8 avril 2004 Jeudi Saint Sommaire : Accordez-moi, Dieu miséricordieux, de désirer ardemment ce qui vous plaît, de le rechercher prudemment, de le reconnaître véritablement et de l'accomplir parfaitement, à la louange et à la gloire de votre nom. Mettez de l'ordre en ma vie, accordez-moi de savoir ce que vous voulez que je fasse, donnez-moi de l'accomplir comme il faut et comme il est utile au salut de mon âme. Que j'aille vers vous, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, qui ne s'égare pas entre les prospérités et les adversités, tellement que je vous rende grâces dans les prospérités, et que je garde la patience dans les adversités, ne me laissant ni exalter par les premières, ni déprimer par les secondes. Que rien ne me réjouisse ni me m'attriste, hors ce qui me mène à vous ou m'en écarte. Que je ne désire plaire ou ne craigne de déplaire à personne, si ce n'est à vous. Que tout ce qui passe devienne vil à mes yeux à cause de vous, Seigneur, et que tout ce qui vous touche me soit cher, mais vous, mon Dieu, plus que tout le reste. Que toute joie me dégoûte qui est sans vous, et que je ne désire rien en dehors de vous. Que tout travail, Seigneur, me soit plaisant qui est pour vous, et tout repos ennuyeux qui est sans vous. Donnez-moi souvent de diriger mon cœur vers vous, et, dans mes défaillances, de les peser avec douleur, avec un ferme propos de m'amender. Rendez-moi, Seigneur Dieu, obéissant sans contradiction, pauvre sans défection, chaste sans corruption, patient sans protestation, humble sans fiction, joyeux sans dissipation, sérieux sans abattement, retenu sans rigidité, actif sans légèreté, animé de votre crainte sans désespoir, véridique sans duplicité, faisant le bien sans présomption, reprenant le prochain sans hauteur, l'édifiant de parole et d'exemple sans simulation. Donnez-moi, Seigneur Dieu, un cœur vigilant que nulle curieuse pensée ne détourne de vous, un cœur noble que nulle indigne affection n'abaisse, un cœur droit que nulle intention perverse ne dévie, un cœur ferme que nulle épreuve ne brise, un cœur libre que nulle violent affection ne subjugue. Accordez-moi, Seigneur Dieu, une intelligence qui vous connaisse, un empressement qui vous cherche, une sagesse qui vous trouve, une vie qui vous plaise, une persévérance qui vous attende avec confiance, et une confiance qui vous embrasse à la fin. Accordez-moi d'être affligé de vos peines par la pénitence, d'user en chemin de vos bienfaits par la grâce, de jouir de vos joies surtout dans la patrie par la gloire. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Amen. Saint Thomas d’Aquin Sous vos yeux, ô Seigneur, nous portons le fardeau de nos fautes, et nous portons en même temps les plaies qu'elles nous ont faites. Si nous pesons le mal que nous avons fait, ce que nous souffrons n'est rien et nous méritons bien plus. Grave est le mal que nous avons commis ; léger ce que nous avons à souffrir. Nous éprouvons la peine du péché ; et cependant, nous ne renonçons pas à notre obstination dans le péché. Vos châtiments écrasent notre faiblesse, et notre iniquité reste toujours la même. Notre volonté mauvaise se sent torturée, mais nous ne courbons pas la tête. Notre vie se passe dans les soupirs de la douleur, mais elle ne s'amende pas dans ses actions. Si vous temporisez, point de retour de notre part ; si votre bras vengeur nous frappe, nous nous rebutons. Dans les châtiments, nous confessons nos fautes ; mais à peine vous êtes-vous éloigné, que déjà nos larmes sont oubliées. Si votre bras s'abaisse, nous promettons tout ; mais le glaive reste-t-il suspendu nous ne tenons plus aucun compte de nos promesses. S'il arrive que vous frappiez, nos cris de peine s'élèvent vers vous ; à peine avez-vous pardonné, que déjà nous provoquons de nouveau votre juste vengeance. Ah ! Seigneur, voilà devant vous des coupables en aveu : si vous ne nous faites grâce, nous le savons, une juste sentence nous frappera. O Père tout-puissant, nous ne méritons rien, mais accordez-nous ce que nous demandons, vous qui avez fait de rien les hommes, pour implorer votre nom ! Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Amen. Saint Augustin Prenez dans vos mains, Seigneur, ma liberté entière ; recevez ma mémoire, mon intelligence et toute ma volonté. Tout ce que j'ai, tout ce que je possède, c'est vous qui me l'avez donné ; je vous le rends, et vous le livre sans réserve pour que votre volonté le gouverne. Donnez-moi seulement votre amour et votre grâce et je serai assez riche ; je ne demande rien au delà. Afin de vivre dans un acte de parfait amour, je m'offre comme victime d'holocauste à votre amour miséricordieux, vous suppliant de me consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous, et qu'ainsi je devienne martyre de votre amour, ô mon Dieu ! Que ce martyre, après m'avoir préparée à paraître devant vous, me fasse enfin mourir, et que mon âme s'élance sans retard dans l'éternel embrassement de votre miséricordieux amour ! Je veux, ô mon Bien-Aimé, à chaque battement de mon cœur, vous renouveler cette offrande un nombre infini de fois, jusqu'à ce que, les ombres s'étant évanouies, je puisse vous redire mon amour dans un face à face éternel ! Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face Je vous invoque, Dieu de toute consolation, vous qui ne trouvez en nous que vos propres dons, pour qu'au terme de cette vie, vous daignez me donner la connaissance de la Vérité première, la jouissance de la divine Majesté. Donnez aussi à mon corps, ô généreux Rémunérateur, la beauté de la clarté, la promptitude de l'agilité, la pénétration de la subtilité, la force de l'impassibilité. Ajoutez-y l'abondance des richesses, l'affluence des délices, l'accumulation des biens, afin que je puisse me réjouir au-dessus de moi de votre consolation, au-dessous de moi de la douceur du séjour, au-dedans de moi de la glorification de mon corps et de mon âme, auprès de moi de l'exquise compagnie des anges et des hommes. Qu'auprès de vous, Père très clément, je trouve pour mon esprit les illuminations de la sagesse, pour ma sensibilité l'accomplissement de mes désirs, pour mes puissances de combat la gloire du triomphe ; auprès de vous, dis-je, là où est l'absence de tout péril, la variété des demeures, la concorde des volontés ; là où est la douceur du printemps, la lumière de l'été, la fertilité de l'automne, et le repos de l'hiver. Donnez-moi, Seigneur Dieu, la vie qui ne connaît plus la mort, la joie qui est sans douleur, là où réside la souveraine liberté, la livre sécurité, la sûre tranquillité, la joyeuse félicité, l'heureuse éternité, l'éternelle béatitude, la vision et la louange de la vérité : Dieu. Amen. Saint Thomas d’Aquin O vous qui m'aimez tant, Jésus ! Ici véritablement Dieu caché, écoutez-moi, je vous implore. Que votre bon plaisir soit mon plaisir, ma passion, mon amour ! Donnez-moi de le chercher, de le trouver, de l'accomplir. Qu'à toute heure, Jésus, mon âme prenne vers Vous, son envoi : que ma vie ne soit qu'un acte d'amour. Toute œuvre qui ne vous honore pas, faites-moi bien sentir qu'elle est morte ! Que ma piété soit moins une habitude qu'un élan habituel du cœur. Saint Thomas d'Aquin Dieu suprême et éternel, je vous remercie de m'avoir créé, de m'avoir racheté par Jésus-Christ, de m'avoir fait chrétien en m'appelant à la vraie foi, et de m'avoir attendu à la pénitence après tant de péchés. Bonté infinie, je vous aime par-dessus toutes choses ; et toutes ces offenses que je vous ai faites, je m'en repens de toute mon âme. J'ai la confiance que vous m'avez déjà pardonné, mais je suis toujours en danger de retomber dans le mal. Je vous demande, pour l'amour de Jésus-Christ, la sainte persévérance jusqu'à la mort. Vous connaissez ma faiblesse ! Secourez-moi, Seigneur ! ne