Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre à Timothée, (II, 8-13)¹.

Souviens-toi de Jésus Christ, le descendant de David : il est ressuscité d'entre les morts, voilà mon Évangile. C'est pour lui que je souffre, jusqu'à être enchaîné comme un malfaiteur². Mais on n'enchaîne pas la parole de Dieu ! C'est pourquoi je supporte tout pour ceux que Dieu a choisis, afin qu'ils obtiennent eux aussi le salut par Jésus Christ, avec la gloire éternelle.

Voici une parole sûre : « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l'épreuve, avec lui nous régnerons. Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se rejeter lui-même. »

Textes liturgiques © AELF, Paris

¹ Au soir de sa vie, saint Paul, pressentant sa fin prochaine, ayant achevé sa course, après avoir mené le bon combat (deuxième épître à Timothée, IV 6-7), il exprime à Timothée l'essentiel de sa foi. Fils d'un père païen et d'une mère chrétienne, Eunice, ce disciple a un père dans la foi, Paul, qui lui laisse maintenant son testament : « Souviens-toi de Jésus-Christ, le descendant de David : il est ressuscité d'entre les morts, voilà mon Evangile. » Il transmet sa conviction personnelle par une formule liturgique, une hymne pascale, ce qu'il a lui-même reçu et enseigné : « Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l'épreuve, avec lui nous régnerons. Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se rejeter lui-même » (épître aux Romains, VI  1-11). Il s'agit de la mort au péché, de la mort du vieil homme. C'est la Pâque chrétienne. On pense à la question de Jésus : « Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ? Si oui, vous siégerez sur les douze trônes » (évangile selon saint Matthieu, XIX 28 ; évangile selon saint Luc, XXII 30). Le chrétien est entraîné dans un mouvement de mort et de résurrection. Toutefois un verset est inquiétant, menaçant : « Si nous le rejetons, lui nous rejettera » ; ce n’est pourtant pas autre chose de ce que dit Jésus : « Celui qui m'aura renié devant les hommes, je le renierai devant mon Père » évangile selon saint Matthieu, X 33).

² Saint Paul est alors, pour la deuxième fois, emprisonné à Rome mais si, la première fois, on ne lui avait imposé que la custodia militaris qui est une sorte d’assignation à résidence assortie d’une surveillance, cette fois, on lui impose la custodia publica qui est une détention dans une prison commune, avec de vulgaires délinquants. Cependant, la condamnation n’est pas imminente et saint Paul qui sait par expérience la lenteur des tribunaux romains, vient d’obtenir le renvoi de son procès dans l’attente d’une plus ample instruction.