16 août Saint Etienne de Hongrie, Conseils de St Etienne à son fils St Roch L'Occident, réunifié par les Carolingiens, pouvait croire achevées les invasions barbares, quand, à la fin du IX° siècle, des peuplades venues du midi de l’Oural, les Magyards, poussés par les Petchénègues, envahirent la cuvette du Danube puis s’aventurèrent jusqu'en Lorraine et en Italie du Nord. L’origine de ces hordes de Magyards ou de Hongrois[1] est mystérieuse ; si leur langue se rattachait au finois et au basque, leur civilisation était proche des Turcs et des peuples de la steppe asiatique ; ils rappelaient les Huns ou les Avars, fixés dans la plaine danubienne aux V° et VII° siècles ; nomades qui combattaient à cheval, ils attaquaient les abbayes, rançonnaient les villes pour entasser le butin dans des chariots, et vendre comme esclaves les femmes et les jeunes gens. Le 10 août 955, l'empereur romain-germanique Otton le Grand battit les tribus hongroises à Lechfeld, près d’Augsbourg. Dès lors, les Hongrois se regroupèrent pour se sédentariser sous la famille des Arpads. Dix-huit ans plus tard, quand le duc Géza épousa Sarolta, fille du chef de Transylvanie, le christianisme, venu de Byzance et de Bulgarie, pénétra en Hongrie. De l’union de de Geza et de Sarolta naquit Vajk (ou Vaïk ou Baïk) vers 969, à Esztergom[2]. Après la mort de Sarolta, Géza épousa Ethelgide (ou Adélaïde), fille du prince polonais Miesco qui s’était converti au christianisme en 966. Des missionnaires slaves, comme Vojtech, le futur saint Adalbert, évêque de Prague, entrèrent en Hongrie, en même temps que les évêques bavarois Pilgrim de Passau et Wolfgang de Ratisbonne. Vers 969, sous l'influence d’Ethelgide et d'Adalbert de Prague qu’elle avait attiré en Hongrie, Géza reçut le baptême, suivi de son fils, Vajk, qui prit le nom d'Etienne, parce que le protomartyr était apparu à ses parents ; à sa mère, il avait prédit : « un fils va bientôt naître de toi, il sera le premier à porter la couronne royale en Hongrie[3] » ; à son père, il avait dit : « Tu projettes de répandre l’Evangile mais, pour cette prédication, tes mains ne sont-elles pas trop souillées de sang ? Un fils va donc te naître. Il deviendra saint, c’est-à-dire qu’après avoir régné sur la terre, il régnera éternellement dans les cieux. Pour préparer cette avènement, Dieu va susciter un prophète. Sois attentif à son message : c’est lui qui, parmi ton peuple, sèmera le bon grain. » Adalbert a probablement baptisé Etienne à Esztergom, résidence des Arpads, en 974. Géza qui mourut en 997, avait, deux ans plus tôt, marié Etienne à Gisèle, fille du duc Henri II de Bavière et sœur du saint empereur Henri. A la mort de Géza, Koppany, cousin païen du duc Etienne, maître de la région située au sud du lac Balaton, revendiqua le pouvoir. Le duc Etienne envahit les terres de Koppany et le vainquit à Vesprin, attribuant sa victoire à l’intercession de saint Martin de Tours, natif de Pannonie[4] : en remerciement, il fonda le monastère du Mont-Saint-Martin (Pannonhalma) qu'il confia à Astric, ami de saint Adalbert. Tout au long de son règne, Etienne dut se défendre contre les révoltes païennes qui éclatèrent en Hongrie, singulièrement celle du puissant Ajtony de Marosvar qui, trahi par son lieutenant Csanad, fut défait et tué. Au sud, Etienne repoussa les Petchénègues et les Bulgares. Pour mieux christianiser le pays, Etienne voulut créer, des structures écclésiastiques permanentes, en dehors des clercs allemands qui étaient prêts à germaniser l'Eglise hongroise. L'empereur était alors Otton III, installé à Rome où il avait mis sur le siège de saint Pierre son maître, Gerbert d'Aurillac, devenu le pape Sylvestre II. Otton III et Sylvestre qui avaient accepté de créer une Eglise nationale en Pologne et fondé l’archevêché de Gniezno, furent favorables à la création d'une Eglise nationale hongroise et le pape offrit à Etienne une couronne royale. Le roi Etienne I° fut couronné en la cathédrale