permettez pas que je sois encore séparé de vous ; faites-moi mourir mille fois plutôt que d'avoir encore le malheur de perdre votre grâce. O Marie, ma mère, obtenez-moi la sainte persévérance. Salut, Salut du monde ! Salut, Verbe éternel du Père, Hostie vivante, Vie sans fin ! Salut, ô très précieux trésor des cœurs purs, ô la nourriture vivante des anges, ô le pain très excellent du ciel ! Vous êtes, ô mon Dieu, vous êtes le solide espoir des fidèles, le secours des pénitents, le médecin des malades, la très douce consolation des malheureux et des pauvres. Soyez donc béni, très-aimé Seigneur Jésus ! A vous les anges, à vous les chérubins, à vous les séraphins, avec toutes les créatures, chantent un cantique d'action de grâces. Parce que vous êtes descendu du ciel par amour pour nous. Parce que vous vous êtes offert pour nous, offert en sacrifice sur l'autel de la croix. Parce qu'enfin, vous avez pour nous, de retour en votre ciel, laissé ici-bas votre corps vivant et immortel comme une consolation, comme un salut, comme un gage de votre extrême amour. Et nous aussi, nous crions, à cause de cette grande miséricorde : Gloire à Dieu, mille et mille fois, gloire à Dieu ! Saint Pierre Canisius Regardez, Seigneur, du fond de votre sanctuaire, du haut des cieux où vous habitez, et voyez cette très-sainte Hostie que le grand Pontife, votre divin Fils, Jésus Notre-Seigneur, vous offre pour les péchés de ces frères. Laissez-vous toucher par cette offrande, malgré l'excès de notre malice. Voici la voix du Sang de Jésus, notre Frére, qui crie vers vous du haut de la croix. Exaucez-nous, Seigneur ; apaisez votre courroux, considérez notre détresse, et suspendez votre indignation. Ne différez plus, ô mon Dieu, de nous secourir, pour l'amour de vous-même, parce que cette ville sainte et ce peuple sont à vous et qu'ils ont la gloire de porter votre nom. O Dieu, traitez-nous selon votre infinie miséricorde ! Amen. Saint Gaétan de Thienne J'adore, Père éternel, les respects et les devoirs que votre Fils vous rend à l'intérieur de son âme au Très-Saint-Sacrement. Je vous supplie de les recevoir de lui pour moi, puisqu'il vous les présente à mon intention et à ma place. Je vous les offre de tout mon cœur, comme les plus grands sujets de complaisance et de joie que vous prenez au ciel et en la terre. Je vous prie, Fils de Dieu, d'établir en mon âme, ces mêmes devoirs d'amour et de religion envers votre Père ; car je ne puis espérer aucun vrai sentiment de crainte et de respect qu'en participation de votre intérieur, qui porte en soi la plénitude de la perfection chrétienne. En votre sainte vertu, Esprit divin, je me prépare à suivre tous les devoirs qui me sont expliqués en cette image ; la Foi m'apprend que je suis obligé de les rendre à Dieu en Jésus-Christ, l'unique religieux de son Eglise. Jean-Jacques Olier O sacrement où l'Amour se cache pour être cherché plus purement, où il se laisse voir à demi pour être désiré avec plus d'ardeur ! O secret merveilleux de l'Amour de mon Dieu ! Qu'ai-je fait pour mériter vos faveurs ? Que ferai-je pour m'en rendre digne ? Que ferai-je, Seigneur, moi qui n'ai, par dessus les autres pécheurs que l'abus de vos grâces, des lumières inutiles et le poids d'une vie pleine d'ingratitudes ? Tous me manque en moi ; mais faites tout. Fénelon O digne et admirable institution, qui passez la capacité de l'entendement humain, que les anges ne peuvent qu'admirer et que nulle langue ne peut exprimer, ni nul entendement comprendre, combien tu es digne de grande vénération ! Qu'un Dieu infini veuille tant se rabaisser que de se laisser contenir par une créature finie, que celui que le ciel ne peut comprendre, qui est porté sur les ailes du vent, veuille abréger son admirable grandeur dans une pauvre chétive âme, que le soleil même retire sa splendeur dans un petit antre creux de la poitrine humaine ! Non, c'est chose