Solennité du Sacré Cœur

Epître

Lecture de la première lettre de saint Jean (I 4,7-16)

Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici à quoi se reconnaît l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, c'est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils qui est la victime offerte pour nos péchés. Mes bien-aimés, puisque Dieu nous a tant aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres. Dieu, personne ne l'a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour atteint en nous sa perfection. Nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu'il nous donne part à son Esprit. Et nous qui avons vu, nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde. Celui qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, et lui en Dieu. Et nous, dans la foi, nous avons reconnu, présent parmi nous, l'amour de Dieu. Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu en lui.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Saint Paul s'adresse ici à une communauté qui se réunit en assemblée pour célébrer le repas du Seigneur, mais qui est menacée de rupture et d’éclatement : outre que les chrétiens de Corinthe se font des procès et ne partagent pas leurs provisions, le foisonnement de leurs « charismes » vire à l'anarchie, et ils donnent du fil à retordre à leurs responsables débordés (XVI 16-18). L’apôtre leur souligne que le fait de célébrer ensemble l’Eucharistie doit les conduire à rechercher concrètement les voies de l'unité. Cet enseignement de saint Paul, les chrétiens qui le reçoivent aujourd'hui sont encore divisés puisqu’il n’y a d’hospitalité réciproque entre des fidèles de traditions différentes. Saurons-nous nous mettre en marche dans la direction indiquée par saint Paul, créer cette communion au sein de nos conflits de tendances ? L'unité serait alors le fruit de nos eucharisties jamais parfaitement réussies et toujours menacées, comme celles de Corinthe, mais sauvées par le Christ, si du moins nous consentons à prendre au sérieux la communion de nous tous en lui.