d’Esztergom, à la Noël de l’an 1000, et reçut le titre de « roi apostolique » pour souligner qu’il a reçu la couronne du pape. Le roi Etienne créa deux archevêchés (Esztergom pour Anastase et Kalocza pour Astric) et huit évêchés (Veszprem, Pecs, Györ, Eger, Vac, Bihar, Czanad et Szekesfehervar). Chaque groupe de dix villages dut avoir son église et assurer, par la dîme, la subsistance du clergé. En route pour la Terre sainte, Gérard, abbé de Saint-Georges de Venise, arriva à Zara où un abbé de Dalmatie l'invita à évangéliser les Hongrois. Introduit à la cour, il devint précepteur d'Imre, fils d'Etienne, puis évêque de Czanad. Gérard ouvrit une école pour les futurs prêtres, veilla au faste des cérémonies liturgiques et construisit deux monastères, l'un en l'honneur de saint Georges, l'autre dédié à la Vierge. D'autres monatères furent fondés par des moines venus de Bohème, voire de France, car Etienne était en relation avec saint Odilon de Cluny. Le réformateur romain Richard de Saint-Vanne traversa plusieurs fois la Hongrie, et y introduisit des livres liturgiques occidentaux. Etienne s'occupa personnellement des nouveaux monastères et des écoles. Il rédigea pour son fils une « Instruction pour la formation morale », sorte de miroir du prince[5]. Marié, Imre qui avait fait vœu de virginité, mourut accidentellement à l'âge de vingt-quatre ans. A l'imitation des rois chrétiens d'Occident, Etienne, législateur, publia un Décret d’une cinquantaine d'articles, qui octroyait à l'Eglise de nombreux privilèges. Ainsi, il soumettait les laïcs à son autorité et à la justice épiscopale et il associait le clergé au conseil royal. Evêques et abbés formaient, avec les grands, une puissante aristocratie, maîtresse des terres et des hommes. Grâce à Etienne, la Hongrie devint le passage obligé pour les pèlerins allant en Terre Sainte, la route de terre étant souvent plus sûre que celle de mer. Le roi fit construire à Jérusalem une église dédiée à saint Georges et, à Rome, une hôtellerie pour les pèlerins hongrois. Il donna de l'argent pour édifier une église à Constantinople. Il accueillait les pèlerins, les voyageurs et les artistes d'Italie, de Germanie et d'Orient. La croix que la reine Gisèle fit fabriquer pour le tombeau de sa mère (conservée à Munich) est l'œuvre d'orfèvres bavarois. La chasuble de Notre-Dame de Szekesfehervar, transformée en manteau de sacre, est réalisée par des brodeurs influencés par des artistes orientaux. Etienne partagea la vie des clercs. Très dévôt à la Vierge, fait célébrer le jour de la maîtresse (15 avril) et élever dans son palais de Szekesfehervar une basilique en l'honneur de la Mère de Dieu qui le conseille dans ses campagnes militaires. Ainsi, menacé par l'empereur Conrad II en 1030, il doit à Marie la retraite de l'armée germanique. Le saint roi Etienne mourut le 15 août 1038 ; son fils étant mort avant lui, il désigna pour lui succéder Pierre Orseolo qui fut détrôné par son beau-frère, Samuel. L'évêque Gérard de Czanad, qui avait refusé de sacrer l'usurpateur, fut tué par les païens (1046), cependant que les Petchenègues envahissaient le pays. La Hongrie ne retrouva la paix qu'avec le règne de Ladislas (1077-1095) qui, émerveillé par les miracles qui se multipliaient sur le tombeau d'Etienne, demanda au pape Grégoire VII la permission d'élever les restes de son prédécesseur, le 15 août 1083, c'est-à-dire de le déclarer saint. Grégoire VII canonisa Etienne, son fils Imre et l'évêque Gérard de Czanad. Les pèlerins affluèrent dès lors au tombeau royal d'Alba Regalis (Szekesfehervar), au sud de Budapest. En 1686, quand Budapest fut reprise aux Turcs, Innocent XI étendit le culte de saint Etienne à l’Eglise universelle. [1] Les ancêtres des Hongrois appartenaient à la branche ougrienne des peuples finno-ougriens ; leur plus proches parents étaient les Mansis ou Vogouls, et les Hansis ou Ostiaques, dont les descendants vivent aujourd’hui entre l’Oural et le cours inférieur de