qui ne se peut ni ne se doit seulement penser ; car qu'y a-t-il de si extraordinaire au monde ! L'on voit bien le père laisser son bien à ses enfants, s'exposer au danger de la mort pour leur conservation ; mais de leur donner son corps à manger, il ne s'en trouve point. Saint Vincent de Paul Majesté adorable de mon Dieu, Victime seule capable de satisfaire à la divine justice, je viens me prosterner devant votre auguste Sacrement, pénétré de la douleur la plus vive et la plus profonde à la vue des irrévérences, des profanations et des impiétés qui ont été commises contre vous dans ce Mystère. Je viens, dans un esprit de réparation, vous adorer pour ceux de mes frères qui vous refusent leurs hommages, pour les infidèles, les impies, les hérétiques et tous les mauvais chrétiens. Je voudrais, ô mon Dieu, vous procurer autant de gloire qu'ils vous en donneraient tous ensemble, s'ils vous offraient assidûment le tribut de leur respect et de leur amour. Voulant vous rendre plus agréable cet ardent désir de mon cœur, je l'unis, ô Jésus, aux vœux que forme votre Église pour attirer à vos pieds tous les hommes, et surtout la portion chérie de ses enfants. Je vous présente avec elle tous les hommages que votre Esprit-Saint lui inspire, et tous ceux que vous offrez vous-même à Dieu votre Père dans ce Sacrement admirable, ou la charité la plus tendre vous fait devenir Holocauste et Victime perpétuelle pour le salut du monde. Ainsi soit-il. O Jésus ! Victime d'amour, qui vous donnez si libéralement à nous dans ce Mystère, je veux aussi me donner totalement à vous. Je vous offre et vous consacre mon corps et mon âme, mes pensées, mes paroles et mes actions. Je ne voudrais vivre que pour vous aimer, vous adorer, vous glorifier. Je veux que tout en moi vous appartienne sans la moindre réserve. Il est vrai, mon Sauveur, que mon offrande est peu digne de vous : je ne suis qu'un serviteur inutile ; mais si je vous donne peu, je vous donne au moins tout ce que je puis vous donner, et je sais que vous aurez égard aux désirs de mon cœur. Je voudrais vous rendre sans cesse des adorations dignes de vous, mais, incapable de le faire, je vous offre, pour suppléer à mon impuissance, les hommages que vous recevez des Anges, des Saints et des âmes justes qui font ici-bas les délices de votre Cœur. O Jésus, je vous en conjure par les prières et les mérites de tous les adorateurs de votre Sacrement, faites que tout mon bonheur soit de vous adorer dans la sainte Eucharistie comme mon Dieu, de vous obéir comme à mon Roi, de vous imiter comme mon Modèle, de vous suivre comme mon Pasteur, de vous aimer et de vous respecter comme mon Père, de m'unir inséparablement à vous comme au souverain bien de mon âme. Amen.
Vous leur avez donné le pain du ciel, Prions. O Dieu, qui nous avez laissé un souvenir continuel de votre passion dans le Sacrement admirable de l'Eucharistie, faites-nous la grâce de révérer de telle sorte les mystères sacrés de votre corps et de votre sang, que nous ressentions sans cesse en nous le fruit de votre rédemption. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez avec Dieu le Père en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. - Amen.
Les fontaines du grand abîme se sont répandues avec abondance des entrailles
de Jésus, et les portes du ciel se sont ouvertes. Prions. O Jésus ! Sauveur adorable, qui avez daigné répandre miséricordieusement votre Sang sur la croix pour nous racheter de nos péchés, daignez nous accorder un pardon que nous ne méritons point, ne vous souvenant que de votre infinie miséricorde et de votre tendre amour pour nos âmes. Répandez sur nous l'abondance de vos grâces, afin que nous arrivions au Ciel pour jouir de votre gloire pendant toute l'éternité. Vous qui vivez et régnez avec Dieu le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. - Amen.
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