Solennité de la Nativité - Messe de la nuit

Première lecture

Lecture du livre de Isaïe, (IX, 1-6)[1]

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l'allégresse, tu as fait grandir la joie : ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson, comme on exulte en partageant les dépouilles des vaincus.

Car le joug qui pesait sur eux, le bâton qui meurtrissait leurs épaules, le fouet du chef de corvée, tu les as brisés comme au jour de la victoire sur Madiane. Toutes les chaussures des soldats qui piétinaient bruyamment le sol, tous leurs manteaux couverts de sang, les voilà brûlés : le feu les a dévorés. Oui ! un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l'insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : « Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-paix. »

Ainsi le pouvoir s'étendra, la paix sera sans fin pour David et pour son royaume. Il sera solidement établi sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fait l'amour invincible du Seigneur de l'univers.


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] Ce très beau morceau poétique est un chant d'action de grâces pour la naissance du royal et divin enfant, espérance de prospérité et de paix, réalisation de la promesse de l'Emmanuel (Isaïe,VII 14). La grande lumière qui resplendit dans les ténèbres, provoque une joie comparable à celle de la récolte ou de la victoire, après la peine et le labeur du moissonneur ou du guerrier. Les instruments d'oppression sont brisés comme au jour de la victoire de Madian, due à l'intervention divine et non à l'importance des forces humaines (Juges, VII & VIII). La tenue des combattants est passée à l'anathème. En se laissant porter par ces symboles, I'auditeur peut entrer dans le cœur du message : la naissance de l'enfant royal qui reçoit l'insigne du pouvoir et un nom de règne, qui fait penser à la titulature des souverains égyptiens. Les titres renvoient à des qualités divines communiquées au roi de manière privilégiée. Le pouvoir fondé sur le droit et la justice, porteur d'une paix sans fin, s'accomplit pleinement en Jésus.