l’Ob. Le mot magyard est l’appellation que se sont donnée les Hongrois : la première syllabe, magy, est l’équivalent du nom du peuple Mansi (Vogoul) ; la seconde syllabe, ar (autrefois er), provient du finnois et tchérémisse qui signifie homme. Le nom sous lequel on les désigne à l’étranger semble provenir d’un peuple bulgaro-turc, les onogours, avec lesquels les ancêtres des Magyards ont vécu en union tribale : ougrine en vieux russe, ungar en allemand, hungarus en latin, hongrois en français. [2] Esztergom, sur la rive droite du Danuble, est appelée Gran par les Allemands. [3] Etienne se dit en grec Stephanos, ce qui signifie couronné. [4] La Pannonie (le pays du blé) est la plaine fertile qui s’étend entre Danuble et Norique. [5] Puisque personne ne doit aspirer à la couronne s'il n'est fidèle catholique, nous donnerons la première place, dans nos instructions, à la sainte Foi. Avant tout, je recommande donc, très cher fils, de conserver précieusement la foi catholique ... Que tous vous reconnaissent comme un vrai chrétien ! Après la foi, ce qui occupe la seconde place, c'est l'Eglise, propagée par les apôtres et répandue dans tout l'univers ... Quiconque diminue ou défigure la dignité de la sainte Eglise, mutile le corps du Christ. Ce qui fait l'ornement de l'Eglise, c'est l'ordre des pontifes ... Sans eux, on ne constitue ni roi ni prince ... Si vous les vénérez, vous guérirez vous-même de vos péchés et gouvernerez bien le royaume. Le quatrième astre du gouvernement c'est la fidélité des nobles : boulevard du royaume, défenseurs des faibles, vainqueurs des ennemis ... Sachez les commander sans orgueil ni envie ! Le cinquième joyau de la couronne, c'est la sagesse, assortie de la patience. En effet, les rois patients règnent, les rois impatients tyrannisent. Accueil des hôtes : voilà vraiment la cinquième fleur de la dignité royale ... En cet esprit, très cher fils, accueille les étrangers avec bienveillance et traite-les avec honneur. Les sages conseillers tiennent la septième place près du trône ... Sache-le donc, très cher fils : chacun à sa place ; les jeunes gens aux armes, les vieillards aux conseils. En effet, les avis des sages sont enfermés dans les cœurs des gens d'expérience. Il ne faut pas les livrer aux bavardages des insensés. En cet esprit, l'imitation des ancêtres occupe la huitième place. Sache-le : le suprême ornement du royaume, c'est d'imiter ses honorables parents. Quiconque résiste à son père est l'ennemi de Dieu. L'esprit de désobéissance fanerait les fleurs de la couronne. La prière, primordial moyen de salut pour le souverain, vient en neuvième position ... Prie, mon fils, pour que Dieu écarte de toi tous les vices. Dixième précepte : c'est l'accord des vertus qui orne la couronne royale puisque le seigneur des vertus est le roi des cieux ... Quiconque ne possède pas cette synthèse vertueuse ne peut régner ici-bas ni au royaume des cieux. Conseil de St Etienne à son fils « Puisque personne ne doit aspirer à la couronne s'il n'est fidèle catholique, nous donnerons la première place, dans nos instructions, à la sainte Foi. Avant tout, je recommande donc, très cher fils, de conserver précieusement la foi catholique ... Que tous vous reconnaissent comme un vrai chrétien ! Après la foi, ce qui occupe la seconde place, c'est l'Eglise, propagée par les apôtres et répandue dans tout l'univers ... Quiconque diminue ou défigure la dignité de la sainte Eglise, mutile le corps du Christ. Ce qui fait l'ornement de l'Eglise, c'est l'ordre des pontifes ... Sans eux, on ne constitue ni roi ni prince ... Si vous les vénérez, vous guérirez vous-même de vos péchés et gouvernerez bien le royaume. Le quatrième astre du gouvernement c'est la fidélité des nobles : boulevard du royaume, défenseurs des faibles, vainqueurs des ennemis ... Sachez les commander sans orgueil ni envie ! Le cinquième joyau de la couronne, c'est la sagesse, assortie de la patience. En effet, les rois patients règnent, les