21 décembre

Saint Pierre Canisius

Votre infinie bonté a voulu, Pontife éternel, que je confie avec empressement l’effet et la confirmation de cette bénédiction apostolique à vos apôtres que l’on va visiter au Vatican et qui, sous votre conduite, accomplissent des merveilles. Là, j’ai ressenti une grande consolation et la présence de votre grâce qui m’était obtenue par de tels intercesseurs. Eux-mêmes, en effet, bénissaient et confirmaient la mission envoyée en Allemagne ; il paraissaient promettre de m’accorder leur bienveillance comme à l’apôtre de l’Allemagne. Seigneur, vous savez à quel degré et combien de fois, en ce même jour, vous m’avez confié l’Allemagne dont j’ai continué ensuite à me préoccuper, pour laquelle je désire vivre et mourir.

   C’est vous, enfin, qui m’avez ordonné de boire à la source de votre cœur ouvert, dans votre corps sacré qu’il me semblait voir de mes yeux ; oui, vous m’invitiez à puiser les eaux de mon salut à vos sources, ô mon Sauveur. Pour moi, je désirais intensément en voir jaillir vers moi des flots de foi, d’espérance, de charité. J’avais soif de pauvreté, de chasteté, d’obéissance ; je demandais à être tout entier lavé, vêtu, embelli par vous. Aussi, après que j’eus osé toucher votre cœur très doux et y plonger ma soif, vous me promettiez un vêtement tissé en trois parties qui pourraient recouvrir la nudité de mon âme et qui se rattachaient tout à fait à mon engagement : c’étaient la paix, l’amour et la persévérance. Muni de ce vêtement pour mon salut, j’avais confiance que rien ne me manquerait mais que tout me réussirait pour votre gloire.

Saint Pierre Canisius (1521-1597)