sacrement et à la Très-Sainte Vierge, rédigées en des temps différents et publiées ensemble en 1744 ou 1745, connaîtront plus de deux mille éditions ; Les Gloires de Marie, le plus fort tirage des ouvrages marials de tous les temps, paru en 1750, après seize années de travail, auront plus de mille éditions ; La Pratique de l'amour envers Jésus-Christ qu'il considérait comme le plus pieux et le plus utile de tous ses ouvrages, sera édité cinq cent trente-cinq fois ; Le grand moyen de la prière aura deux cent trente-huit éditions.



Prière

O Verbe Incarné,
vous avez donné votre sang et votre vie,
pour conférer à nos prières, selon votre promesse,
une valeur capable d'obtenir tout ce qu'elles implorent.

Et nous, Grand Dieu !
nous sommes négligents pour notre salut
au point de ne pas vouloir demander les grâces requises
pour nous sauver.

Vous, avec ce moyen de la prière,
vous nous avez remis la clef de tous vos divins trésors,
et nous, en ne priant pas,
nous nous obstinons à rester dans notre misère.

Ah ! Seigneur,
éclairez-nous et faites-nous connaître
le pouvoir auprès de votre Père,
des requêtes adressées en votre nom et par vos mérites.

Saint Alphone Marie de Ligori



De la bonne confession

Lettre de Saint Alphonse-Marie de Liguori
à ses religieuses Rédemptoristes

Chacun sait que, pour une bonne confession, trois choses sont nécessaires : un examen de conscience, la douleur et la résolution d'éviter le péché. Les âmes spirituelles qui se confessent souvent et se gardent des péchés véniels délibérés n'ont pas besoin de passer beaucoup de temps à l'examen de conscience, et si elles avaient commis quelque péché mortel elles le sauraient sans examen. Elles seraient également conscientes des péchés véniels s'ils étaient véritablement intentionnels, par le remords qui en serait la conséquence. En outre il n'y a aucune obligation de confesser toutes nos trangressions vénielles, c'est pourquoi nous ne sommes point forcés d'en faire une exacte recherche et encore moins du nombre, des circonstances, de la manière, des causes de celles-ci. Il est suffisant de confesser les plus graves et de mentionner le reste en termes généraux. Saint François de Sales est si consolant sur ce point : « Ne vous sentez pas tourmentés si vous ne vous rappelez pas toutes vos petites pécadilles en confession, dit-il, car comme vous tombez souvent imperceptiblement, vous êtes souvent relevés imperceptiblement » ; c'est-à-dire par des actes d'amour ou autres bonnes actions que les âmes vertueuses ont coutume d'accomplir.

En second lieu l'affliction est essentielle ; c'est la principale condition nécessaire pour obtenir le pardon. Les confessions les plus douloureuses, non les plus longues, sont les meilleures. La preuve de l'excellence d'une confession est fondée, dit saint Grégoire, non sur la multitude des paroles du pénitent, mais sur la componction de son c½ur. Certaines personnes sont troublées parce qu'elles ne sentent pas daffliction ; elles désirent verser des larmes et sentir une tendre contrition, chaque fois qu'elles reçoivent le sacrement ; et parce que, en dépit de tous leurs efforts, elles sont incapables de provoquer cette affliction, elles se sentent toujours mal à l'aise au sujet de leurs confessions. Mais vous devez vous rendre compte que la véritable affliction ne consiste pas à la ressentir mais à en éprouver le désir. Tout le mérite de la vertu réside dans la volonté. Ainsi, parlant de la foi, Gerson a déclaré que parfois celui qui désire croire a plus de mérite que tel autre qui croit. Et saint Thomas dit que la douleur essentielle necessaire pour le sacrement de pénitence est un déplaisir d'avoir commis le péché, fondé non sur la partie sensible de l'âme, mais sur la volonté. Prenez soin de ne pas faire des efforts exagérés pour éveiller la douleur ; souvenez-vous que les actes intérieurs les meilleurs sont ceux que l'on accomplit avec le moins de violence et avec la plus grande douceur, car le Saint-Esprit règle toute chose doucement et paisiblement. C'est pourquoi Ezéchiel a décrit sa douleur en ces mots: « Voici que dans la paix mon amertume est plus amère ».