rois impatients tyrannisent. Accueil des hôtes : voilà vraiment la cinquième fleur de la dignité royale ... En cet esprit, très cher fils, accueille les étrangers avec bienveillance et traite-les avec honneur. Les sages conseillers tiennent la septième place près du trône ... Sache-le donc, très cher fils : chacun à sa place ; les jeunes gens aux armes, les vieillards aux conseils. En effet, les avis des sages sont enfermés dans les coeurs des gens d'expérience. Il ne faut pas les livrer aux bavardages des insensés. En cet esprit, l'imitation des ancêtres occupe la huitième place. Sache-le : le suprême ornement du royaume, c'est d'imiter ses honorables parents. Quiconque résiste à son père est l'ennemi de Dieu. L'esprit de désobéissance fanerait les fleurs de la couronne. La prière, primordial moyen de salut pour le souverain, vient en neuvième position ... Prie, mon fils, pour que Dieu écarte de toi tous les vices. Dixième précepte : c'est l'accord des vertus qui orne la couronne royale puisque le seigneur des vertus est le roi des cieux ... Quiconque ne possède pas cette synthèse vertueuse ne peut régner ici-bas ni au royaume des cieux. » L'Occident, réunifié par les Carolingiens, pouvait croire achevées les invasions barbares, quand, à la fin du IX° siècle, des peuplades venues de l'Est, les Magyards, s'installèrent dans la cuvette du Danube et s’aventurèrent jusqu'en Lorraine et en Italie du Nord. L’origine de ces hordes de Magyars ou de Hongrois est mystérieuse et, si leur langue se rattache au finois, leur civilisation est proche des Turcs et des peuples de la steppe asiatique ; ils rappellent les Huns ou les Avars, fixés dans la plaine danubienne aux V° et VII° siècles ; nomades qui combattent à cheval, ils attaquent les abbayes, rançonnent les villes pour entasser le butin dans des chariots, et vendre comme esclaves les femmes et les jeunes gens. En 955, près d’Augsbourg, l'empereur germanique Otton le Grand battit les tribus hongroises qui se regroupèrent pour se sédentariser sous la famille des Arpads. Quand, vers 972, le prince Geza épousa Sarolta, fille du chef de Transylvanie, le christianisme, venu de Byzance et de Bulgarie, pénétra en Hongrie. Après la mort de Sarolta, Geza épousa Ethelgide ou Adélaïde, fille du prince polonais Miesco, converti au christianisme en 966. Des missionnaires slaves, comme Vojtech, le futur saint Adalbert, évêque de Prague, entrèrent en Hongrie, en même temps que les évêques bavarois Pilgrim de Passau et Wolfgang de Ratisbonne. Vers 969, Geza, sous l'influence d’Adélaïde et d'Adalbert de Prague, reçut le baptême, suivi de son fils, Vajk, qui prit le nom d'Etienne qui serait apparu à ses parents pour leur prédire qu’il recevrait, outre une couronne temporelle, une couronne éternelle (Stephanos, en grec, signifie couronné). Adalbert aurait baptisé Etienne à Esztergom, résidence des Arpads. Geza maria alors son fils à Gisèle, fille du duc Henri de Bavière, et mourut en 997. A la mort de Geza, Koppany revendiqua le pouvoir, mais Etienne le vainquit au sud du lac Balaton et, pour remercier saint Martin, natif de Pannonie il fonda le monastère du Mont-Saint-Martin (Pannonhalma), qu'il confia à Astric, ami de saint Adalbert. D’autres révoltes éclatèrent en Hongrie sous le puissant Ajtony qui, trahi par son lieutenant Csanad, fut défait et tué. Au sud, Etienne repoussa les Petchenègues. Pour mieux christianiser le pays, Etienne voulut créer, des structures écclésiastiques permanentes, en dehors des clercs allemands qui étaient prêts à germaniser l'Eglise hongroise. L'empereur était alors Otton III, installé à Rome où il a mis sur le siège de saint Pierre son maître Gerbert d'Aurillac, devenu le pape Sylvestre II. Otton III et Sylvestre qui avaient accepté de créer une Eglise nationale en Pologne et fondé l’archevêché de Gniezno, furent favorables à la création d'une Eglise nationale hongroise et le pape offrit à Etienne une couronne royale. Le roi Etienne