Prières à Marie

Sommaire :

Sub tuum praesidium

Saint Alphonse-Marie de Ligori

Saint Pie X

Souvenez-vous...

Jean-Jacques Olier

Odon, abbé de Morimond

Saint Pie X

Saint Louis de Gonzague

Saint Irénée

Saint Odilon de Cluny

Saint Michel Garicoïts

Bienheureuse Alix Le Clerc

Sainte Jeanne de Chantal

Bienheureux Marcellin Champagnat

Pie XII

Saint Alphonse-Marie de Ligori

Jean-Paul II

Angelus

Histoire de l'Angelus



Sub tuum praesidium

Sub tuum præsidium confugimus, sancta Dei Genitrix : nostras deprecationes ne despicias in necessitatibus, sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosa et benedicta.

Sous votre protection nous venons nous réfugier, sainte Mère de Dieu ; ne rejetez pas les prières que nous vous adressons dans tous nos besoins ; mais délivrez-nous de tous les dangers, Vierge glorieuse et bénie.

Vers 1938, on a exhumé des sables d'Egypte un papyrus qui contient peut-être la plus ancienne prière qui nous soit parvenue et que Dom Mercenier a datée du III° siècle ; on n'aura pas de peine à y reconnaître une première mouture du Sub tuum praesidium : A l'abri de votre miséricorde nous nous réfugions, Mère de Dieu, ne repoussez point les demandes de notre indigence, mais sauvez-nous du péril, ô vous, seule chaste et bénie.



Saint Alphonse-Marie de Ligori

Vierge très sainte et immaculée, ma Mère, ô Marie, à vous qui êtes la Mère de mon Seigneur, le refuge des pécheurs, j'ai recours à vous aujourd'hui, moi, le plus misérable de tous. Je vous vénère, ô grande Reine, et je vous remercie de toutes les grâces que vous m'avez faites jusqu'ici, spécialement de m'avoir délivré de l'enfer, que j'ai si souvent mérité. Je vous aime, ô ma Souveraine très aimable, et pour votre amour, je m'engage à vous servir toujours, et à faire tous mes efforts pour que vous soyez aussi aimée par les autres. Je place en vous toutes mes espérances, tout mon salut. Agréez moi pour votre serviteur, et recevez-moi sous votre protection, ô Mère des miséricordes. Et puisque vous êtes si puissante auprès de Dieu, délivrez-moi de toutes les tentations ou obtenez-moi la force de les vaincre jusqu'à la mort. O ma Mère, par l'amour que vous portez à Dieu, je vous prie de m'assister toujours, mais surtout au dernier moment de ma vie. Ne m'abandonnez point que vous ne me voyez en sûreté au ciel, occupé à vous bénir et à chanter vos miséricordes pendant toute l'éternité. Ainsi je l'espère.



Saint Pie X

Vierge très-sainte, qui avez plu au Seigneur et êtes devenue sa Mère, Vierge immaculée dans votre corps, dans votre âme, dans votre foi et dans votre amour, de grâce, regardez avec bienveillance les malheureux qui implorent votre puissante protection. Le serpent infernal, contre lequel fut jetée la première malédiction, continue, hélas ! à combattre et à tenter les pauvres fils d'Eve. Ah ! vous, ô notre Mère bénie, notre Reine et notre Avocate, vous qui avez écrasé la tête de l'ennemi dès le premier instant de votre Conception, accueillez nos prières, et, - nous vous en conjurons unis à vous en un seul cœur - présentez-les devant le trône de Dieu, afin que nous ne nous laissions jamais prendre aux embûches qui nous sont tendues, mais que nous arrivions tous au port du salut, et qu'au milieu de tant de périls, l'Eglise et la société chrétienne chantent encore une fois l'hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix.



Souvenez-vous...

Souvenez-vous, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre secours, ait été abandonné. Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j'accours vers vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds. O Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.



Jean-Jacques Olier

O Jésus, vivant en Marie,venez et vivez en votre serviteur, dans votre esprit de sainteté, dans la plénitude de votre puissance, dans la perfection de vos voies, dans la vérité de vos vertus, dans la communion de vos divins mystères ; dominez toute puissance ennemie dans votre Esprit, à la gloire du Père.



