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1er dimanche de Carême
Epître
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (V 12-19) [1] Frères, c'est par un seul homme, Adam, que le péché est entré dans le monde, et par le péché est venue la mort ; ainsi, la mort est passée en tous les hommes, du fait que tous ont péché. Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde. Certes, on dit que le péché ne peut être sanctionné quand il n'y a pas de loi ; mais pourtant, depuis Adam jusqu'à Moïse, la mort a régné, même sur ceux qui n'avaient pas péché par désobéissance à la manière d'Adam. Et Adam préfigurait celui qui devait venir. Mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. En effet, si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul,combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ. Le don de Dieu et les conséquences du péché d'un seul n'ont pas la même mesure non plus : d'une part, en effet, pour la faute d'un seul, le jugement a conduit à la condamnation ; d'autre part, pour une multitude de fautes, le don gratuit de Dieu conduit à la justification. En effet, si à cause d'un seul homme, par la faute d'un seul homme, la mort a régné, combien plus, à cause de Jésus-Christ et de lui seul, règneront-ils dans la vie, ceux qui reçoivent en plénitude le don de la grâce qui les rend justes. Bref, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l'accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. En effet, de même que tous sont devenus pécheurs parce qu'un seul homme a désobéi, de même tous deviendront justes parce qu'un seul homme a obéi. Textes liturgiques © AELF, Paris [1] Ce texte célèbre pour la place qu'il a tenue dans l’élaboration de la doctrine du péché originel est à lire dans la tradition de l’Eglise. La vie de l'homme justifié par la foi et sauvé en espérance (Romains, I-IV) s'épanouit dans l'Esprit (Romains, VII) parce que le Christ l'a libéré du péché, de la mort et de la loi (Romains, V-VII). Saint Paul regarde tout du côté du salut réalisé en Jésus-Christ et proposé à tout homme. Ses dimensions mêmes ne sont perceptibles que dans la prise de conscience du péché qui règne dans le monde depuis les origines et dont l'humanité ne peut s'affranchir en dehors de Jésus Christ. La littérature qui se développe aux abords de l'ère chrétienne s'intéresse beaucoup à Adam et sa transgression. Héritier de cette tradition juive, saint Paul peut sans équivoque reconnaître à Adam un caractère personnel et lui attribuer un rôle d'une grande ampleur. La force du personnage lui vient cependant du parallélisme antithétique établi avec Jésus Christ : « Adam préfigurait celui qui devait venir. » Le rapport est mieux saisi dans certaines formules, « combien plus », « ce n'est pas la même mesure » ; certains parallélismes, « un / tous »; certaines antithèses, « Faute / don gratuit », « condamnation / justification », « mort / vie » ; si le Christ dévoile la profondeur du péché d'Adam, cette découverte révèle l'ampleur universelle de la Rédemption. |