En troisième lieu, le propos de ne plus pécher est essentiel, et ce propos doit être ferme, universel et efficace. Certaines personnes disent : Je désire ne plus jamais commettre ce péché, je désire ne plus jamais offenser Dieu. Pourquoi se contenter du mot « désirer » ? Un ferme propos d'amendement dit avec une volonté résolue : Je veux ne plus jamais commettre ce péché ; je veux ne plus jamais offenser Dieu délibérément.

Deuxièmement, ce propos doit être universel. Le pénitent doit se résoudre à éviter tous les péchés sans exception, c'est-à-dire tous les péchés mortels. Les âmes spirituelles doivent être déterminées à éviter tous les péchés véniels intentionnels ; pour ceux qui ne sont pas intentionnels, il faut simplement se garder d'eux autant qu'on en est capable ; il est tout à fait impossible d'éviter tous les péchés non intentionnels.

Troisièmement, il doit être efficace. Il n'est pas suffisant que les pénitents prennent la décision de renoncer au péché, il faut aussi qu'ils évitent les occasions de le commettre ; autrement toutes leurs confessions, quand bien même elles recevraient un millier d'absolutions, seraient de nul effet. Ne pas écarter l'occasion prochaine d'un péché mortel est en soi-même un péché mortel. Et comme je l'ai déjà montré dans ma Théologie morale, celui qui reçoit l'absolution sans le ferme propos d'écarter les occasions prochaines de péché mortel, commet un nouveau péché mortel et est coupable de sacrilège.

Mais il peut arriver qu'on soit tenté de cacher un péché en confession. Certains chrétiens, par respect humain et par crainte de perdre l'estime d'autrui, continuent facilement pendant des mois et des années à faire des confessions et des communions sacrilèges. Mais comment un chrétien qui a été assez téméraire pour pécher gravement contre la divine Majesté peut-il trouver une excuse devant Dieu pour cacher un péché en confession afin d'éviter la confusion passagère et sans importance qui proviendrait de l'aveu fait à un prêtre ? Ce n'est que juste que celui qui a méprisé Dieu shumilie et soit confus. Cependant le démon tentera de remplir l'esprit de tels pécheurs de beaucoup d'illusions et de vaines craintes. L'un dira : Mon confesseur me réprimandera sévèrement si je lui révèle ce péché. Pourquoi vous réprimanderait-il ? Dites-moi, si vous étiez confesseur, parleriez-vous durement à un pauvre pénitent qui serait venu vous avouer ses misères dans l'espoir d'être relevé de l'état dans lequel il est tombé ? Un autre arguera : Mais le confesseur va être sûrement scandalisé par mon péché et éprouvera de l'aversion pour moi. Tout cela est faux ! Loin d'être scandalisé il sera édifié quand il verra dans quelles bonnes dispositions et avec quelle sincérité le pécheur se confesse en dépit de la honte qui l'accable. Le prêtre n'a-t-il pas entendu d'autres bouches l'aveu de péchés semblables et peut-être même beaucoup plus graves encore ? Dieu veuille que vous soyez le seul pécheur au monde ! Quant à l'aversion que pourrait éprouver le confesseur, il estimera au contraire d'autant plus son pénitent qu'il verra la confiance que celui-ci place en lui et il essaiera avec encore plus de zèle de l'aider.