Odon, abbé de Morimond

Souvenez-vous, je vous en prie, douce Mère et Dame, de cette mémorable station où vous assistiez votre Bienheureux Fils pendu en Croix. Ramenez, je vous en prie, à la mémoire de votre cœur, les pensées et les angoisses de votre âme irréprochable, que vous subissiez alors, lorsque l'Irréprochable, votre Fils unique, sous vos yeux, fut immolé. Rappelez-vous ! Il voulut tout tolérer pour les pécheurs dont je suis le premier. C'est sa mort à lui qui m'a mérité d'être son frère. Ne me dédaignez donc pas, pieuse Mère, je suis, moi aussi, votre fils. A vous, aujourd'hui, je recours, ô espoir ami des misérables : plein de confiance pour vous, je me confie à vous avec ferveur, moi-même et toutes mes nécessités. Aujourd'hui je vous élis et choisis pour Mère et Patronne, avant tout et pour tous. Ne me méprisez point, ô Sainte Mère, ne me rejetez point, à cause de Celui qui, par amour, se trouve pendu devant vous, nu, dénué et déchiré.



Saint Louis de Gonzague

Vierge sainte, mon guide et ma souveraine, je viens me jeter dans le sein de votre miséricorde, et mettre, dès ce moment et pour toujours, mon âme et mon corps sous votre sauvegarde et sous votre protection spéciale. Je vous confie et je remets entre vos mains toutes mes espérances et mes consolations, toutes mes peines et mes misères, ainsi que le cours et la fin de ma vie, afin que, par votre intercession et par vos mérites, toutes mes œuvres soient faites selon votre volonté et en vue de plaire à votre divin Fils.



Saint Louis de Gonzague

Comme Eve, ayant un époux, mais étant vierge encore, fut par sa désobéissance un cause de mort pour elle-même et pour tout le genre humain, ainsi Marie vierge fut, par son obéissance, une cause de salut pour elle-même et pour tout le genre humain (...) Le nœud de la désobéissance d'Eve a été défait par l'obéissance de Marie, car ce que la vierge Eve avait lié par son incrédulité, la Vierge Marie l'a délié par sa foi (...) De même que celle-là se laissa séduire par la parole de l'ange la poussant à se séparer de Dieu en transgressant sa parole, de même celle-ci acquiesça au message de l'Ange lui annonçant qu'elle porterait Dieu, en obéissant à sa parole (...) Si celle-ci désobéit à Dieu, celle-là se laisse persuader d'obéir à Dieu de sorte que la Vierge Marie devint l'avocate de la vierge Eve. Et, de même que le genre humain a été attaché à la mort par une vierge, c'est par une Vierge qu'il est sauvé.


Vierge sainte, mon guide et ma souveraine, je viens me jeter dans le sein de votre miséricorde, et mettre, dès ce moment et pour toujours, mon âme et mon corps sous votre sauvegarde et sous votre protection spéciale. Je vous confie et je remets entre vos mains toutes mes espérances et mes consolations, toutes mes peines et mes misères, ainsi que le cours et la fin de ma vie, afin que, par votre intercession et par vos mérites, toutes mes œuvres soient faites selon votre volonté et en vue de plaire à votre divin Fils.



Saint Irénée

O très tendre Vierge et Mère du Sauveur de tous les siècles, à partir d'aujourd'hui et pour toujours, prenez-moi à votre service. Désormais, en toutes circonstances, soyez ma très miséricordieuse avocate ; venez sans cesse à mon aide. Après Dieu, en effet, je ne veux plus préférer personne à vous et, de mon plein gré, pour l'éternité, comme votre propre serf, je me livre à votre domination.



Saint Odilon

O Marie, nous voici ! Recevez-nous et présentez-nous à votre divin Fils. Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.



Saint Michel Garicoïts

O Jésus, nous voici ! Recevez-nous des mains de votre sainte Mère et présentez-nous à votre Père. Ame du Christ, sanctifiez-moi. Corps du Christ, sauvez-moi. Sang du Christ, enivrez-moi. Eau du côté du Christ, lavez-moi. Passion du Christ, fortifiez-moi. O bon Jésus, exaucez-moi. A l'heure de ma mort, appelez-moi, Et ordonnez-moi de venir vers vous, Afin qu'avec vos saints je vous loue. Dans les siècles des siècles. Amen.