créa deux archevêchés (Esztergom pour Anastase et Kalocza pour Astric) et huit évêchés. En route pour la Terre sainte, Gérard, abbé de Saint-Georges de Venise, arriva à Zara où un abbé de Dalmatie l'invita à évangéliser les Hongrois. Introduit à la cour, il devint précepteur d'Imre, fils d'Etienne, puis évêque de Czanad. Gérard ouvrit une école pour les futurs prêtres, veilla au faste des cérémonies liturgiques et construisit deux monastères, l'un en l'honneur de saint Georges, l'autre dédié à la Vierge. D'autres monatères furent fondés par des moines venus de Bohème, voire de France, car Etienne était en relation avec saint Odilon de Cluny. Le réformateur romain Richard de Saint-Vanne traversa plusieurs fois la Hongrie, et y introduisit des livres liturgiques occidentaux. Etienne s'occupa personnellement des nouveaux monastères et des écoles. Il rédigea pour son fils une Instruction pour la formation morale, sorte de miroir du prince. Marié, Imre qui avait fait voeu de virginité, mourut accidentellement à l'âge de vingt-quatre ans. A l'imitation des rois chrétiens d'Occident, Etienne, législateur, publia un Décret d’une cinquantaine d'articles, qui octroyait à l'Eglise de nombreux privilèges. Ainsi, il soumettait les laïcs à son autorité et à la justice épiscopale et il associait le clergé au conseil royal. Evêques et abbés formaient, avec les grands, une puissante aristocratie, maîtresse des terres et des hommes. Grâce à Etienne, la Hongrie devint le passage obligé pour les pèlerins allant en Terre Sainte, la route de terre étant souvent plus sûre que celle de mer. Le roi fit construire à Jérusalem une église dédiée à saint Georges et, à Rome, une hôtellerie pour les pèlerins hongrois. Il donna de l'argent pour édifier une église à Constantinople. Il accueillait les pèlerins, les voyageurs et les artistes d'Italie, de Germanie et d'Orient. La croix que la reine Gisèle fit fabriquer pour le tombeau de sa mère (conservée à Munich) est l'oeuvre d'orfèvres bavarois. La chasuble de Notre-Dame de Szekesfehervar, transformée en manteau de sacre, est réalisée par des brodeurs influencés par des artistes orientaux. Etienne partagea la vie des clercs. Très dévôt à la Vierge, fait célébrer le jour de la maîtresse (15 avril) et élever dans son palais de Szekesfehervar une basilique en l'honneur de la Mère de Dieu qui le conseille dans ses campagnes militaires. Ainsi, menacé par l'empereur Conrad II en 1030, il doit à Marie la retraite de l'armée germanique. Le saint roi Etienne mourut le 15 août 1038, successeur désigné, Pierre Orseolo, fut détrôné par son beau-frère Samuel. L'évêque Gérard de Csanad, qui avait refusé de sacrer l'usurpateur, fut tué par les païens (1046), cependant que les Petchenègues envahissaient le pays. La Hongrie ne retrouva la paix qu'avec le règne de Ladislas (1077-1095 qui, émerveillé par les miracles qui se multipliaient sur le tombeau d'Etienne, demanda au pape Grégoire VII la permission d'élever les restes de son prédécesseur, le 15 août 1083, c'est-à-dire de le déclarer saint. Grégoire VII canonisa Etienne, son fils Imre et l'évêque Gérard de Csanad. Les pèlerins affluèrent dès lors au tombeau royal d'Alba Regalis (Szekesfehervar), au sud de Budapest. A Rome, la fête de saint Roch (16 août) est célébrée avec ferveur (et précédée d'un triduum fort suivi) dans son église au quartier de Ripetta. L'après-midi la procession traditionnelle, avec la statue du saint accompagné de son chien, se déroulera sur la place dédiée à l'empereur Auguste. Né à Montpellier en 1345, Roch, venu en pèlerinage à Rome, y resta trois ans pour soigner les pèlerins malades : il guérissait les pestiférés. Parti ensuite pour Plaisance, il prodigua là aussi ses secours aux victimes de la peste mais fut lui-même atteint par le mal. C'est alors que, dans son ermitage, il eut la visite quotidienne d'un chien lui apportant du pain ( 1370 ) : d'où la tradition de distribuer, le jour de sa fête, le " pane di San