15 janvier

Saint Remi
Evêque de Reims

Historique

La Tradition nous apprend que Remi naquit dans une famille pieuse et emplie de la crainte de Dieu. Son père, Émile, comte de Laon, fut dit-on un extraordinaire administrateur, tandis que sa mère, sainte Céline, alliait toutes les qualités de mère et de grande dame. Émile et Céline eurent d'abord deux garçons : saint Principe, évêque de Soissons, et un autre, père de saint Loup, successeur de son oncle à Soissons.

On raconte que l'ermite Montan reçut trois fois de Dieu l'ordre d'aller avertir Émile et Céline qu'ils auraient encore un fils et que celui-ci serait l'apôtre des Francs en même temps que le reconstructeur de l'Église des Gaules. C'est ainsi que naquit Remi, à Laon, vers le milieu du V° siècle.

Très vite, dit-on, Remi montra une grande piété et beaucoup d'humilité, en même temps qu'une grande intelligence ; aussi le mit-on très tôt à l'étude où il progressa vivement. Vers sa vingtième année, il se claustra dans une petite maison proche du château de Laon où il continua d'étudier en menant une vie de prière, ne sortant que pour les offices et l'exercice de la charité. Sa réputation grandit au point que lorsque mourut Bennadius, évêque de Reims, le clergé et le peuple de cette ville demandèrent qu'il soit leur évêque bien qu'il n'eût que vingt-deux ans.

Remi fit toutes les représentations possibles et imaginables pour échapper à l'élection ; rien n'y fit, les rémois n'en démordirent pas et répondaient à tout, jusqu'à ce que Dieu lui-même s'en vint ratifier leur choix lorsqu'Il envoya un rayon de lumière sur le front de Remi en l'embaumant d'un céleste parfum. Les gens de Reims enlevèrent alors l'élu et le firent sacrer leur XV° évêque.

À peine sacré, il se mit à exercer son épiscopat avec l'autorité et le discernement d'un vieil évêque : homme de prière et de célébration, de pénitence et de charité ; prédicateur de talent et parfait instructeur du peuple. De plus, il ne tarda guère à opérer des miracles comme délivrer des possédés de l'emprise du démon, rendre la vue aux aveugles, préserver de l'incendie et de la mort, changer de l'eau en vin et même ressusciter des morts.

Or, il advint que Clovis monta sur un trône des Francs et Remi ne manqua pas de lui écrire promptement pour le féliciter et aussi pour lui adresser ses conseils :

L'important, c'est que la justice de Dieu ne chancelle point chez nous.

... Vous devez vous servir de conseillers capables d'orner votre réputation.

... Vous devrez avoir de la déférence pour nos prêtres et recourir toujours à leurs conseils : si l'harmonie règne entre Vous et eux, notre pays en profitera.

... Secourez les affligés, ayez soin des veuves, nourrissez les orphelins.

... Que tous vous aiment et vous craignent.


Clovis ne tarda pas à nourrir une grande estime pour les qualités humaines de l'évêque Remi dont il fit un de ses conseillers privilégiés. Le chroniqueur Frégédaire affirme que Remi fut le bénéficiaire de l'histoire du ‘ vase de Soissons ’.

Enfin lorsque la Gaule du Nord fut conquise, il est vraisemblable que Remi fut l'intermédiaire entre la population et les Francs, d'autant plus que les autres évêques reconnaissaient Remi pour leur porte-parole et leur défenseur.

Cependant, il convenait au plus tôt de réaliser la prophétie de Montan et de convertir Clovis dont l'épouse, Clotilde, était déjà chrétienne. Remi fit alors le siège de Clovis et l'encercla par des arguments politiques (les ennemis qu'il restait à vaincre - Wisigoths, Burgondes, Ostrogoths - étaient hérétiques et le Roi devenu catholique serait reçu comme un libérateur venu restituer la vraie foi), en même temps que par des démonstrations spirituelles et intellectuelles. Clovis se décida lors de la bataille de Tolbiac qu'il gagna, pensa-t-il, miraculeusement. L'ennemi ayant fait volte-face, Clovis fut acclamé par ses guerriers et, publiquement, commença le chemin de la conversion sous la conduite de saint Remi. Le baptême eut lieu à Noël 496 dans la cathédrale de Reims et une colombe apporta le Saint Chrême du ciel. Trois mille guerriers se firent baptiser avec leur roi. Clovis devint le nouveau Constantin et rallia les populations catholiques des Gaules.

Brisé par la maladie, saint Remi mourut après plus de 70 ans d'épiscopat, le 13 janvier 533, et fut déposé au tombeau le 15 janvier. La translation solennelle de ses reliques eut lieu le 1° octobre de la même année.