11 décembre Saint Damase 1er, Pape Né à Rome vers 305, Damase fut diacre du pape Libère (352-366) qu’il accompagna en exil (355) ; retourné assez vite à Rome, il prit du service auprès de l’antipape Félix II (355-365) mais se réconcilia avec le pape Libère quand celui-ci fut autorisé à rentrer à Rome. A la mort de Libère (24 septembre 366) éclatèrent de violents désordres : les fidèles du défunt pape, réunis dans la basilique Julienne, élisaient le diacre Ursin à sa succession et le faisaient sacrer ; les autres où l’on voyait beaucoup de partisans du défunt antipape, choisirent Damase et soudoyèrent un bande de voyous qui firent l’assaut de la basilique Julienne où, pendant trois jours, on massacra des ursiniens. Le 1° octobre 366, après que ses partisans se furent emparé de la basilique du Latran, Damase fut sacré et, avec l’appui du préfet de la ville, fit chasser Ursin et ses fidèles de Rome d’où les derniers disparurent dans la prise de la basilique libérienne (26 octobre 366). Pour les chrétiens du IV° siècle, les catacombes sont des cimetières où ils enterrent chaque jour les leurs qui veulent reposer près des martyrs, mais l'accès est malaisé (éboulements, dégradations, vétusté). Après la paix constantinienne, de somptueuses basiliques sont édifiées en l'honneur des martyrs : Saint-Pierre, Saint-Paul, Saint-Laurent, Sainte-Agnès ... Devait-on multiplier ces monuments qui demandaient d’énormes dépenses ? Le pape Damase préféra restaurer le culte des martyrs dans les catacombes elles-mêmes et il entreprit des fouilles systématiques pour découvrir les tombes inconnues ou méconnues. Dans la Via Salaria vetus, la catacombe des saints Prothe et Hyacinthe est explorée, restaurée et embellie. On relie les salles par des escaliers qui facilitent la marche et la circulation des pèlerins. Au cimetière de Saint-Sébastien, Damase met à jour et honore les reliques du pape saint Eutychien (mort en 283). Non content de restaurer et de canaliser la dévotion populaire, le maître-d'œuvre compose et appose une bonne cinquantaine d'inscriptions. Tibulle, poète élégiaque du I° siècle avant Jésus-Christ, exprimait le souhait : Fac lapis inscriptis stat super ossa notis, (Fais en sorte que, grâce aux inscriptions sur pierre, nos restes soient identifiés) ; ce sera l'actif souci du pape Damase. Les fragments découverts dans la crypte des papes du cimetière de Calliste permettent de reconstituer l'hommage de Damase aux témoins ici rassemblés : Ci-gît, réunie, une foule de saints. Si vous les cherchez, leurs corps sont réunis dans ces vénérables tombes. Quant à leurs âmes sublimes, les célestes royaumes les ravit. Ci-gisent les compagnons de Sixte ; de l'ennemi, ils portent les trophées. Ici, nombre d'hommes illustres gardent les autels du Christ. Ci-gît un évêque dont la vie s'écoula en longue paix. Ici, les saints confesseurs, transférés de Grèce, reposent. Ici, vous trouverez : jeunes gens, enfants, vieillards, chaste génération qui pudeur garda. Ici, je l'avoue, Moi, Damase, j'aurais souhaité faire ensevelir mes restes. Je m'en suis abstenu, soucieux de ne pas troubler les pieuses cendres des saints. Sur la tombe d'un prêtre, via Latina, Damase fit graver cette épitaphe : Marcellin et Pierre, écoutez le récit de votre triomphe ! Dans mon enfance, le bourreau lui-même me raconta ce qui suit. Le persécuteur acharné avait ordonné de vous trancher la tête au milieu des broussailles pour que leur tombeau ne soit pas retrouvé. Joyeux, vous avez vous-mêmes creusé la fosse. Après avoir, un moment, reposé sur cette blanche sépulture, vous avez averti Lucile, lui demandant de faire transférer vos restes. Elle les ensevelit alors, sur la via Labricane. Si Damase ne fut pas un très grand versificateur, il eut le génie et le courage du restaurateur, soucieux de canaliser la piété populaire par le culte des saints et les pèlerinages à leurs tombes. On lui doit aussi la fondation de Sainte-Anastasie, de Saint-Laurent-in-Damaso, de Saint-Clément, de Sainte-Pudentienne et du baptistère de Saint-Pierre. Son rôle n'est-il pas celui d'un pontife éclairé qui, non seulement prescrit la doxologie (formule de louange) Gloria Patri, à la fin des psaumes, mais surtout établit des rapports étroits entre Eglise et Etat, après l’extirpation des vieilles hérésies. Il mourut le 11 décembre 384, presque octogénaire sous l’empereur Théodose, dit saint Jérôme. Le 11 décembre 1813, un décret rendait au culte l'église Notre-Dame du Salut, à Fécamp, et un habitant de Fécamp rapportait sur l'autel la statue que, pendant la Révolution, il avait sauvée au péril de sa vie. La fête patronale s'y célèbre le 25 mars.
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