6 novembre Saint Léonard Biographie Nous établissons en premier lieu que saint Léonard naquit environ l’an de notre Seigneur 466. Il se réfugia vers saint Remi, Archevêque de Reims, environ l’an 472, âgé environ de six ans. Il s’en va à la Cour du Roy Clovis son cousin, y étant appelé par la Reyne Clotilde, environ l’an 495. Il marche en guerre avec Clovis, allant combattre les Allemands l’an 499. Il est baptisé avec le même Clovis à Reims après la victoire sur les Allemands la même année 499. Il se retire de la Cour de Clovis, et s’en va vivre solitaire dans un bois proche de Paris l’an 501 ou environ. Deux ans après à savoir l’an 502, il quitte la France et s’en vient en Aquitaine proche de Limoges dans la forêt de Pauvin. Il délivre miraculeusement de mort la reyne Clotilde dans ses dangereuses couches l’an 507 ou 508. Il sort de la solitude pour prêcher au peuple, et tâcher de pacifier les princes vers les années 530 ou 535, et non au commencement de sa conversion ainsi que la plupart disent, faute de bien peser les circonstances de sa vie. Il retourne de sa mission après avoir visité saint Rémy, et ayant demeuré quelques années au Monastère de Saint-Maximim environ l’an 540. Il meurt dans son monastère et solitude de la forêt de Pauvin en Limousin environ l’an 559, âgé d’environ 93 ans. De celle Chronologie on peut insérer que notre Léonard est le premier saint de la Couronne de France, si nous avons égard à la naissance, qui est la qualité que nous lui avons donnée au commencement de cette histoire ; étant presque centenaire ; quoique ordinairement on le représente dans les peintures sous la figure d’un jeune homme d’environ trente ans ; ce qui provient de ce qu’il est apparu plusieurs fois à diverses personnes en la forme d’un beau jeune homme en la fleur de son âge, ce qui ne préjudicie aucunement à la vérité de notre histoire ; puisque les peintres en font de même à l’égard des autres saints, qu’ils dépeignent tantôt vieux, et tantôt jeunes, ainsi qu’il se peut voir en saint Joseph, époux de la Vierge. Dans l’Eglise Cathédrale de Saint-Etienne de Limoges, il y a une image en bosse, où ce saint est représenté avec un habit d’ermite, et presque dans une décrépite vieillesse ; ainsi que je l’ai considéré moi-même, aussi bien qu’en d’autres endroits. On peut encore par le moyen de cette Chronologie corriger l’erreur de ceux qui le font naître après le baptême de Clovis ; ce qui est tout à fait improbable à ceux qui pèseront attentivement toutes les vies écrites de ce saint ; et sur tout ce qu’on en a dit jusqu’ici : et qui a été ramassé des légendes, Vies, Profes, et Chroniques du pays de Limousin. Nous faisons remarquer que la confusion qu’on a fait des deux Rignomers, est cause de ceci. Et cela soit dit à la plus grande gloire de Dieu, et du glorieux saint Léonard, de qui nous avons écrit la vie avec toute la sincérité possible, nous réservant de traiter un autre jour de ses miracles ; suppliant le bénévole lecteur de vouloir lire le tout avec un esprit de charité, excusant la grossièreté et rudesse du langage, corrigeant avec douceur ce qu’il y trouvera mal couché. Et priant ce grand saint qu’il intercède pour nous : afin que délivrés des liens de cette vie, et de la prison de ce monde, nous puissions aller jouir de la pleine liberté des enfants de Dieu dans la béatitude éternelle. Ainsi soit-il. R.P. Bernardin, de tous les saints
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