Rocco ". L'église fut construite en 1499 par la confrérie des " barcaioli " du port de Ripetta, reconstruite en 1657, puis refaite en style " néo-classique " par Valadier en 1834. Une relique du " bras " du saint ( portée, elle aussi, en procession ) fut, au début de ce siècle, donnée à la confrérie par celui qui en était alors le primicier, Mgr Della Chiesa, le futur Benoît XV. Autrefois ( avant les transformations du quartier par suite du dégagement du mausolée d'Auguste sous le fascisme ) était annexé à l'église l'hôpital de la confrérie, qui avait été, en 1616, affecté par le Cardinal Antonio-Maria Salviati aux femmes en couches " honnêtes ou nubiles " : ces dernières étaient accueillies avec le maximum de discrétion et leur enfant était confié à un reparto spécial de l'hôpital de Santo Spirito. Signalons aux amateurs d'héraldique que le fronton de l'église est l'un des rares lieux où l'on peut voir le blason de Grégoire XVI, Cappellari. La fête de saint Roch, précédée d'un triduum fort suivi, est célébrée avec ferveur dans l’église de Rome qui lui est dédiée, au quartier de Ripetta : l'après-midi, la procession traditionnelle de la statue de saint Roch, accompagné de son chien, se déroule sur la place de l'empereur Auguste. Né à Montpellier en 1345, Roch, venu en pèlerinage à Rome, y resta trois ans pour soigner les pèlerins malades : il guérissait les pestiférés. Parti ensuite pour Plaisance, il prodigua là aussi ses secours aux victimes de la peste mais fut lui-même atteint par le mal. C'est alors que, dans son ermitage, il eut la visite quotidienne d'un chien qui lui apportait du pain (1370), d'où la tradition de distribuer, le jour de sa fête, le pane di San Rocco. L'église construite en 1499 par la confrérie des barcaioli du port de Ripetta, fut reconstruite en 1657, puis refaite en style néo-classique par Valadier en 1834. Une relique du bras du saint, aussi portée en procession, fut, au début de ce siècle, donnée à la confrérie son primicier, Mgr. Della Chiesa, le futur Benoît XV. Autrefois, avant que Mussolini ordonnât les transformations du quartier pour dégager le mausolée d'Auguste, était annexé à l'église l'hôpital de la confrérie qui, en 1616, avait été affecté par le Cardinal Antonio-Maria Salviati aux femmes en couches honnêtes ou nubiles, que l’on y accueillait avec le maximum de discrétion et dont l’enfant était confié à un reparto spécial de l'hôpital de Santo Spirito. Signalons aux amateurs d'héraldique que le fronton de l'église est l'un des rares lieux où l'on peut voir le blason du pape Grégoire XVI Cappellari. A Paris, la paroisse Saint-Roch, démembrée de celle de Saint-Germain-l’Auxerrois en 1629 par l’archevêque de Paris, Jean-François de Gondi ; en 1522, un marchand de Paris, Jean Dinocheau, à l’emplacement de l’actuelle église Saint-Roch, avait construit la chapelle des Cinq-Plaies que son neveu, Jean Dinocheau, avait agrandie, en donnant une place et un jardin, de sorte qu’elle fut érigée en succursale de Saint-Germain-l’Auxerrois, en 1578, sous le titre des Cinq-Plaies et de Saint-Roch ; ce nouveau patronage lui venait d’un hospice voisin qu’un espagnol venait de bâtir pour les malades des écrouelles. En 1653, Louis XIV et sa mère, Anne d’Autriche, posèrent la première pierre de l’actuelle église, dessinée par Jacques Lemercier, qui ne sera achevée qu’en 1740, encore que les dernières statues de la façade n’ont été posée qu’en 1944 ; la chapelle de la Vierge, en retonde, achevée en 1710, est l’œuvre de Jules Hardouin-Mansart, tandis que la façade, achevée en 1739, est l’œuvre de son beau-frère et de son neveu, Robert et Jules-Robert de Cotte ; le clocher que Robert de Cotte avait édifié entre 1728 et 1736, ébranlé par la percée de l’avenue de l’Opéra, fut détruit en 1879. En 1665, le duc de Vendôme avait obtenu de l’Archevêque et des consuls d’Arles une relique du bras de saint Roch qu’on exposa dans l’église.
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