14 mai Saint Matthias, Fondée sur des textes apocryphes, la Tradition rapporte que Matthias, de trois plus jeune que Jésus, serait né à Bethléem d'une illustre et noble famille de la tribu de Juda ; il aurait reçu une savante éducation de Syméon qui fut grand prêtre[1]. Matthias est l’abréviation de Mattathias qui signifie don de Dieu. Invité aux noces de Cana, Matthias aurait été choisi par le Seigneur comme un des 72 disciples. Quoi qu'il en fût, il apparaît dans les « Actes des Apôtres », entre l'Ascension et la Pentecôte, lorsqu'il s'agit de remplacer Judas (I 15-26).
Les Saintes Ecritures ne disent rien de plus à propos de saint Matthias, mais Clément d'Alexandrie (150-215) qui l’identifie à Zachée[10], le présente comme un prédicateur de la pénitence qui combattait ferme contre la chair. Il lui attribue un « Livre des Traditions », et Origène (185-253) parle d'un « Evangile » écrit par Matthias. On a perdu ces textes que le pape Innocent I° (401-417) a tous condamnés comme apocryphes. Lorsque les apôtres se dispersèrent pour aller prêcher l'Évangile, Matthias, selon les saints Sophrone, Nicéphore et Dorothée, passa en Egypte et alla jusqu'en Ethiopie où il resta près de trente-trois ans. De retour à Jérusalem, les juifs ameutèrent contre lui les populations qui l'assommèrent par lapidation avant de le décapiter devant le Temple, vers l’an 63. D'autres dirent qu'il resta en Palestine où, en 61, à Giscala, il fut dénoncé au Grand-Prêtre Ananias qui, après l'avoir interrogé, le fit lapider et achever à la hache. Enfin, on le situa en Macédoine et dans quelques autres pays au-delà du Pont-Euxin. Sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin, rapporta son corps à Rome, déposa une partie de ses reliques dans la basilique Sainte-Marie Majeure, et donna une bonne part du reste au saint évêque Agrice de Trêves qui les mit dans l'’glise Saint-Eucher, hors les murs de la ville, depuis nommée Saint-Matthias. Padoue, Prague et Cologne disent posséder de ses reliques. Un morceau de sa tête, vénéré à Barbezieux (Saintonge) fut brûlé par les protestants. Jean Eck, le docte adversaire de Luther, affirmait qu'une part des reliques aurait été déposée à Augsbourg. Patron de Trêves et de Goslar (Hanovre), il est aussi, à cause de la hache de son martyre, celui des charpentiers, des taillandiers et des bouchers ; on ne sait trop pourquoi, il est encore le patron des buveurs et des viveurs repentants en même temps que des personnes atteintes de la petite vérole et de la coqueluche. Il est assez rarement représenté car, pour compléter le collège des apôtres après la trahison de Judas, les artistes ont souvent préféré introduire saint Paul. Son attribut est la hache à laquelle on substitue parfois une hallebarde, une lance ou une épée. [1] Le « Livre des Condamnés », traduit de l’hébreux par un moine de Trèves au XII° siècle [2] Le rôle de saint Pierre est d'exprimer la situation, pour que tous en prennent conscience, et de faire place au rôle de la communauté qui aura à choisir celui qu’elle jugera digne de remplir les fonctions définies par Pierre d'après la volonté de Dieu ; on retrouvera le même procédé pour l’élection des premiers diacres (Actes des Apôtres VI, 3). La communauté était d'ailleurs « unanime, assidue à la prière » (Actes des Apôtres, I 14), donc prête à réussir ce choix selon Dieu. Pierre agit en chef, c’est lui qui prend l’initiative : « Le troupeau lui ayant été confié par le Christ et étant le premier du chœur, il est toujours le premier à parler » (saint Jean Chrysostome). [3] Il ne faut pas chercher un symbole dans le mombre cent vingts, puisque le mot environ (à peu près) lui enlève tout absolu. [4] L'appellation de « Frères », si belle en sa simplicité est, à l’époque, nouvelle de la part d'un supérieur parlant à ses inférieurs. [5] Psaume LXVIII 26. [6] Psaume CVIII 8. [7] Le rôle des Ecritures est ici d'indiquer (ou de confirmer) que Dieu souhaite le remplacernent de Judas. Très clairement, on dit que c'est l'Esprit-Saint qui parle par les auteurs bibliques (pour les Psaumes on ne nommait que David). Un tel emploi théologique de l'Ecriture est légitime certes à propos de Jésus-Christ (but de l'ensemble de l'Ancien Testament) et des actions essentielles qu'il a accomplies pour L’Eglise, comme la création de la fonction d'Apôtre avec les dons spirituels préparés pour chacun d'eux. La mort de Judas a réalisé la première prophétie : « Que son campement devienne désert et que personne n’y habite » (Psaume LXVIII 26) ; il faut que la seconde s’accomplisse pareillement : « Que sa charge passe à un autre » (Psaume CVIII 8). [8] Le rôle d'un apôtre est d'être témoin, ce qui suppose une très bonne connaissance de tout ce que Jésus a fait et a dit (I 1) durant sa vie publique, donc de son Baptéme à son Ascension. Et surtout qu'on ait alors fait partie du groupe accompagnant sans cesse Jésus, à la façon des disciples suivant leur maître. Les évangiles disent souvent les conditions requises pour « suivre » Jésus (évangile selon saint Luc, IX 23 et 57-62) et aussi les privilèges des disciples (évangile selon saint Luc, X 23 s ; XII 22-32 ; XVIII 23-30). Mais ne peuvent être apôtres que ceux qui ont été du petit nombre de ceux auxquels le Ressuscité s'est manifesté. [9] Saint Jean Chrysostome loue l’humble douceur avec laquelle Joseph Barsabbas accepta le choix du Saint-Esprit. D'après Eusèbe de Césarée, Joseph Barsabbas aurait été un des soixante-douze disciples. Encore d’après Eusèbe de Césarée, Papias, renseigné par les filles de l'apôtre Philippe, affirmait que « Juste surnommé Barsabbas but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n'en éprouva aucun mal » (Histoire Ecclésiastique, III 39). Adon (860) l'introduit dans les martyrologes latins au 20 juillet. [10] Clément d’Alexandrie : « Stromates », IV 6, 35.
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