Solennité du Christ Roi de l'Univers

Epître

Lecture de l'Apocalypse de saint Jean (I 5-8)[1]

Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Jésus-Christ[2], le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts, le souverain des rois de la terre. A lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous le royaume et les prêtres de Dieu son Père, à lui gloire et puissance, pour les siècles des siècles. Amen. Voici qu'il vient parmi les nuées, et tous les hommes le verront, même ceux qui l'ont transpercé ; et, en le voyant, toutes les tribus de la terre se lamenteront. Oui, vraiment ! Amen ! « Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, je suis celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant ».


Textes liturgiques © AELF, Paris


[1] La royauté du Christ n'est pas un privilège qui concerne sa seule personne ; par là elle se distingue de toutes les royautés humaines. C'est comme tête du « corps mystique », de l'Eglise, que Jésus vit ses mystères : mort, résurrection, ascension, royauté universelle. L'Eglise est le peuple royal et sacerdotal héritier de l'lsraël du désert à qui Dieu déclarait, le jour de la conclusion de l'AIliance du Sinaï : « Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres et une nation consacrée » (Exode XIX 6). L’Eglise du Christ est ce peuple appelé, choisi pour assurer la charge, devant Dieu et devant les hommes, d'assurer la prière, la louange et l'intercession pour le monde entier. Le passage de l’Apocalypse qui nous est proposé aujourd’hui, évoque ce peuple royal et sacerdotal à jamais uni à Celui qui est « le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts, le Souverain des rois de la Terre ».

[2] La salutation de saint Jean est un souhait de grâce et de paix fait de la part du Christ Roi. Comme la plupart des autres épistoliers du NouveauTestament, saint Jean allie la salutation grecque (grâce) à la salutation hébraïque (paix) : c’est ainsi que fait saint Paul (Romains, I 7 ; I Corinthiens, I 3 ; II Corinthiens, I 2 ; Galates, I 3 ; Ephésiens, I 2 ; Philippiens, I 2 ; Colossiens, I 2 ; I Thessaloniciens, I 1 ; II Thessaloniciens, I 2 ; Tite, I 4 ; Philémon, I 3), et ce que fait saint Pierre (I Pierre, I 2 ; II Pierre, I 2). Il arrive que les apôtres y ajoutent un vœu de miséricorde (I Timothée, I 2 ; II Timothée, I 2 ; II Jean, I 3) ou que l’amour remplace la grâce (Jude, I 2 : « miséricorde et paix et amour en abondance »). Saint Jacques se contente d’un « salut ! » (I 1). Certaines lettres ne comportent pas de salutation (I Jean ; épître aux Hébreux) et d’autres n’expriment pas de vœux (épître aux Hébreux, I Jean, III Jean).