Prenez donc courage et dominez par votre générosité la honte que le démon amplifie tant dans votre esprit. A peine aurez-vous commencé à exprimer le péché que vous avez commis que toutes vos appréhensions s'évanouiront sur le champ. Et croyez-moi si je vous dis qu'ensuite vous vous sentirez plus heureuses d'avoir confessé vos péchés que si vous aviez été choisies comme souveraines de la terre entière. Recommandez-vous à la Bienheureuse Vierge Marie et elle obtiendra pour vous la force de surmonter toute répugnance. Et si vous manquez du courage nécessaire pour dévoiler immédiatement vos péchés au confesseur, dites-lui : « Mon Père, j'ai besoin de votre aide. J'ai commis un péché que je ne puis me résoudre à confesser. » Celui-ci trouvera alors un moyen facile d'arracher à son repaire la bête féroce qui voudrait vous dévorer. Tout ce que vous aurez a faire sera de répondre oui ou non à ses questions. Et voyez, l'enfer temporel aussi bien que l'enfer éternel ont disparu, la grâce de Dieu est retrouvée et la paix de la conscience règne, suprême.


Examen de conscience

« Consiste à faire une exacte recherche des péchés commis depuis la dernière confession bien faite. Or, il en est qui sexaminent trop et dautres pas assez » (Saint Alphonse-Marie de Liguori)

« Pour les personnes timorées, qui fréquentent les Sacrements, cet examen doit être court et fait sans anxiété ou scrupule ; il suffit qu'elles jettent un coup d'½il sur les fautes dans lesquelles elles tombent ordinairement, afin qu'elles s'appliquent davantage dans la réception du Sacrement de Pénitence, à produire des actes utiles à leur avancement spirituel, actes dont elles sont souvent distraites par des craintes et des inquiétudes vaines... ou aura soin d'examiner spécialement le défaut auquel on est le plus enclin, et les moyens à prendre pour se corriger » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« Pour se bien préparer à la Confession, on doit se retirer à l'écart, soit dans l'Eglise, soit dans son oratoire, se mettre sérieusement en la présence de Dieu, et faire l'acte suivant : Supréme et adorable Majesté, que je crois ici présente, me regardant et m'écoutant. Je vous adore du plus profond de mon c½ur ; je vous reconnais pour mon Dieu, mon Créateur, et mon souverain Maître, pour celui qui seul, étant l'unique et la véritable Vie, ne peut ne pas étre ; c'est pourquoi je vous rends le culte de l'adoration, qui n'est dû qu'à vous, et je me prosterne en toute humilité devant le trône de votre suprême grandeur. On doit ensuite se représenter la confession qu'on va faire, comme la dernière de sa vie, et s'y disposer comme une personne qui se trouve sur le point de mourir. On demandera donc à Dieu, la grace de bien faire son Examen de conscience, et la lumière dont on a besoin pour bien connaître ses péchés, en récitant le Veni Creator Spiritus. (Puis on dira :) O Dieu, Père des lumières, qui éclairez tout homme, venant en ce monde, percez mon c½ur d'un trait de lumière, d'armour et de douleur, afin que je puisse bien connaître les péchés que j'ai commis contre vous, en concevoir un vrai repentir, et les déclarer comme il faut, pour en obtenir la remission. Auguste Mère de Dieu, qui êtes si miséricordieuse envers les pécheurs, désireux de se convertir, vous êtes ma plus chère espérance, assistez-moi. Mon ange gardien, prêtez-moi votre secours ; aidez-moi à connaître les offenses dont je suis coupable envers mon Dieu. Saints et saintes du Paradis, priez pour moi, afin que je fasse de dignes fruits de pénitence. Amen. Mon Dieu et mon Sauveur, doux Jésus, je vous offre mon Examen pour glorifier votre divine Justice ; j'espère que vous me ferez la grâce de me bien disposer et de ne plus vous offenser à lavenir ; je l'entreprends donc en esprit de charité, pour vous plaire et pour accomplir votre sainte volonté et avec toutes les intentions qui peuvent vous procurer plus d'honneur et de gloire » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).


L'attrition et la contrition

« L'Attrition est aussi une douleur d'avoir offensé Dieu, mais provenant, d'un motif moins parfait, comme la laideur du péché, ou le dommage qu'il cause, soit l'enfer mérité, soit le paradis perdu» (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« Mais dans l'acte d'attrition, il ne suffit pas seulement d'avoir mérité l'enfer; on doit aussi se repentir d'avoir offensé Dieu en méritant l'enfer » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« On se demande si pour recevoir l'absolution, il est nécessaire que l'attrition soit unie à l'amour initial, c'est-à-dire, à un commencement d'amour. Personne ne doute que pour la justification, un commencement d'amour ne soit requis; car le méme Concile enseigne, qu'une des dispositions que doivent avoir les pécheurs pour étre justifiés c'est qu'ils commencent à aimer Dieu » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).