O Père éternel, nous voici ! Recevez-nous des mains de votre Fils bien-aimé ; nous nous abandonnons à votre amour.

Oui, mon Dieu, nous voici sans réserve, maintenant et à jamais, sous la conduite de votre Saint-Esprit et de nos supérieurs, sous la protection de Jésus et de Marie, de nos bons anges et de nos saints patrons. Notre Père ...



Bienheureuse Alix Le Clerc

Je vous supplie, mon Dieu et Sauveur, de nous faire cette grâce de marcher par le chemin qu'il vous a plu de nous frayer par votre exemple et par les mérites de votre bénite Mère, laquelle nous désirons imiter, aidés par son pouvoir, et dans cette espérance, nous désirons mourir sous l'abri de son nom et de sa protection.



Sainte Jeanne de Chantal

Comme vous étiez, ô Très Sainte Mère, le vaisseau le plus grand, le plus capable, le plus digne du monde, vous fûtes aussi plus que nul autre remplie de l'amertume et du breuvage d'angoisse que votre Bien-Aimé avalait en ce lieu de tourment : ah ! que m'apprend cela, sinon à recevoir les tribulations comme une chose partagée avec l'Epoux ? O Mère très pure, vous nous appelez en disant : Hé, venez, mes filles, que vos cœurs soient des vaisseaux tout vides et mon Fils y versera la rosée dont son chef est couvert, et les gouttes de la nuit de sa Passion dont sa tête est emperlée se convertiront en perles de consolation. Ma très douce Mère, hé, faites-moi donc la grâce que désormais je reçoive toutes les petites occasions d'humiliation, de souffrance et d'abjection comme des petites gouttelettes distillées de cette chevelure précieuse.



Bienheureux Marcellin Champagnat

Vierge sainte, c'est vers vous, comme vers le trésor des miséricordes et vers la canal des grâces, que j'élève mes mains suppliantes, vous demandant avec insistance de me prendre sous votre protection et d'intercéder pour moi auprès de votre adorable Fils, afin qu'il m'accorde les grâces qui me sont nécessaires pour faire un digne ministre des autels. C'est sous vos auspices que je veux travailler au salut des âmes. Je ne puis rien, ô Mère de miséricorde ! Je ne puis rie, je le sens ; mais vous pouvez tout par vos prières, Vierge sainte, je mets toute ma confiance en vous. Je vous offre, vous donne et vous consacre ma personne, mes travaux et toutes les actions de ma vie.



Pie XII

O Mère céleste, Notre-Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes de votre prédilection, implorez pour elle votre divin Fils ; ramenez-la au berceau spirituel de son antique grandeur, aidez-la à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée, aidez-la à s'abreuver aux sources où elle puisait jadis cette vigueur surnaturelle, faute de laquelle les plus généreux efforts demeurent stériles, ou tout au moins bien peu féconds : qu'elle s'unisse à tous les gens de bien des autres peuples, parvienne à s'établir ici-bas dans la justice et dans la paix, en sorte que, de l'harmonie entre la patrie de la terre et la patrie du ciel, naisse la véritable prospérité des individus et de la société tout entière. Amen.



Saint Alphonse-Marie de Ligori

Vierge très sainte et immaculée, ma Mère, ô Marie, à vous qui êtes la Mère de mon Seigneur, le refuge des pécheurs, j'ai recours à vous aujourd'hui, moi, le plus misérable de tous. Je vous vénère, ô grande Reine, et je vous remercie de toutes les grâces que vous m'avez faites jusqu'ici, spécialement de m'avoir délivré de l'enfer, que j'ai si souvent mérité. Je vous aime, ô ma Souveraine très aimable, et pour votre amour, je m'engage à vous servir toujours, et à faire tous mes efforts pour que vous soyez aussi aimée par les autres. Je place en vous toutes mes espérances, tout mon salut. Agréez moi pour votre serviteur, et recevez-moi sous votre protection, ô Mère des miséricordes. Et puisque vous êtes si puissante auprès de Dieu, délivrez-moi de toutes les tentations ou obtenez-moi la force de les vaincre jusqu'à la mort. O ma Mère, par l'amour que vous portez à Dieu, je vous prie de m'assister toujours, mais surtout au dernier moment de ma vie. Ne m'abandonnez point que vous ne me voyez en sûreté au ciel, occupé à vous bénir et à chanter vos miséricordes pendant toute l'éternité. Ainsi je l'espère.



