19 mars Solennité de la Saint Joseph Sommaire : Béni soyez-vous, ô très aimable cœur de Marie, pour toutes les affections que vous avez pour ce grand saint ! Béni soit à jamais votre noble cœur, ô saint Joseph, pour tout l'amour qu'il a porté et portera éternellement à Jésus et à Marie, pour tous les soins qu'il a eu pour pourvoir aux besoins du Fils et de la Mère et pour toutes les douleurs et angoisses qu'il a souffertes en vue de leurs souffrances et des mépris et mauvais traitements qu'il leur a vu porter de la part des hommes ingrats ! O grand saint, nous vous offrons nos cœurs ; unissez-les avec le vôtre et avec celui de Jésus et de Marie, les priant de faire en sorte que cette union soit inviolable et éternelle. Saint Jean Eudes Puis-je voir, ô divin Jésus, la fidélité admirable avec laquelle vous avez accompli toutes vos promesses, et avec laquelle vous ne manquez jamais d’être sur nos autels pour nous combler de grâces, sans me reprocher le peu de fidélité que j’ai pour vous servir ? Et puis-je voir cette vertu si éminente dans mon glorieux protecteur saint Joseph, sans rougir de l'infériorité où je suis devant tous mes devoirs ? Mais aujourd'hui, mon adorable Maître, je veux profiter de ces belles leçons et je commence à observer une fidélité si inviolable que non seulement je ne manquerai à aucune de mes obligations, mais encore avec une sainte opiniâtreté je me plierai aux plus petites pratiques que j'ai entreprises. Enfin je m’encourage à la fidélité en honorant saint Joseph et en adorant Jésus-Christ dans le Très Saint-Sacrement de l'autel. P. Albert de Paris Joseph même, qui toutefois est ange en la terre, choisi en la terre pour être le seul participant à ce grand conseil, le tuteur du Fils, l'époux de la Mère, le chef de la famille et de la maison du Père éternel en la terre et duquel, nous dit le Prophète, comme étant établi de Dieu en puissance et principauté, et son lieutenant sur la partie la plus noble de son Etat et de son Empire ; car le plus noble empire du Père éternel, c'est Jésus et Marie, et Joseph a puissance sur l'un et sur l'autre par le vouloir du Père. Et toutefois cet ange, ce prince, cet époux, ce tuteur du Fils et de la Mère de Dieu, n'est point appelé au secret de cette naissance intérieure de Jésus. Cardinal Pierre de Bérulle Glorieux saint Joseph, époux de Marie, accordez-nous votre protection paternelle, nous vous en supplions par le Cœur de Jésus-Christ. O vous, dont la puissance infinie s'étend à toutes nos nécessités et sait nous rendre possibles les choses les plus impossibles, ouvrez vos yeux de père sur les intérêts de vos enfants. Dans l'embarras et la peine qui nous pressent, nous recourons à vous avec confiance ; daignez prendre sous votre charitable conduite cette affaire importante et difficile, cause de nos inquiétudes. Faites que son heureuse issue tourne à la gloire de Dieu et au bien de ses dévoués serviteurs. Saint François de Sales Seigneur Jésus-Christ, dans l'éternité Dieu de Dieu et dans le temps, par votre ineffable humilité, homme né d'une vierge, qui avez voulu, en saint Joseph, donner à votre mère vierge un époux vierge, à cette humble femme un humble compagnon de vie, et qui l'avez merveilleusement élevé d'un état de petitesse à un état de grandeur, et d'un état d'humilité à un état de sublimité, par une augmentation de vertus et de prérogatives, donnez-nous, nous vous en prions, par son exemple, ses mérites et ses prières, la pureté de l'âme et du corps, la vraie vertu d'humilité, et, une fois fixés dans l'humilité, une augmentation de foi, d'espérance, de charité et de toutes les vertus, afin que par nos mérites vertueux nous puissions obtenir avec lui la récompense de la gloire éternelle. Vous qui étant Dieu vivez et régnez avec le Père et le Saint-Esprit dans tous les siècles des siècles. Amen. Cardinal Pierre d’Ailly
Il l’a établi maître de sa maison.
