15e dimanche des temps ordinaires

Epître

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens[1] (I 15-20)[2]

Le Christ est l'image du Dieu invisible, le premier-né par rapport à toute créature, car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et les puissances invisibles : tout est créé par lui et pour lui. Il est avant tous les êtres, et tout subsiste en lui. Il est aussi la tête du corps, c'est-à-dire de l'Église. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, puisqu'il devait avoir en tout la primauté. Car Dieu a voulu que dans le Christ toute chose ait son accomplissement total. Il a voulu tout réconcilier par lui et pour lui, sur la terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Colosses, fondée avant à la conquête d'Alexandre, était située au pied d'une falaise rocheuse sur le Lycos, aux environs de l’actuelle Denizli (Turquie). C’était une grande ville dont la prospérité était fondée sur l'élevage du mouton et la teinture de la laine. En 60, Colosses fut ravagée par un tremblement de terre, et ne fut pas reconstruite : les Colossiens (60) se réfugièrent sur le flanc de la falaise où ils fondèrent Chônai (Honaz). On sait qu'il y existait une communauté chrétienne d'origine païenne, fondée par Epaphras, notable de Colosses qui a probablement fondé aussi les communautés de Laodicée et d’Hiérapolis ; saint Paul le loue come « son bien-aimé compagnon de ministère », et comme un fidèle « serviteur de Jésus » (Colossiens, I 7 & IV 12) ; dans le billet à Philémon, saint Paul l’appelle son « compagnon de captivité dans le Christ Jésus » (II 25-30 & IV 18).

[2] Les chrétiens de Colosses, influencés par des courants d'idées qui traversent leur contrée, sont tentés d'ajouter au credo des notions sur les puissances du ciel qui sont censées gouverner le monde, et qui seraient des intermédiaires entre Dieu et les hommes. Saint Paul sent le danger de réduire le rôle du Christ à n'être qu'un de ces intermédiaires. Dans sa captivité, l'Apôtre est amené à approfondir le mystère de Jésus, de sa place unique et centrale. Maintenant il va moins insister sur la folie de la Croix, que sur le Christ, être divin, créateur du monde, existant depuis toujours, supérieur à toutes les puissances célestes et vainqueur des forces du mal. Jésus n'est plus seulement le Ressuscité qui vit en chaque homme, et qui est présent dans la vie des communautés chrétiennes, il est le Seigneur de la création. Saint Paul intègre au début de sa lettre aux Colossiens un cantique où il célèbre Jésus qui tient en tout la première place. Des deux strophes de ce cantique, l'une chante le Christ premier-né de toute créature, et l’autre le Christ premier-né d'entre les morts. La création comme le salut nous sont donnés par Jésus. Saint Paul multiplie les prépositions pour bien montrer la première place du Christ : tout est fait « par », « pour » et « en » Jésus.