Jean-Paul II

Marie, fille d'Israël, vous avez proclamé la miséricorde offerte aux hommes, d'âge en âge, par l'amour bienveillant du Père.

Marie, Vierge sainte, servante du Seigneur, vous avez porté en votre sein le fruit précieux de la miséricorde divine.

Marie, vous qui avez gardé en votre cœur les Paroles du salut, vous témoignez devant le monde de l'absolue fidélité de Dieu à son amour.

Marie, vous qui avez suivi votre Fils Jésus jusqu'au pied de la Croix, dans le " fiat " de votre cœur de mère, vous avez adhéré sans réserve au sacrifice rédempteur.

Marie, Mère de miséricorde, montrez à vos enfants le cœur de Jésus, que vous avez vu ouvert pour être à jamais source de vie.

Marie, présente au milieu des disciples, vous rendez proche de nous l'amour vivifiant de votre Fils ressuscité.

Marie, Mère attentive aux périls et aux épreuves des frères de votre Fils, vous ne cessez de les conduire sur le chemin du salut.

Marie, vous qui avez montré le cœur de votre Fils à Marguerite-Marie en ce lieu, donnez-nous de suivre votre exemple d'humble fidélité à son amour.

Angélus du 5 octobre 1986 à Paray-le-Monial



Angelus

L'Ange du Seigneur annonça à Marie,

- Et elle conçut du Saint-Esprit.

Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvrespécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

Voici la servante du Seigneur.

- Qu'il me soit fait selon ta parole.

Je vous salue Marie, ...

Et le Verbe s'est fait chair,

- Et il a habité parmi nous.

Je vous salue Marie, pleine de grâce, ...

Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.

- Afin que nous soyons dignes des promesses du Christ.

Que votre grâce, Seigneur, se répande en nos âmes, afin qu'ayant connu, par la voix de l'Ange, l'incarnation du Christ votre Fils, nous parvenions par sa passion et par sa croix jusqu'à la gloire de sa résurrection. Par le Christ, notre Seigneur. - Amen.



Histoire de l'Angelus

Longtemps populaire et souvent récité privément ou en famille, l'Angelus, faussement attribué à Urbain II prêchant à Clermont la première croisade mais lentement élaboré entre le XIII° et le XVI° siècle, est une prière liturgique dialoguée que l'Eglise recommande de faire, en dehors du temps pascal où il est remplacé par le " Régina caeli ", le matin, le midi et le soir, au son de la cloche, pour confesser le mystère de l'Incarnation en rappelant l'Annonciation. Il s'agit de trois " Ave Maria ", précédés chacun d'un verset et de son répons, l'ensemble étant conclu par une oraison, elle aussi introduite par un verset avec son répons. Les trois ensembles initiaux verset-répons sont tout droit puisés dans l'Ecriture ; les deux premiers dans le récit de l'Annonciation de l'évangile selon saint Luc (I 28-35 et I 38) et le troisième dans le prologue de l'évangile selon saint Jean (I 14), tandis que le dernier est une invocation coutumière du secours de la Vierge, avec son oraison propre. Il est convenable de sonner trois coups de cloche aux trois premiers versets et trente-trois coups ou une longue volée pour l'oraison Cette prière , longtemps intitulée " pardon " en raison des nombreuses indulgences dont on l'avait enrichie, a pris, au milieu du XVII° siècle, du premier mot que l'on y dit, son titre actuel, " Angelus ", d'ailleurs souvent encore inusité en Italie où on la nomme plus volontiers " Ave Maria ".