O Dieu qui dans votre providence ineffable avez daigné choisir le bienheureux Joseph pour être l’époux de votre très sainte Mère, faites, nous vous en prions, que le vénérant ici-bas comme protecteur, nous méritions de l’avoir comme intercesseur dans le ciel. Vous qui étant Dieu, vivez et régnez avec le Père, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. - Amen. Considérons quels sentiments de tendresse et de vénération Saint Joseph avait pour la bienheureuse Vierge Marie. A la bonté la plus accomplie elle joignait la plus profonde humilité, la plus aimable douceur, la plus complète pureté, la plus parfaite obéissance, le plus généreux amour de Dieu; élevée de la sorte par ses incomparables qualités au-dessus de tous les hommes et de tous les anges, Marie méritait l’affection de Saint Joseph, et Saint Joseph, pour qui la vertu avait tant de charmes, aimait Marie de tout son coeur. D’autant plus qu’il recevait incessamment les marques de l’affection dont sa sainte épouse était animée pour lui; nul doute, en effet, qu’elle n’aimât son chaste époux plus que n’importe quelle autre créature. Enfin, il voyait dans Marie la bien-aimée de Dieu, celle que le Seigneur avait choisie pour mère de son Fils unique. Combien donc le coeur si juste et si reconnaissant de Joseph devait aimer sa pure et admirable épouse ! Considérons ensuite l’amour que Joseph portait à Jésus. Dieu ne pouvait charger Joseph de tenir lieu de père à Jésus sans lui mettre au coeur l’amour dont il fallait qu’un père fût animé pour un tel Fils, un Fils si digne d’amour, un Fils qui était en même temps son Dieu. Aussi l’amour de Joseph, fort différent de celui que les pères ont d’ordinaire pour leurs enfants, ne fut pas seulement naturel, mais encore surnaturel, Jésus étant tout à la fois et le fils de Joseph et son Dieu. En effet, grâce à la révélation apportée du ciel par l’ange, Saint Joseph savait de science certaine que cet enfant, dont la vie s’écoulait près de lui, était le Verbe divin fait homme par amour pour les hommes, et en particulier pour lui, son père nourricier. Il se voyait choisi entre tous pour lui servir de gardien et de protecteur, en même temps qu’il l’entendait lui dire : mon père. Quel incendie d’amour ne devait pas allumer dans l’âme du saint patriarche la considération de ces merveilles! De quelles flammes d’amour il se sentait brûler lorsqu’il voyait son Dieu faire l’office d’un simple ouvrier, ouvrir et fermer l’atelier, aider à scier le bois, manier le rabot et la hache, ramasser les copeaux, balayer la maison, en un mot accomplir exactement tous ses ordres et n’agir jamais que par obéissance. Quels sentiments de tendresse inondaient son âme quand il portait l’Enfant Jésus dans ses bras et que tous deux se témoignaient leur amour par les plus douces caresses, quand il l’entendait proférer ces paroles de vie éternelle dont chacune était comme une flèche d’amour qui lui perçait le coeur, mais surtout quand il voyait donner l’exemple de toutes les plus sublimes vertus! Parmi les hommes, à force de vivre ensemble, on finit d’ordinaire par n’avoir plus l’un pour l’autre qu’un amour fort médiocre, parce que, au fur et à mesure que les relations durent, on découvre davantage les défauts l’un de l’autre. Saint Joseph, au contraire, ne cessait, en continuant de vivre avec Jésus, d’admirer davantage sa sainteté. Comprenons par là de quel amour il parvint à brûler pour lui, cette vie d’ineffable intimité n’ayant pas duré, selon le sentiment commun, moins de vingt-cinq ans. Grand saint Joseph, je me réjouis que Dieu vous ait jugé digne d’occuper ce poste éminent où, constitué le père de Jésus, vous avez vu se soumettre à votre autorité celui dont le ciel et la terre exécutent les ordres. Puisqu’un Dieu voulut vous obéir, moi je veux me mettre à votre service. Oui, je veux désormais vous servir, vous honorer et vous aimer, comme