Lecture du livre d'Ezékiel (XXXVII 12-14) ^[1]

Ainsi parle le Seigneur Dieu. « Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d'Israël. Vous saurez que je suis le Seigneur, quand j'ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous installerai sur votre terre, et vous saurez que je suis le Seigneur : je l'ai dit, et je le ferai. » Parole du Seigneur Dieu.

Textes liturgiques © AELF, Paris

^[1] Aujourd’hui, l’Eglise nous fait encore entendre un prophète qui appelle le peuple élu à l’espérance messianique, en même temps qu’un fragment de la vision des ossements desséchés nous prépare à lire le récit de la résurrection de Lazare. Aussitôt après la chute de Jérusalem (587) Ezéchiel, sur la terre d'exil, ouvrait les cœurs à l'espérance. Autant, avant l’inéluctable catastrophe, il avait voulu détruire les faux espoirs, autant, par la suite, il s'attaquait au découragement. « Notre espérance est détruite, nous sommes perdus » résume bien l'atmosphère générale des exilés. Le prophète voulait leur redonner l'espérance en racontant la vision des ossements desséchés qui reprennent vie à sa parole, sur ordre de Dieu (XXVII 1-10). L'explication en est toute simple : les ossements représentent Israël qui, en exil, se considère comme mort. La vie redonnée aux ossements annonce la résurrection du peuple que sera le retour d'exil. Remarquons la corrélation entre : « Je vais ouvrir vos tombeaux » et « je vous ramènerai sur la terre d'lsrsël » ; il ne s'agit donc pas de la résurrection de ceux qui sont physiquement morts, mais de la résurrection spirituelle du peuple. En exil, le peuple était comme mort au tombeau. Sa résurrection sera l'œuvre de l'Esprit de Yahvé, principe de vie. Ezéchiel dit ailleurs que cette présence de l'Esprit dans un peuple purifié sera une aide, une grâce pour la fidélité aux commandements (XXVI 27). Revivre, c'est retrouver la vocation de l’alliance : croire et obéir à Dieu qui comble le peuple de ses dons.