L'accusation

« Il y a des personnes, qui en se confessant, répètent toujours la méme chanson, qu'elles ont apprise par c½ur, et cela dure au moins un demi quart d'heure ; elles disent, par exemple : je m'accuse du peu d'amour que j'ai eu pour Dieu ; je m'accuse de n'avoir pas rempli mon devoir ; de n'avoir pas aimé le prochain comme je le dois, etc. N'est-ce pas là du temps perdu ? » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).


La contrition

« La Contrition est la douleur qu'on a du péché, parce qu'il a offensé la bonté de Dieu... La Contrition est un acte formel du parfait amour envers Dieu » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« Voici donc comment doit se faire l'acte d'attrition : Mon Dieu parce que, par mes péchés, j'ai perdu le paradis et mérité l'enfer pour toute l'éternité, je me repens plus que de tout autre mal, de vous avoir offensé. Quant à l'acte de contrition, on le fait de la manière suivante. Mon Dieu ! parce que vous êtes une bonté infinie, je vous aime par-dessus toutes choses ; et parce je vous aime, je me repens souverainement de toutes les offenses que j'ai commises contre vous, qui êtes le souverain bien. Mon Dieu, je ne veux plus vous offenser ; je suis résolu de mourir, plutôt que de vous offenser encore » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« Par la contrition, on reçoit à l'instant la grâce avant de recevoir l'absolution du confesseur, pourru qu'on ait l'intention, au moins implicite, de recevoir le sacrement ; c'est ce qu'enseigne le Concile de Trente » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).


Le ferme propos

« On ne peut avoir une douleur sincère de ses péchés si l'on a pas, en même temps, un vrai bon-propos de ne plus offenser Dieu ; et pour que ce bon-propos soit sincère et véritable, il doit avoir trois conditions, savoir: il doit étre ferme, universel et efficace » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« Prendre les moyens d'éviter le péché à l'avenir, fuir les occasions, fréquentation des sacrements et la prière  » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).

« Le bon-propos doit étre universel ou d'éviter tous les péchés mortels. Quant aux péchés véniels, on peut se proposer d'en éviter un, sans vouloir en éviter un autre, et cependant faire une bonne confession. Mais, les âmes qui craignent et aiment Dieu, prennent la résolution de s'absternir de tout péché véniel déliberé ; et quant aux fautes vénielles indélibérées, c'est-à-dire, qui se commettent sans un plein consentement de la volonté, elles se proposent d'en commettre le moins qu'elles pourront  » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).


La satisfaction

« 1l faut savoir que celui qui pèche, se rend coupable, de la faute commise, et devient passible de la peine due à cette faute... Plut à Dieu que chacun sût satisfaire à toute la pénitence due pour ses péchés ! Ordinairement on doit y suppléer après la mort. On sait que plusieurs, après avoir mené une vie sainte sur la terre, ont du passer néanmoins en purgatoire. Ainsi, outre la pénitence imposée par le confesseur, ayons soin de pratiquer d'autres bonnes ½uvres, comme des aumônes, des prières, des jeûnes, des mortifications. Tâchons aussi de gagner toutes les indulgences que nous pouvons ; elles diminuent les peines que nous devrions souffrir en purgatoire » (Saint Alphonse-Marie de Liguori).