mon Seigneur et Maître. Daignez m’accepter au nombre de vos clients ; ensuite commandez-moi tout ce que vous voulez. Quoi que vous m’ordonniez, ce sera, je le sais, pour mon plus grand bien et pour la gloire de Jésus, mon Rédempteur et le vôtre. Mon bien-aimé Saint Joseph, soyez mon intercesseur auprès de Jésus. Il vous a si fidèlement obéi sur la terre; certainement il ne rejettera jamais aucune de vos prières. Dites-lui donc qu’il me pardonne toutes les offenses dont je me suis rendu coupable contre lui. Dites-lui qu’il me détache des créatures et de moi-même et qu’il m’enflamme de son amour; puis qu’il fasse de moi tout ce qui lui plaît. Saint Alphonse-Marie de Liguori Extraits de l’homélie de S.S. le pape Jean-Paul II (24 mars 1985) 1. Tu es mon Père... et le rocher de mon salut (Psaume LXXXVIII 27). Avec ces paroles de la Liturgie d'aujourd'hui je désire, ensemble avec vous, chers Frères et Sœurs, adorer la Paternité de Dieu dans la grande et humble figure de l'époux de la Très Sainte Vierge, que nous commémorons en ce dimanche qui suit immédiatement sa fête (...) J'ai conclu un pacte avec mon élu. Je me suis lié par serment à David, mon serviteur : J'affermirai ta race à perpétuité... (Psaume LXXXVIII 4-5) Le Psalmiste parle de David-roi, mais la liturgie indique Joseph de Nazareth, le charpentier. Dieu a conclu avec lui une alliance particulière, que l'Eglise compare avec celle de Dieu avec Abraham et David. Le Dieu de l'Alliance dit à Abraham : Je te rendrai père d'une multitude de peuple (Genèse XVII 5). Et à Joseph de Nazareth Dieu dit : je t'ai fait père... le père de mon Fils ! Devant les hommes j'ai fait de toi le père de Celui qui fut conçu du Saint-Esprit - de toi, qui comme Abraham eut foi en espérant contre toute espérance (Romains IV18 ; cf. Genèse XV 6). Et en cette foi tu as accueilli sous ton toit Celui qui fut Espérance et Attente de tous les peuples : Jésus, fils de Marie. Par la solennité d'aujourd'hui l'Eglise professe et loue cette particulière alliance dans la Paternité, à laquelle Joseph de Nazareth a eu part encore plus qu'Abraham. 3. Abraham crut contre toute espérance au fait de pouvoir devenir père d'une multitude de peuple - contre toute espérance parce que, humainement, il ne pouvait attendre un fils. Joseph crut que à son côté aurait lieu l'accomplissement de l'Espérance. Il crut que par l'opération du Saint-Esprit Marie, son épouse promise, la Vierge de Nazareth, était devenue mère avant qu'ils eussent habité ensemble (Matthieu I 18). Voici les paroles du Messager de Dieu auxquelles crut Joseph : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie pour femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit Saint. Elle va mettre au monde un fils à qui tu donneras le nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés (Matthieu I 20-21). Comme elles sont proches ces paroles de l'annonciation de l'Ange, entendues par Joseph, de celles de l'annonciation qu'avait entendues Marie ! Elles se complètent réciproquement et expliquent ensemble le mystère divin de l'Incarnation du Verbe, Fils de Dieu. 4. Joseph, qui avait cru à ces paroles, conclut avec Dieu une Alliance particulière : l'Alliance dans la Paternité. Par la suite, il devait savoir ce que signifiaient dans sa vie et dans sa vocation les expressions du Psaume : Il m'invoquera : Tu es mon Père (Psaume LXXXVIII 27). De fait Jésus l'appelait ainsi. Et tous disaient de même, appelant Jésus le fils du charpentier (Matthieu XIII 55). Et lui, Joseph, savait que ces paroles se référaient au Père Eternel, Créateur du ciel et de la terre. Il savait que s'était accomplie l'Alliance la plus sacrée. Il savait que sa pauvre maison de Nazareth avait été remplie de l'insondable mystère de la Paternité divine, dont lui même, Joseph, était devenu le dépositaire le plus proche et le serviteur fidèle. Lui, l'époux de Marie, la servante du Seigneur. Et quand chaque jour il s'approchait de son établi de travail, il savait que son travail faisait une seule chose avec le mystère de la Famille dans laquelle le fils Eternel de Dieu était devenu un enfant. Il savait et croyait, il eut foi espérant contre toute espérance.