4 décembre

Saint Jean Damascène
Prêtre et docteur de l'Eglise

Sommaire :

Biographie

Prière



Biographie

Jean naît, vers 650, dans une riche famille arabe et chrétienne de Damas, les Mansûr, dont les hommes occupent des postes officiels, tant sous les empereurs byzantins que, à partir de 636, sous les califes. Compagnon d'enfance du futur calife Yazid, il reçoit, avec son frère adoptif, Cosmas, une bonne éducation à la fois grecque et arabe. Ils ont comme précepteur un moine italien, autre Cosmas, naguère pris comme esclave en Sicile par les Sarrasins et que Sergius, père de Jean, avait racheté. Leur ayant appris tout ce qu'il pouvait savoir de rhétorique, de dialectique, d'arithmétique, de philosophie et de théologie, le savant Cosmas se retire au monastère de Saint-Sabas, tandis que son premier élève rejoint son père à la cour du calife pour être initié aux affaires de l'Etat, et que l'autre s'en va parfaire ses études ecclésiastiques à Jérusalem.

A la mort de Sergius, son fils lui succède et prend un tel ascendant sur l'esprit des califes qu'il est, vers 730, créé grand vizir. Lorsque l'empereur Léon d'Isaurien prescrit de détruire les saintes images (730), Jean Damascène s'y oppose très vigoureusement et publie trois adresses. Pour élimer cet intelligent adversaire, l'empereur byzantin envoie au Calife une lettre rédigée par des faussaires, selon laquelle Jean ne se proposait rien moins que de lui livrer Damas. En possession du faux, le Calife refuse d’écouter son grand vizir et le renvoie après lui avoir fait trancher la main droite ; Jean récupère sa main et se retire dans son oratoire pour s'adresser ainsi à la sainte Vierge : « Très pure Vierge Marie qui avez enfanté mon Dieu, vous savez pourquoi on m'a coupé la main droite, vous pouvez, s'il vous plaît, me la rendre et la rejoindre à mon bras. Je vous demande avec instance cette grâce pour que je l'emploie désormais à écrire les louanges de votre Fils et les vôtres. » La Vierge lui apparaît pendant son sommeil et lui dit : « Vous êtes maintenant guéri, composez des hymnes, écrivez mes louanges, accomplissez ainsi votre promesse. » Le Calife reconnaît l'innocence de Jean et le rétablit dans ses fonctions qu'il conserve le temps d'instruire son successeur et de mettre de l'ordre dans ses affaires.

Délivré des affaires du monde, il partage ses biens entre sa famille et les pauvres, puis rejoint les deux Cosmas, son ancien précepteur et son frère adoptif, appelé l'Hagiopolite, à la laure de Saint-Sabas ; après que de nombreux moines se sont jugés indignes sa formation, l'higoumène de Mar-Saba, Nicodème, le confie à un vieux moine triste, ennemi de la poésie et de la musique, qui lui interdit d'écrire et le livre à toutes sortes d'humiliations ridicules. Ayant supporté en silence cet affreux noviciat, Jean Damascène, autorisé à étudier et à écrire, compose ses fameuses hymnes. Ordonné prêtre, vers 735, par Jean de Jérusalem, un peu avant que son frère adoptif devienne évêque de Majuma (Palestine) Jean Damascène ne quitte plus son monastère que pour prêcher. Il mourut à Mar-Saba très vieux, dit-on, entre 754 et 780.

 

 


Prière

O fille du roi David et Mère de Dieu, roi universel.
O divin et vivant objet dont la beauté a charmé le Dieu créateur,
vous dont l'âme est toute sous l'action divine
et attentive à Dieu seul ;
tous vos désirs sont tendus vers Celui-là seul
qui mérite qu'on le cherche et qui est digne d'amour ;
vous n'avez de colère que pour le péché et son auteur.
Vous aurez une vie supérieure à la nature
mais vous ne l'aurez pas pour vous,
vous qui n'avez pas été créée pour vous.
Vous l'aurez consacrée tout entière à Dieu
qui vous a introduite dans le monde
afin de servir au salut du genre humain,
afin d'accomplir le dessein de Dieu,
l'Incarnation de son Fils et la déification du genre humain.
Votre coeur se nourrira des paroles de Dieu :
elles vous féconderont,
comme l'olivier fertile dans la maison de Dieu,
comme l'arbre planté au bord des eaux vives de l'Esprit,
comme l'arbre de vie qui a donné son fruit au temps fixé :
le Dieu incarné, la vie de toutes choses.
Vos pensées n'auront d'autre objet que ce qui profite à l'âme,
et toute idée non seulement pernicieuse, mais inutile,
vous la rejetterez avant même d'en avoir senti le goût.
Vos yeux seront toujours tournés vers le Seigneur,
vers la lumière éternelle et inaccessible ;
vos oreilles attentives aux paroles divines
et au son de la harpe de l'Esprit
par qui le Verbe est venu assumer notre chair. (...)
O Vous qui êtes à la fois fille et souveraine de Joachim et d'Anne,
Accueillez la prière de votre pauvre serviteur :
il n'est qu'un pécheur,
et, pourtant, de tout son coeur, il vous aime et vous honore.
C'est en vous
qu'il veut trouver la seule espérance de son bonheur,
le guide de sa vie,
la réconciliation auprès de votre Fils
et le gage assuré de son salut.
Délivrez-moi du poids de mes fautes,
dispersez l'obscurité accumulée autour de mon esprit,
débarrassez-moi de mon épaisse boue,
arrêtez mes tentations,
gouvernez ma vie avec bonheur
et conduisez-moi au bonheur du ciel.
Accordez la paix au monde.
Donnez à tous les chrétiens de cette ville
la joie parfaite et le salut éternel.

Nous vous en supplions,
obtenez-nous d'être sauvés,
d'être délivrés des passions de nos âmes,
d'être guéris des maladies de nos corps,
d'être délivrés de nos difficultés ;
obtenez-nous une vie tranquille dans la lumière de l'Esprit.
Enflammez-nous d'amour pour votre Fils.
Que notre vie lui soit agréable,
pour que,
établis dans la béatitude du ciel,
nous puissions vous voir un jour
resplendir dans la gloire de votre Fils,
pour que nous puissions chanter, dans une joie sans fin,
des hymnes saintes d'une manière digne de l'Esprit,
au milieu de l'assemblée des élus,
en l'honneur de Celui qui, par vous, nous a sauvés,
le Christ, Fils de Dieu et notre Dieu.
A lui soient la puissance et la gloire,
avec le Père et l'Esprit,
maintenant et toujours,
dans les siècles des siècles.

Amen.