Biographie de Saint Spire

Au X siècle, les chanoines de la cathédrale de Bayeux firent venir au château de Palluau (Gâtinais) les reliques de saint Spire (ou Exupère), premier évêque de Bayeux1, pour éviter leur profanation par les troupes barbares du duc Richard I de Normandie2. Quatre-vingts ans plus tard, pour accueillir ces reliques insignes, Haymond, comte de Corbeil3, et sa femme, Elisabeth, firent bâtir à Corbeil une église collégiale du titre de Saint-Spire où furent attachés un abbé et douze chanoines pour chanter l'office. Le comte Haymond de Corbeil fut enseveli dans cette église. Au commerncement du XII siècle, la ville et le comté de Corbeil, cédés par Hugues Du Puiset4, devinrent terre du domaine royal, et les chanoines se mirent sous la protection du roi Louis VI le Gros qui agrandit leurs biens et leurs privilèges qui furent confirmés par le pape Célestin III, en 1196.

En 1262, saint Louis qui passa quelques temps à Corbeil où il reçut le roi Jacques I d'Aragon, ne manqua pas de vénérer les reliques de saint Spire et de saint Loup qui étaient enfermées dans une vieille châsse, couvertes d'étoffe de soie et d'une peau de cerf. En 1317, le corps de saint Spire fut transféré dans une châsse précieuse, ornée des statues du roi Louis X le Hutin et de sa seconde femme, Clémence de Hongrie5. Il y eut procession solennelle jusqu'au pont du Tremblay, dont la mémoire était faite tous les ans, le dimanche précédent les Rogations (sixième de Pâques) : à leur retour de procession, les châsses demeuraient découvertes dans l'église pendant dix jours pleins. Saint-Spire qui avait déjà été incendiée et relevée en 1140, brûla de nouveau en 1318, et fut reconstruite six ans après où l'on refit aussi la statue tombale du comte Haymond.

Louis XI suivit à Saint-Spire la procession de la Fête-Dieu de 1479. François I et Louise de Savoie assistèrent à la procession en l'honneur de Saint-Spire, faite le 16 août 1519. En 1613, Anne d'Autriche a été témoin de la guérison d'un enfant paralytique.

L'église Saint-Spire est devenue la première cathédrale du diocèse de Corbeil-Essonnes.


1 Avec les reliques de saint Spire, le comte Haymond fit aussi transporter à Palluau celles de saint Regnobert (disciple et successeur de saint Spire) et quelques autres dont celles de saint Loup (quatrième évêque de Bayeux).

2 Richard I sans Peur, fils de Guillaume Ier Longue-Epée, fut duc de Normandie de 942 à 996. Comme il n'avait que dix ans à la mort de son père, et le roi carolingien Louis IV d'Outremer entreprit de lui enlever son duché qu'il ne garda qu'avec le secours du roi Harald de Danemark. Par la suite, Richard favorisa l'avénement d'Hugues Capet dont il avait épousé la sœur, Emma.

3 Haymond, comte de Corbeil, était fils d'Osmon le Danois, tuteur du duc Richard I de Normandie.

4 Hugues Du Puiset, issu d'une puissante lignée féodale des riches plaines de la Beauce, se moquant des excommunications, « dévorait, dit Suger, toutes les terres ecclésiastiques du pays. » En 1111, virent requérir, à Melun, contre lui la justice du Roi le comte de Chartres, l'archevêque de Sens, les évêques de Chartres et d'Orléans, les abbés de Saint-Denis, de Fleury, de Saint-Aignan, de Saint-Père de Chartres et de Saint-Jean-en-Vallée. Trois fois le château du Puiset fut assiégé, pris et brûlé par les troupes royales. Hugues, mis au ban, solennellement dépouillé de ses possessions, emprisonné même dans la tour de Château-Landon, ne s'avoua jamais vaincu. Mis en liberté sous serment, il son donjon, noua des alliances avec les ennemis du Roi et recommença ses méfaits, « chien furieux que les coups et la chaîne exaspèrent et qui mord et déchire avec d'autant plus de rage tous ceux qu'il a le malheur de rencontrer » (Suger). Traqué une dernière fois (1118) il perce d'un coup de lance le sénéchal Anseau de Garlande dont le Roi pleura longtemps la perte. Libéré contre le comté de Corbeil qu'il avait hérité, il part en Terre Sainte, et meurt en route.

5 Ces châsses furent ouvertes et réparées en 1454 et en 1619, puis détruites pendant la Révolution.