(...) 7. Sur le mystère divin de l'alliance dans la Paternité réfléchissent aussi aujourd'hui ceux qui sont les ministres de l'autel et de l'Eucharistie (...) Eux également ont conclu avec Dieu une alliance dans la Paternité grâce à laquelle tant d'âmes ont pu être élevées à la vie nouvelle dans le Christ. C'est une vraie paternité spirituelle que d'être ministre de Dieu. Saint Paul se réclamait d'elle quand il s'exclamait avec fierté : Eussiez-vous, en effet, dix mille maîtres dans le Christ, vous n'avez pas plusieurs pères : or, c'est moi qui, par l'Evangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ (I Corinthiens IV 15). Et puisque sur le plan surnaturel comme sur le plan naturel, la mission de la paternité ne se limite pas à l'événement de la naissance, mais s'étend jusqu'à embrasser d'une certaine manière toute la vie, l'apôtre Paul pouvait s'adresser à ses chrétiens avec cette autre vibrante apostrophone : Mes petits enfants pour qui j'endure à nouveau les douleurs, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous (Galates IV 19). Le ministère du prêtre est ministère de paternité. Le comprendre signifie comprendre aussi le sens profond de cette alliance spéciale avec Dieu qu'est le célibat. Il s'agit d'une alliance dans la paternité qui, si elle est vécue dans la foi espérant contre toute espérance, se révèle extraordinairement féconde. Comme Abraham, le prêtre devient également père d'un grand nombre de nations (Romains IV 18), et trouve dans les générations de chrétiens qui fleurissent autour de lui la récompense des fatigues, des renoncements, des souffrances dont est tissé son service quotidien. Chers prêtres (...) sachez vivre avec générosité chaque jour cette alliance renouvelée avec Dieu dans la paternité spirituelle, orientant vers elle toute tâche de votre ministère. Donnez bon témoignage de la sainteté de la Parole de Dieu, en l'annonçant avec soin et amour, afin qu'elle soit comprise et vécue par le Peuple qui vous est confié. Célébrez avec conviction intérieure les sacrements du salut, spécialement ceux de l'Eucharistie et de la Réconciliation, portant les fidèles à goûter les trésors de la liturgie et à s'en nourrir pour une vie chrétienne toujours plus intense. Conduisez avec sens de la responsabilité des communautés que vous êtes appelés à diriger, en participant, activement aux joies et aux douleurs des gens (...) 9. Joseph témoigna de cette primauté par toute sa vie. Aujourd'hui la liturgie met en un certain sens dans son cœur et sur ses lèvres les paroles du Psaume : je veux chanter éternellement les bontés du Seigneur, Ma bouche annoncera d'âge en âge ta fidélité. Tu as dit en effet : la grâce est un édifice éternel ; Tu as affermi ta fidélité dans les cieux. (Psaume LXXXVII 2-3). Joseph, homme juste, époux très chaste de Marie, charpentier de Nazareth, proclame dans la solennité d'aujourd'hui dans l'Eglise la grâce extraordinaire de Dieu, qui lui fut conférée à l'instar d'Abraham : la grâce de l'Alliance dans la paternité ! Et il proclame la fidélité de Dieu à cette Alliance, qui s'accomplit dans le silence de la pauvre maison en Galilée, où le travail remplissait les journées de la vie de la Sainte Famille. Et nous en regardant la figure du Charpentier de Nazareth, nous prions pour que la grâce du Père Eternel accompagne notre travail quotidien, unisse nos familles dans la communion, fructifie au service de l'Eglise dont Joseph est protecteur et père, comme il fut protecteur et père sur la terre du Fils Eternel de Dieu.
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