A partir du synode de Caen de 1061, se propagea dans les villes l'habitude de faire sonner une cloche en fin de journée, tant pour marquer la clôture des travaux que pour appeler les fidèles à la prière avant qu'ils se retirassent chez eux. Nulle indication de prière particulière ne semble avoir été donnée et ce n'est qu'au XIII° siècle, que le pape Grégoire IX ordonna que l'on priât pour les croisés et que saint Bonaventure demanda aux frères mineurs d'y faire réciter un " Ave Maria " (chapitre général de 1269). Il était alors depuis longtemps courant, dans un grand nombre de monastères, surtout ceux qui servaient d'alumna, qu'après les complies, on fît réciter aux enfants, pendant que les moines disaient les trois oriationes et que sonnait la cloche, trois prières qui devinrent des " Ave Maria " ; c'est cette pieuse coutume qui se répandit dans le peuple, surtout grâce aux efforts des franciscains, et dont on trouve pour la première fois, en Hongrie, réglementée l'obligation enrichie de dix jours d'indulgence (synode d'Esztergom de 1309). La récitation vespérale d'un ou de trois " Ave Maria " se répandit d'autant plus rapidement que c'était un moyen efficace d'apprendre aux fidèles une formule de prière qui venait seulement d'être composée dans la forme que nous connaissons encore aussi, dès le début du XIV° siècle, intéressa-t-elle les papes. Si l'on peut douter que, de Carpentras, en 1314, Clément V y attacha dix jours d'indulgence, il est en revanche sûr, qu'en 1318, Jean XXII accorda une indulgence de dix jours à tous ceux qui réciteraient, à genoux, trois " Ave Maria " en entendant la cloche du soir qui pouvait être ou non distincte de celle du couvre-feu mais qui, en tous cas, lui est historiquement antérieure ; d'aucuns pensent que les trois triples sonneries, les plus anciennes, appartiennent à la dévotion alors que la volée serait le signal du couvre-feu dont la conjugaison avec le ou les " Ave Maria " (l'évêque de Winchester voulait que l'on allât jusqu'à neuf) n'est attestée qu'au cours du XIV° siècle (Tréguier 1334, synode de Paris 1346). C'est encore Jean XXII qui introduisit cet usage à Rome par un décret envoyé à l'évêque Ange de Viterbe, alors vicaire à Rome, scellé le 7 mai 1327. Comme dans les monastères les prières qui se faisaient aux complies, se faisaient de la même manière à prime, l'usage du soir s'y appliqua aussi au matin pour se répandre dans les paroisses plus vite encore. Il semble que Pavie fut le premier diocèse à l'adopter, avant 1330, ouvrant une voie à un usage qui devint quasi universel dès avant la fin du siècle ; en 1390, un bref de Boniface IX au clergé de Bavière recommandait de faire sonner à l'aurore les cloches des églises comme, disait-il, on le faisait déjà à Rome et dans toute l'Italie. On ne sait trop comment est arrivée la coutume de faire à midi ce que l'on faisait déjà le soir et le matin, encore, qu'au cours du XIV° siècle, en de nombreux endroits et pour des raisons particulières (liturgiques, sociales ou politiques), on se mit à appeler le peuple à prier, au milieu du jour, par une sonnerie exceptionnelle ; ainsi, en 1456, fort de cet usage, Callixte III, pour conjurer le danger turc, ordonna, entre none et vêpres, trois " Pater " et trois " Ave Maria ". Louis XI prescrivit pour tout son royaume un " Ave Maria " à midi (1472), dévotion à laquelle Sixte IV appliqua trois cents jours d'indulgence. Alexandre VI confirma la décision de Callixte III. Le XVI° siècle équivaut les trois prières et leur donne peu à peu la forme que nous utilisons encore, normalisée en 1612 ; les versets et leurs répons apparaissent dans un catéchisme vénitien de 1560, reproduit dans un petit office romain de la Sainte Vierge publié sous Pie V (1568). Benoît XIII recommande vivement la récitation de l'Angélus (14 septembre 1734), Benoît XIV en porte les indulgences à cent jours (20 avril 1742), et un décret de Léon XIII (15 mars 1884) le réglemente jusqu'à une époque récente. Jean XXIII y avait ajouté la pratique de trois " Gloria Patri " (lettre pastorale au peuple romain du 2 février 1959) ce que ne reprendra pas Paul VI dans l'Exhortation apostolique " Marialis Cultus " (2 février 1974) où, en demandant qu'on récitât l'Angelus, se refusait à le rénover et, dans l'enchiridion qu'il fit publier en 1968, lui accordait l'indulgence partielle, disposition gardée par Jean-Paul II (1986).

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